Les élèves de dernière année du cycle ingénieur de l’ESILV ont présenté leurs projets de fin d’études lors d’un showroom organisé le 30 janvier au Pôle Léonard de Vinci. Les projets d’innovation industrielle 5, ou PI²5, ont permis aux étudiants de valoriser leurs travail auprès des entreprises, des associations techniques et des institutions publiques ou de contribuer au savoir scientifique, grâce aux projets de recherche.
Sur les 43 projets présentés par les élèves-ingénieurs de 5e année, 4 projets ont été réalisés dans le cadre du parcours Recherche et 3 projets dans le cadre du Parcours Innovation, au sein du DVIC.
Pour cette édition 2020, nous avons fait un tour d’horizon de quelques sujets qui sont au cœur des technologies numériques d’aujourd’hui : le contrôle des locations de courte durée par la Mairie de Paris, l’apprentissage pour les enfants hospitalisés, le nettoyage de la principale base de données de produits alimentaires en open source, l’optimisation d’ailerons de fusée Perseus du Centre national d’études spatiales et l’exploration atmosphérique et spatiale non-invasive grâce aux alternatives aux ballons-sonde classiques, gonflés à l’hélium.
Focus sur 5 projets de fin d’études de la promo 2020
Projet Hololens avec Microsoft : activités pédagogiques à l’hôpital
Benjamin Charpentier, Germinal Correia, Younes Chiboub, Joakim Vo
Le projet Hololens, développé par Benjamin, Germinal, Yoanes et Joakim en collaboration avec Microsoft, propose une activité pédagogique pour les hôpitaux, à partir d’une application qui permet la croissance d’une plante en réalité mixte. S’adressant aux enfants en difficulté, le projet se présente comme un outil d’éducation innovant, grâce aux technologies de la réalité mixte des casques Hololens Microsoft.
« Ce casque permettra à la personne d’être en réalité mixte : réalité augmentée et réalité virtuelle, et de s’amuser avec un pot, l’arroser, régler la température, voir si la plante grandit ou pas, en tenant compte d’un nombre de facteurs : température, technique d’arrosage, etc. Grâce à ce cette application ludique, les enfants pourront comprendre l’évolution de la plante, de la graine jusqu’à la plante adulte. Le but, c’est d’emporter cette technologie dans les hôpitaux. » (Younes Chiboub, ESILV, majeure IBO)
Projet pour la Mairie de Paris : analyse de l’activité Airbnb via les comportements utilisateurs
Airbnb 1 : data scrapping pour l’identification des annonces en doublon sur les sites de location saisonnière à Paris
Quentin Alais , Ilyess Aggour, Youssef Ben Hammed , Bastian Mollard
Développé en amont du projet proposé par une deuxième équipe d’élèves-ingénieurs, axée sur l’analyse des données concernant le bailleurs en fraude, le projet Airbnb 1 propose de répondre à la question : » « Comment avoir une estimation plus précise des jours de location via ce type de plateforme ? »
« Conformément à la loi, les bailleurs des meublés touristiques ne doivent pas dépasser 120 jours par an. Il y a énormément de personnes qui ne respectent pas la législation et notre outil permet aujourd’hui de vérifier les annonces postées en doublon par les bailleurs sur les différents sites comme Airbnb et Booking, pour, au final, louer toute l’année. Grâce à cet outil, on arrive à surveiller et à contenir la dérive des logements courte durée à Paris. En termes de technologies, on utilise le data scrapping : on récupère le titre, les photos, l’adresse, le commentaire. Ensuite, à partir des photos mises en ligne, on compare les annonces. On calcule une empreinte digitale de ces images et établit des liens entre les différents sites à partir d’un dictionnaire d’empreintes numériques. » (Youssef Ben Hammed, ESILV, IBO)
Airbnb 2 : estimer avec précision le nombre de jours loués par annonce et par an
Rémi de Ferrières, Juliette Desormonts, Paul Fauvet, Thomas Vaquero
Le projet développé par la deuxième équipe d’élèves-ingénieurs qui a mis ses compétences au service de la Mairie de Paris se propose d’identifier les fraudeurs à Paris.
