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Qu’est-ce que le Spatial Computing ?

La prochaine ère de l’informatique sera spatiale ! Imiter les expériences de la vie réelle en utilisant l’espace comme un moyen d’interagir avec les technologies, mettre l’humain au premier plan, interagir de façon naturelle avec des objets virtuels… telles sont les promesses du spatial computing, une informatique multidimensionnelle qui n’est plus restreinte à un écran, un clavier et une souris, mais qui s’émancipe dans le monde physique qui nous entoure au profit d’objets holographiques, grâce à la réalité mixte.

Comparable à l’essor du smartphone, l’informatique spatiale (Spatial Computing) va progressivement entrer dans la vie de chacun pour jouer, travailler, s’informer ou échanger et devenir un produit de base d’ici 5 à 10 ans. Comment ça marche ? Quelles sont les applications du spatial computing  ? Zoom sur la nouvelle révolution de l’informatique.

La réalité mixte au service du spatial computing

Le spatial computing est une « informatique spatiale » qui permet à l’utilisateur de naviguer dans plusieurs couches associées du monde physique et des mondes virtuels, en disposant d’un environnement de travail augmenté et très largement virtualisé, affranchi des réalités physiques.

Bientôt, elle associera quatre dimensions : les champs sensoriels qui assurent l’interface entre le monde extérieur et les humains ; nos actions analogiques et numériques du quotidien ; une intelligence artificielle centrée autour de l’humain ; et un univers « magique » où nous pourrons naviguer dans un nombre infini d’applications.

Aujourd’hui, elle commence à devenir réalité grâce au développement de la réalité mixte et de nouvelles technologies.

La réalité mixte (MR pour mixed reality) est une forme d’évolution de la réalité augmentée. Un casque de réalité mixte permet d’intégrer des éléments virtuels dans le monde réel en permettant à ces éléments d’interagir avec l’environnement. L’utilisateur n’est pas coupé du monde réel, il peut voir à travers une visière transparente sur laquelle sont projetées des éléments virtuels qui apparaissent en 3D. L’utilisateur peut interagir avec ces hologrammes qui peuvent être manipulés avec les doigts, déplacés, tournés, posés sur des emplacements physiques et observés en toute liberté.

A la différence de la réalité augmentée qui rajoute juste une couche de contenus numériques en 2 ou 3D en surimpression au monde réel (comme dans le jeu Pokemon Go ou les filtres de Snapchat), les deux types de contenus – réels et virtuels – ont pour but de coexister et d’interagir pour créer un nouvel environnement.

Une interaction naturelle est rendue possible grâce au contrôle du mouvement des yeux, des mains et de la voix via des capteurs, détecteurs de mouvements, mini-caméras et micros intégrés aux lunettes de réalité mixte.

Des applications infinies

Bien que la réalité mixte en soit encore à ses débuts, elle est déjà utilisée dans de nombreux secteurs à des fins pédagogiques. Par exemple, les avionneurs peuvent ainsi former à moindre coût leurs techniciens de maintenance. Plutôt que d’avoir à démonter un moteur d’avion, ces derniers, munis d’un casque spécial, voient un hologramme du moteur. Au moyen de commandes gestuelles, visuelles et vocales, ils interagissent avec l’hologramme pour changer de perspective et extraire des informations pertinentes, couche après couche.

Les applications de la réalité mixte sont multiples et touchent de plus en plus de domaines, tels que les jeux vidéo, l’éducation par le jeu, les chasses au trésor virtuelles, le cinéma et la télévision (post-production, studios virtuels, retransmissions sportives…), les industries (conception, design, maintenance, assemblage, pilotage, robotique et télérobotique, implantation, étude d’impact, etc.) ou encore le champ médical.

Des chirurgiens utilisent par exemple la réalité mixte pour s’entraîner à insérer un minuscule implant médical dans une partie bien précise du corps. Dans un avenir proche, il est prévu que les étudiants en médecine puissent eux aussi tirer parti de la réalité mixte pendant les cours d’anatomie, plutôt que de travailler sur des cadavres.

Une « démocratisation » d’ici 10 ans

A l’heure actuelle, le contenu de réalité mixte est généralement accessible via un casque mais les projections holographiques et les écrans virtuels interactifs devraient jouer un rôle de plus en plus important dans ce domaine. Encore récemment, la création de produits grand public exploitant le continuum de la réalité mixte n’était pas rentable en raison de la quantité phénoménale de puissance de calcul nécessaire, sans parler des capacités qu’il fallait pour la vision par ordinateur et la reconnaissance d’images.

Le Big Data, le cloud computing et les récents progrès en matière d’intelligence artificielle (IA) rendent désormais les fonctions de réalité mixte plus abordables. La baisse des prix engendrée devrait radicalement changer le mode d’interaction homme-machine.

Les experts prévoient que ce secteur représentera entre 1,2 et 6,9 milliards de dollars à l’échelle mondiale d’ici 2024. Même si le jeu vidéo continue d’occuper une place importante dans son développement, la réalité mixte appliquée aux entreprises devrait dominer les recherches au cours des prochaines années.

Actuellement, les casques de réalité mixte se vendent entre 1 000 et 3 500 dollards. Microsoft HoloLens 2, lancé officiellement le 7 novembre 2019, fait du spatial computing une réalité. Dans un avenir proche, les smartphones, tablettes et lunettes intelligentes équipées de caméras devraient remplacer les casques spécialisés. Apple serait en train de développer des lunettes de réalité mixte capables de se connecter à l’iPhone de l’utilisateur, dans l’esprit de l’Apple Watch.

Le champ des possibles du spatial computing est donc colossal et ses applications vont encore considérablement se développer dans les années à venir, avec le développement de la 5G et le perfectionnement des technologies de captation, de synchronisation et d’analyse des données. La réalité a rattrapé la science-fiction pour révolutionner bientôt notre façon d’interagir avec des ordinateurs, tablettes ou smartphones.

Retrouvez Hol’Innovation, un projet d’innovation industrielle de 5e année du cursus d’élève ingénieur de l’ESILV, promo 2018, pour faciliter les tâches liées au parcours de documents papiers.

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