Ayoub Adibord fait partie de la promotion 2018 de l’ESILV, majeure Nouvelles Énergies. Il a fait le choix de passer sa cinquième année à l’Université du Québec à Chicoutimi pour y suivre un DESS en éco-conseil dans le cadre d’un double-diplôme. Cours sur le campus ou en forêt, températures glaciales et chaleur des Québécois… Retour sur une année dépaysante et enrichissante.
L’UQAC, partenaire de l’ESILV, compte cent quatre-vingt programmes d’études dont un DESS en éco-conseil.
L’ESILV, une école d’ingénieurs généraliste au cœur du numérique
Après un bac scientifique, j’ai suivi la voie des Classes Préparatoire aux Grandes Écoles (CPGE), plus précisément une PCSI-PC au lycée Turgot à Paris. Suite aux concours e3a, j’ai été admissible à l’ESILV. C’est en passant l’oral à l’ESILV que j’ai décidé d’intégrer cette école.
J’ai toujours été attiré par les domaines de l’énergie et du développement durable. Ma réflexion par rapport à ces domaines à évolué au cours de la troisième année généraliste. L’ESILV m’a permis d’avoir une nouvelle vision des enjeux liés à la transition énergétique et même au-delà, à savoir la transition socio-écologique.
Une des facettes de l’ESILV où je me suis le plus retrouvé, est celle des associations étudiantes. Parallèlement aux cours, j’ai un fort engagement associatif au sein du Pôle Léonard de Vinci. En effet, au cours de ma 4ème année, j’ai été responsable communication de l’association Aider-Donner-Agir, membre de l’association Poletech et du Bureau Des Étudiants GATSPULV. De plus, j’ai participé à plusieurs Projet Engagement Étudiant comme les Léolympiades et paralympiques et l’International Fair.
Étudier à l’étranger : un défi et un rêve
Je suis d’origine franco-tchadienne. Venant d’une famille d’expatriés, j’ai très vite appris à m’adapter. Mes multiples voyages m’ont permis d’acquérir une culture et une ouverture d’esprit qui ont forgé ma personnalité. Grâce à ma double nationalité et à mon parcours atypique, je parle trois langues : l’anglais, l’arabe tchadien et le français.
Partir à l’étranger c’est le rêve ! Cependant passer du rêve à la réalité semble plus compliqué qu’il n’y parait. Sortir de son confort quotidien (famille, amis, cadre de vie…) et se retrouver à des milliers de kilomètres de son pays d’origine, peut être un véritable défi. Pourtant étudier à l’étranger possède de réels avantages : devenir autonome et indépendant, découvrir une autre culture, vivre une aventure unique, découvrir de nouvelles façons d’enseigner, relever de nouveaux défis, etc.
Je suis actuellement à Chicoutimi, une ville située à 200 km au nord de Québec. Je suis un DESS (Diplôme d’Études Supérieures Spécialisée) à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) dans le but de devenir éco-conseiller, en double diplôme avec l’ESILV.
L’éco-conseiller est un professionnel de l’intégration des principes du développement durable dans les organisations. Formé aux sciences de l’environnement, à la communication et à la gestion de projets, il peut être amené à travailler dans diverses institutions, entreprises, collectivités ou associations. Il dispose d’un bagage de savoirs et de savoir-faire lui permettant d’analyser les dimensions économiques, écologiques, sociales, éthiques et de gouvernance d’une problématique tout en étant capable de communiquer aussi bien avec les spécialistes de ces disciplines qu’avec le public.
Le programme que je suis à l’UQAC, se caractérise par son caractère pluridisciplinaire et par sa capacité à répondre aux besoins multiples de cohortes d’étudiants provenant d’horizons disciplinaires, culturels et sectoriels diversifiés. Le DESS en éco-conseil propose des activités d’apprentissage théoriques et pratiques dans une perspective de transformation socio-écologique.
S’immerger dans la culture québécoise
Une fois arrivés à Chicoutimi, il y a un accueil personnalisé réservé à tous les étudiants internationaux. Il y a une foule d’ateliers et d’activités en lien avec l’intégration académique et avec l’adaptation culturelle. Par exemple, un atelier concernant l’inscription à RAMQ : Régie de l’assurance maladie du Québec, la recherche de logement ou encore un atelier d’hiver, pour profiter pleinement des activités en plein air et ne pas rester enfermé chez soi.
