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SI au Féminin 2018 : les femmes ingénieures sensibilisent les collégiennes et lycéennes à leur métier

De nombreuses jeunes filles se questionnent sur leur orientation avant de se lancer dans des études supérieures. Les associations Elles bougent et l‘UPSTI les sensibilisent sur toutes les voies qui s’offrent à elles en organisant «Les Sciences de l’Ingénieur au Féminin», sous le Haut Patronage du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse.

Jeudi 29 novembre 2018, 1500 femmes techniciennes, ingénieures et élèves ingénieures sont venues témoigner devant 18 000 collégiennes et lycéennes. Aujourd’hui, seul 1 ingénieur sur 5 est une femme. Parmi les marraines étudiantes présentes à l’événement, Shahérazade, Promo 2021 de l’ESILV, livre son témoignage.

Avoir le courage d’être une femme dans un milieu d’hommes

Shahérazade a animé 6 tables rondes et elle avoue ne pas avoir senti que les jeunes filles craignaient de ne pas trouver leur place à l’avenir.

« Le problème se situe plutôt en amont. Les lycéennes ont en tête que la profession d’ingénieur est liée à l’automobile ou au BTP, des secteurs qui ne les intéressent pas forcément. Alors que c’est un métier bien plus généraliste. Je dirais que leur vision de la profession est encore trop fermée, pas assez large », estime-t-elle.

Actuellement en 1e année de cycle ingénieur et juste avant son année de césure, la marraine étudiante de l’ESILV donne son propre exemple : elle souhaite se tourner vers l’ingénierie financière. Rien à voir avec le monde des voitures ou du bâtiment !

« Je leur raconte aussi comment je travaille en mode projet à l’école. On n’a aucun mal à se faire entendre en tant que femme. Il ne faut pas hésiter à prendre les devants. La société a évolué. Les hommes n’ont plus les préjugés sexistes qui existaient peut-être encore il y a une vingtaine ou une trentaine d’années », relativise-t-elle.

Ce qui a le plus marqué Shahérazade ? Le témoignage de Delphine Pommier, responsable d’entité pour la RATP. Elle a démontré qu’elle réussissait à manager une équipe composée quasiment à 100% d’hommes.

« Toi ingénieure ? On ne dirait pas ! »

Shahérazade se satisfait de l’évolution du regard de la société sur les femmes scientifiques, techniciennes et ingénieures, en particulier.

« Je n’ai jamais eu à subir des remarques sexistes pendant mon cursus, raconte-t-elle. Mais c’est plutôt dans mon cercle d’amis que certains commentaires me surprennent. Quand je suis à des soirées, que je suis bien habillée, maquillée, que l’on me pose des questions sur mes études et que je réponds que je veux travailler dans l’ingénierie financière, certains me disent : « Toi, ingénieure ? On ne dirait pas ! ». Il faut croire que certains préjugés perdurent. »

La jeune femme estime qu’en se réunissant dans de tels événement, en discutant avec des hommes (également invités aux « Sciences de l’Ingénieur au Féminin »), les pensées changent progressivement. Il est nécessaire pour les jeunes filles d’avoir des exemples concrets de femmes qui ont suivi ces parcours et qui sont heureuses d’avoir fait ces choix. Les expériences doivent être partagées.

L’association Elles bougent au coeur de l’événement SI au féminin

Avec l’UPSTI, l’Association Elles bougent est à l’origine de l’événement. Créée il y a 13 ans par son actuelle Présidente Marie-Sophie Pawlak, elle a pour objectif de multiplier les initiatives en direction des collégiennes et lycéennes pour les sensibiliser aux métiers d’ingénieures et de techniciennes. Aujourd’hui, les talents féminins manquent dans de nombreux secteurs : l’automobile, l’aérospatial, l’énergie, le ferroviaire, le maritime, le numérique, la construction et la défense notamment.

Il est temps de transmettre les passions et de susciter des vocations. L’Association compte de nombreux soutiens : des ministères (Education Nationale et Jeunesse ; Economie et Finance ; Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation ; Secrétaire d’Etat chargé de l’Egalité entre les Hommes et les Femmes, etc.), des entreprises (AirFrance, Google, Total, etc.), des écoles et universités partenaires (ESILV, CentraleSupélec, le cnam, etc.).

Elles bougent porte un message essentiel : ne pas oublier que le métier d’ingénieur se conjugue aussi au féminin ! Plus d’infos sur l’ESILV, école d’ingénieur.e.s 

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