Une nouvelle révolution est en cours dans le paysage technologique, qui va modifier profondément la manière dont les données massives générées par les objets et appareils connectés sont créées et traitées. Il s’agit de l’edge computing – l’informatique de périphérie. Découvrez sa définition, ses avantages et ses applications.
Alternative au cloud, cette technologie joue un rôle de premier plan dans le développement des véhicules autonomes, des systèmes intelligents ou encore de la 5G.
Traiter les données au plus près de leur source
Traduit en français par « informatique de périphérie », « informatique en périphérie du réseau » ou « à la frontière du réseau », l’edge computing désigne une architecture informatique distribuée ouverte. Cette infrastructure inclut des capteurs qui collectent et analysent des données de façon directe par le périphérique qui les produit (objet connecté, smartphone…) ou par un ordinateur / serveur local, plutôt que de transférer ces données vers le Cloud ou un serveur centralisé (Data Center).
Elle ne se substitue pas au cloud. Elle profite plutôt de ses ressources (puissance de calcul, machine learning, big data…), mais seulement périodiquement. Jusqu’à récemment, le rôle de l’edge computing a principalement consisté à ingérer, stocker, filtrer et envoyer des données sur des systèmes dans le cloud.
Toutefois, nous sommes aujourd’hui dans la situation dans laquelle ces systèmes possèdent plus de puissance de calcul, de stockage et d’analyse pour consommer et agir sur les données dans le réseau machine.
Rendre des systèmes connectés plus autonomes, plus rapides et plus efficaces
Selon le rapport IDC Data Age 2025, 175 zettaoctets (soit 175 000 milliards de gigaoctets) de données seront générées à l’échelle de la planète d’ici 2025. L’augmentation de la puissance de traitement en périphérie contribue à créer des systèmes autonomes qui donnent aux entreprises la possibilité de gagner en rendement et en productivité, tout en permettant au personnel de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée.
Par ailleurs, en rapprochant les ressources de stockage et de calcul ainsi que les applications à proximité du lieu où sont générés et collectées les données, l’appareil peut se passer du cloud, on gagne du temps : celui que met l’information pour effectuer son trajet aller-retour jusqu’au cloud ou data center, apportant ainsi fluidité et rapidité de réaction.
Les besoins en bande passante sont réduits, ainsi que les coûts énergétiques liés aux transferts des informations.
Des applications variées et en forte croissance
L’edge computing ouvre de nouvelles possibilités pour les applications de l’Internet des objets, en particulier pour celles dépendant du machine learning pour des tâches telles que la détection des objets, la reconnaissance faciale, le traitement du langage et l’évitement des obstacles.
« Face ID », le système de reconnaissance faciale de l’iPhone X, profite de l’edge computing. Toutes les opérations liées aux données biométriques sont effectuées directement sur le téléphone.
Même les enceintes connectées fonctionnent grâce au edge computing : le traitement de la commande vocale se fait en local, avant que Google Assistant, Cortana ou Alexa interrogent un serveur à distance pour restituer la réponse à l’utilisateur.
L’edge computing joue également un rôle de premier plan dans le développement des véhicules et des appareils autonomes. Pour des raisons de sécurité, la voiture autonome ne souffre aucune latence. Qui plus est, il n’y a pas de réseau partout !
Les berlines de Tesla embarquent ainsi une intelligence artificielle avancée, qui permet à leur pilote automatique de fonctionner hors connexion. Intel estime que les voitures autonomes, avec des centaines de capteurs embarqués, généreront 40 To de données toutes les huit heures de conduite.
Dans l’industrie pétrolière, les capteurs mesurent divers paramètres comme la température ou la pression et les solutions d’edge computing permettent d’arrêter le forage en cas d’anomalie.
Une autre application de l’edge computing est la construction du réseau mobile 5G. Aussi appelé mobile edge computing, c’est un concept d’architecture en réseau qui offre les capacités du cloud computing dans un environnement de service informatique en périphérie du réseau cellulaire. L’edge Computing pourrait donc prendre son essor dans le cadre du déploiement du réseau mobile 5G.
Selon Gartner « 91 % des données actuelles sont créées et traitées dans des centres de données centralisés. D’ici 2022, environ 75 % de toutes les données devront être analysées et traitées en périphérie. ».
Les besoins d’analyser les données les plus importantes le plus rapidement possible sont en effet croissants dans de nombreuses industries comme l’industrie 4.0, la santé, les télécommunications, l’énergie ou la finance. L’edge computing va donc prendre une place prépondérante, au sein des entreprises comme de nos vies, dans les années à venir.