Dans le cadre des cours, je me suis rendu dans plusieurs villes, comme Québec ou Montréal. Ces déplacements avaient pour but de rencontrer différents acteurs, allant du simple citoyen, à des acteurs du secteur industriel et forestier. J’ai eu la chance de rencontres des « Autochtones » de la réserve de Mashteuiatsh située au Lac Saint-Jean. Le mot « Autochtones » peut prêter à confusion, au début, je n’appréciais pas comment la plupart des gens l’employaient, mais lors de ma visité dans la réserve, en parlant avec quelques habitants, j’ai compris qu’être « Autochtones » signifie celui dont les ancêtres ont vécu dans ce pays.
Au cours de ce déplacement, j’ai séjourné dans un Tipi (le Tipi est une tente de forme conique traditionnellement utilisée par certains peuples de l’ouest du Québec) chez Claude Boivin, natif de la communauté montagnaise de Mashteuiatsh au Lac-St-Jean, Claude m’a fait découvrir le mode de vie des Pekuakamiulnuatsh d’hier à aujourd’hui, sur son petit coin de territoire appelé Aventure Plume Blanche. Je n’oublierai jamais ce moment. Il nous a accueilli avec beaucoup de gentillesse et de chaleur. Il a su nous faire partager avec beaucoup d’émotion son histoire et ses coutumes.
En octobre, janvier et mars derniers, je suis allé en forêt de Simoncouche. Il s’agit de la forêt d’enseignement de recherche de l’UQAC. J’ai séjourné dans un chalet mis à la disposition des élèves par l’UQAC pour travailler tranquillement et n’avoir pour voisin que le bruit des arbres, et peut-être des ours…
Je reviens tout juste d’un séjour en Floride. Le contraste est assez flagrant, quitter Chicoutimi à -15 °C et arriver à Miami 30 °C, le choc thermique a été impressionnant ! Les billets d’avion sont relativement abordables et on peut se rendre facilement aux États-Unis depuis le Canada.
Les cours à l’UQAC
A l’UQAC, les cours sont regroupés par thèmes. A chaque semaine correspond un nouveau thème : changements climatiques, énergie, les ressources minérales, la forêt, ou encore les inégalités et équités. Je commence tous les jours à 8h30 et je finis à 16h. Il arrive parfois que je n’aie pas cours de la journée, ou une après-midi, j’en profite alors pour aller un tour en forêt, eh oui, la ville de Chicoutimi en est entourée !
J’en profite aussi pour visiter des musées et faire du sport cinq fois par semaine au pavillon sportif de l’UQAC. Le reste du temps se partage entre travail à la maison, sorties les vendredis et samedis soir en ville ou chez des amis.
Petite anecdote, à l’ESILV on me confondait déjà avec le chanteur canadien The Weeknd, alors ici, l’effet est multiplié par 1000 ! Il y a encore quelques semaines, on m’a même demandé un autographe à l’entrée de l’UQAC et demandé de chanter une chanson.
Ce que je trouve curieux au Québec, c’est que tout le monde se tutoie, j’ai eu beaucoup de mal à m’y faire. Le plus important, c’est que les Québécois sont souriants, ouverts d’esprit et ne se compliquent pas la vie outre-mesure.
Côté climat, le froid s’est installé fin octobre jusqu’à maintenant… Les températures variaient entre -40 et 5 °C avec en moyenne 20 cm de neige. Il faut savoir que les appartements, et maisons sont thermiquement bien isolés, le problème se pose quand on franchit la porte d’entrée et que le froid te gèle instantanément…
Quelques conseils aux étudiants qui s’apprêtent à partir au Canada
Pour l’aspect administratif, n’attendez pas le dernier moment pour le faire, vous risquez de gros problèmes avec les douanes canadiennes. Prenez trois à quatre mois d’avance pour ces démarches. Pour le logement, il faut également vous y prendre au moins quatre à cinq mois à l’avance via les sites comme « Kijiji » ou encore Facebook, il y a des groupes comme « Les Français de l’UQAC » en partie dédiés à ça. Il y a tellement d’informations qui y circulent, allant de la météo, à l’achat de voiture. En parlant de voiture, pour profiter de votre séjour au maximum, une voiture serait un plus. Vous pourrez en trouver d’occasion. Si votre budget est limité, un vélo peut s’avérer utile.
Concernant les habits d’hiver, ne les achetez pas en France, car ils sont pas adaptés aux températures hivernales (-30 °C, -40°C), mais ici à Chicoutimi, les prix sont plutôt abordables. Vous pouvez en revanche ramener vos équipements de ski, la région du Saguenay regorge de stations !
Je vous recommande vivement une expérience à l’international que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde. Vous sortirez de votre zone de confort, cela vous forgera le caractère, vous vous surprendrez de ne plus dépendre de vos parents. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas, c’est une expérience unique.
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