L’ESILV est membre de l’association Elles bougent, qui publie les résultats de son enquête réalisée auprès de 1000 femmes ingénieures, 500 étudiantes en filière scientifique et technologique et 500 collégien-ne-s, lycéen-ne-s .
Il y a 10 ans, l’association Elles bougent était créée pour inciter les jeunes filles à s’engager dans les filières scientifiques et technologiques et lutter contre les stéréotypes de genre dans l’industrie.
A travers une grande enquête, réalisée avec l’institut CSA, l’association dresse aujourd’hui un état des lieux concret de la situation des femmes dans l’industrie et recueille les perceptions/aspirations des jeunes filles.
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Les 10 grands enseignements de cette étude
Message n°1 : Avant le bac, pas de censure sur les métiers scientifiques, un besoin de plus d’informations pour clarifier la réalité des métiers , les rencontres en face-à-face avec des ingénieures en activité plébiscitées, et une légère préférence des élèves pour le « numérique » qui leur paraît plus familier et plus concret.
Au collège et au lycée, garçons comme filles se déclarent majoritairement prêts à faire des études scientifiques et ensuite à travailler dans les secteurs industrie/techno/numérique (60% filles, 70% garçons).
Pour 75% d’entre elles et 70% d’entre eux, ils ont une idée plus ou moins claire de ce qu’est le métier d’ingénieurs. Mais 70% considèrent avoir besoin d’accès à davantage d’informations, principalement grâce à des rencontres directes avec les femmes en poste. Si on fait un focus sur les secteurs et le vocabulaire, les jeunes déclarent avoir une idée plus ou moins précise de ce qu’est le numérique (65%), puis la technologie (59%) puis l’industrie (55%). Il y a donc pour les jeunes une représentation plus claire du numérique que de l’industrie.
Message n° 2 : Un classement des secteurs préférés par les collégiens et lycéens malgré tout très stéréotypé !
Aux filles, le médical, le paramédical, le luxe, les médias. Aux garçons l’aéronautique, le spatial, le numérique, l’automobile et la voiture intelligente, la robotique.
Message n°3 : Garçons comme filles imputent le peu de femmes dans l’industrie au manque de communication des entreprises qui ne valorisent pas assez les femmes y travaillant et ne les mettent pas suffisamment en avant. Une moindre connaissance des filles pour les métiers est aussi évoquée et le fait que les entreprises continuent à embaucher davantage d’hommes que de femmes.
Ainsi, une communication renforcée et davantage de « role models » sont encore nécessaires. C’est ce que fait l’association Elles bougent et ses partenaires, grâce aux témoignages in situ des marraines, femmes ingénieures et techniciennes. D’autre part, il faut axer l’orientation davantage sur les métiers, plutôt que sur les études. C’est la vocation, l’envie d’un métier qui doit être le critère déterminant pour choisir des études, et pas le contraire. La logique est de choisir un métier puis les études qui y mènent et pas des études sans bien connaître les métiers auxquelles elles mènent.
Message n°4 : Quel que soit l’âge, toutes les femmes et jeunes filles font état de discrimination de genre et sont victimes du sexisme ordinaire.
La banalisation de ce type de remarques et comportements quotidiens a pour conséquence que ces discriminations ne reculent pas, nuisent à un épanouissement personnel et professionnel et rendent la tâche plus difficile aux femmes pour accéder à des niveaux supérieurs de responsabilité, voire inhibent toute velléité en ce sens. 6 femmes sur 10 déclarent avoir été elles-mêmes victimes de discrimination dans le monde du travail.
Message n°5 : Des discriminations qui ne sont pas près de disparaitre ! 90% des élèves, filles et garçons, pensent que les discriminations à l’égard des femmes existent encore dans le monde professionnel. Deux tiers des filles s’attendent à en être victimes elles-mêmes !
Chez les élèves, la discrimination la plus redoutée est d’être moins payée à travail égal. Vient ensuite celle d’accéder à des postes inférieurs à formation égale. La crainte d’un moindre respect par rapport à leurs homologues hommes est aussi bien présente. Les discriminations liées à la vie personnelle et la famille arrivent en dernier chez les élèves.
Message n°6 : Si la mixité est considérée par toutes comme un atout pour l’industrie, elles sont partagées, en revanche, sur le fait de faire confiance aux entreprises pour promouvoir autant les femmes que les hommes.
Seule une petite minorité d’ingénieures font tout à fait confiance à leur entreprise pour promouvoir autant des femmes que des hommes à des postes de direction et les étudiantes sont encore plus pessimistes sur ce point puisque 57% d’entre elles ne font pas vraiment ou pas du tout confiance aux entreprises, en général, sur ce point.
Message n°7 : Elles peuvent, mais elles n’osent pas, une autocensure encore bien présente.
Si 80% des femmes ingénieurs s’estiment capables d’exercer un poste à responsabilité plus élevée, elles avouent pour la moitié d’entre elles ne pas se sentir à l’aise pour postuler réellement à un poste plus élevé. On voit donc combien des actions de coaching sont nécessaires pour décoincer les phénomènes d’autocensure très présents encore aujourd’hui chez les femmes. Les étudiantes s’imaginent plus dans des postes de direction, mais est-ce que l’essai sera transformé quand elles seront en activité ?
Message n°8 : Le numérique, l’énergie et l’aéronautique et spatial très largement cités comme secteurs porteurs, tant par les étudiantes, que par les femmes en poste.
Message n°9 : Le top 5 des développements et ruptures technologiques pour demain sont liés aux énergies renouvelables, aux objets connectés, aux nouvelles mobilités et transports intelligents, aux biotechnologies et biomatériaux et aux nanotechnologies.
Message n°10 : Parmi les 1000 femmes ingénieures et techniciennes interrogées, elles sont 90% à s’estimer satisfaites de leur parcours professionnel !
« Pour ses 10 ans, Elles bougent a souhaité lancer une grande enquête nationale avec l’institut CSA. Les enseignements de cette étude nous montrent combien il reste de travail à accomplir sur le champ de l’égalité dans l ’orientation des élèves et de l’égalité professionnelle. Mais la bonne nouvelle, c’est que les actions entreprises par l’association correspondent parfaitement aux besoins des jeunes filles. Nous nous appliquerons à les déployer davantage encore avec l’aide de nos partenaires. Des progrès sont à réaliser notamment au niveau d’ un sexisme ordinaire qui perdure, et d’une représentation insuffisante de « role models » à haut niveau. Nous lançons un appel à toutes les entreprises et aux médias pour faire passer ces messages et éviter de perpétuer l es stéréotypes. » conclut Marie-Sophie Pawlak, Présidente et fondatrice d’Elles bougent.
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