Grâce à l’automatisation, la digitalisation, le big data, l’industrie se modernise. L’usine devient intelligente et connectée : les humains et les robots collaborent, les automates échangent des informations via des réseaux de capteurs, les opérateurs utilisent des smartphones pour recueillir ou donner des instructions aux machines.
La métamorphose industrielle opérée par le numérique et les nouvelles technologies est accompagnée par de nouveaux métiers. Tour d’horizon.
L’usine intelligente, la 4ème révolution industrielle
Concept originellement créé par l’industrie allemande, l’industrie 4.0 correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production : l’objectif est la mise en place d’usines dites « intelligentes » («smart factories»), capables d’une plus grande adaptabilité dans la production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle qui succède aux trois précédentes : l’introduction de la machine à vapeur et la mécanisation au XIXème siècle, l’électricité et le fordisme au début du XXème puis l’automatisation depuis les années 70. L’industrie du futur se développe depuis quelques années dans tous les secteurs, du bâtiment à l’énergie en passant par les transports. L’impact sur l’économie mondiale dans les années à venir se compte en dizaines de milliards d’euros.
Des experts de la data pour optimiser et sécuriser la production
De nouveaux métiers émergent pour accompagner cette transformation portée par la robotisation et l’intelligence artificielle. Ils permettent aux hommes d’interagir avec la technologie et d’optimiser la production via la data. Il est essentiel que les données sur un produit, sa fabrication et son usage soient partagées et analysées en interne et qu’elles ne soient pas piratées par des personnes extérieures à l’entreprise. Auparavant souvent exploitées à des fins descriptives, les données sont aujourd’hui aussi utilisées à des fins prédictives, voire prescriptives, en soutien au choix des orientations.
Les ingénieurs en Intelligence Artificielle, les responsables data (Chief Data Officer – CDO), les data scientist et les consultants et architectes cybersécurité sont donc de plus en plus mobilisés par l’industrie du futur.
Des spécialistes des technologies numériques : IoT, simulation numérique, impression 3D, cobotique…
Les nouvelles technologies accompagnent également le développement de l’industrie du futur et la création de métiers. L’Internet des objets (IoT) permet ainsi aux constructeurs de détecter des défaillances en temps réel, sur des outils ou des machines.
L’IoT, combiné aux avancées en termes d’intelligence artificielle, se décline dans les domaines de la maintenance prédictive et de l’optimisation des processus de production. Face à ce champ des possibles, les profils de développeur IoT demeurent très recherchés. Leur rôle est d’étudier les contraintes du hardware et les possibilités offertes par le cloud, afin de proposer et de concevoir des applications et des logiciels pour objets connectés.
Les ingénieurs en simulation numérique, très recherchés dans l’aéronautique et l’automobile, projettent les futurs produits dans une multitude de scénarios pour tester leur robustesse, mesurer l’impact de certains phénomènes sur les produits et pouvoir ainsi en optimiser les performances.
Les ingénieurs en fabrication additive assurent la production, la réalisation et la diffusion des pièces et machines utilisant l’impression 3D. Ils peuvent agir sur les matériaux, les procédés ou les logiciels portant sur cette méthode de fabrication. Les ingénieurs en cobotique prennent quant à eux en charge la maintenance et le développement de cobots ou robots automatisés destinés à décharger l’homme de tâches pénibles.
Tous ces métiers de l’innovation exigent des qualités d’agilité, d’écoute des besoins et une grande capacité de résoudre des problèmes de plus en plus complexes et « d’apprendre à apprendre » pour évoluer. A l’heure actuelle, ils s’exercent plus dans les cabinets de conseil en services numériques ou ingénierie que chez les acteurs de l’industrie, même si les recrutements devraient s’accélérer dans les prochaines années pour accompagner le déploiement de l’industrie du futur en France et dans le monde. Beaucoup de métiers qui s’exerceront dans les usines 4.0 n’existent pas encore ! Ils restent à inventer, y compris par ceux et celles qui les exerceront.