» La Mairie travaille sur un total de 20 000 ou 30 000 annonces de bailleurs qui sont en situation de fraude. Nous avons essayé d’affiner ce chiffre, en mettant des chiffres précis sur le nombre d’annonces en situation illégale. Sur les 1000 annonces que nous avons analysées, de manière certaine, il y a avait 2,5% qui étaient en situation illégale. Nos chiffres correspond à ceux de la Mairie. Le but du projet, c’est d’éteindre l’analyse aux 60 000 annonces qui sont actuellement en ligne sur les différents sites pour la location saisonnière à Paris. L’autre équipe nous a fourni des commentaires sur le site Booking.com, où on retrouvait les mêmes annonces que sur Airbnb, c’est en cela que nos travaux se sont croisés. Ils nous aidés à compléter nos données. » (Thomas Vaquero, ESILV, IBO)
« Nous nous sommes aperçus qu’il y a un vrai turn-over : 50% des annonces qui sont tout le temps présentes, sur le total d’annonces analysées. Nous avons pu confirmer à la Mairie de Paris les chiffres qu’ils avaient calculés. » (Juliette Desormonts, ESILVC, IBO)
Projet de recherche dans la Data Science : Rapprochement nutritionnel des aliments
Sophie Botineau-Grébert, Hany Akoury
Pour réaliser leur projet de recherche de dernière année, Sophie et Hany ont modifié la base de données à l’origine d’Open Food Facts, le wiki des étiquettes nutritionnelles.
« Nous avons réactualisé la base de données de Open Food Facts pour pouvoir la rendre plus accessible à des projets ultérieurs. Aujourd’hui, la base comprenait à peu près plus d’un million de lignes, il fallait bien traiter ces données, il y avait beaucoup de données manquantes, beaucoup de données inaccessibles. Nous avons fait un nettoyage, standardisé les valeurs, nettoyé les catégories inutiles. Il y avait même plusieurs langages dans la base, donc tout a été mis en français et, aujourd’hui, elle est plus prête à être utilisée par de nouvelles équipes pour de nouveaux projets. Finalement, nous nous sommes rapatriés sur 300 – 400 lignes de produits complets. «
Projet dans le cadre du Parcours Innovation : Ballon TD, alternative écologique et silencieuse au ballon-sonde
Zacharie Guillaume a développé ce projet dans le cadre du De Vinci Innovation Center, un centre d’expertise transdisciplinaire du Pôle Léonard de Vinci. Grâce aux différentes technologies, Zacharie a pu mettre concevoir et fabriquer un ballon-sonde doté d’un « poumon » qui permet au ballon de survoler des terrains différents sans être gonflé au hélium.
« La méthode que j’emploie, c’est d’utiliser un second ballon à l’intérieur, qui fait office de poumon ou de de ballast à taille variable, ce qui permet au ballon d’augmenter sa densité, de descendre. Cette technique n’avait pas été développée avant et l’idée est de l’employer dans des applications beaucoup plus larges : par exemple, dans le cadre de l’exploration inter-planétaire ou planétaire. On peut avoir, grâce à cette technologie, un réseau de satellites en atmosphère en 5 minutes. Cela nous permet de communiquer autrement, grâce à la technologie LoRa, de récupérer des images, on peut cartographier en direct. Si, avec le drone, on a un problème d’autonomie et de bruit, avec le ballon TDS on a une autonomie infinie et 0 bruit. »
Projet dans le cadre du programme Perseus : étude de structures lattices
Thibault Herrera-Mione, Pierrick Boucaud
Le projet de 5e année propose une solution d’optimisation topologique d’ailerons de fusée de Perseus et la mise en place d’un protocole de réalisation.
« Perseus, c’est un projet organisé par le CNES, et qui a pour but de permettre aux étudiants de concevoir et fabriquer une fusée réutilisable. Perseus est constitué de beaucoup de sujets qui peuvent être prolongés d’une année à l’autre. Le sujet de cette année, c’est une étude de structure Lattice : un sujet de recherche. La structure Lattice a pour but d’alléger un élément de la structure de la fusée. Le principe, c’est d’enlever de la matière par rapport à une pièce pleine, ce qui permettrait d’améliorer ses caractéristiques mécaniques et sa masse. »(Pierrick Boucaud, ESILV, MNM)
« Cette année, l’association Léo Fly développe six projets techniques, un projet de modèle réduit de planeur, un projet de soufflerie. Nous faisons également des fusées en partenariat avec le CNES dans le cadre de la campagne C’Space (une campagne de lancement instaurée chaque année). La vie associative, elle, propose des conférences, des meetings aériens. L’idée, c’est de rassembler des passionnés d’aéronautique, pour qu’ils travaillent ensemble sur des projets intéressants et qu’ils échangent leurs connaissances. » (Florian Chaumeuil, préseident Léo Fly).
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