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Pourquoi les soft skills sont-elles importantes pour les ingénieurs ?

Les soft skills sont de plus en plus perçues comme des compétences incontournables des ingénieurs d’aujourd’hui et de demain. Souvent amenés à travailler en transversalité et en mode projet, les ingénieurs se doivent de se former au savoir-faire et être d’un manager pour s’adapter et innover au-delà des frontières de la « culture ingénieur ».

Dans une interview récemment parue sur le site « Techniques ingénieur », Laure Bertrand, directrice soft skills, développement durable et carrière au Pôle Léonard de Vinci explique en quoi la formation aux soft skills peut faciliter l’avenir professionnel des jeunes ingénieurs.

Les soft skills, des compétences humaines et relationnelles

Selon laure Bertrand, les soft skills « sont des compétences humaines et relationnelles. Le mot « compétence » implique d’ailleurs que l’on peut acquérir ces soft skills, les développer et se former. Ce n’est pas quelque chose de figé. Il existe beaucoup de classifications car c’est un secteur émergent, donc peu de recherches scientifiques ont été réalisées sur le sujet.

Le plus souvent, nous parlons de compétences intra-personnelles – ce qui me concerne moi – et de compétences interpersonnelles – ce qui concerne ma relation avec les autres.

Les compétences intra-personnelles dépendent de mon action, de ma capacité à m’organiser, à gérer mon temps. Beaucoup de ces aptitudes concernent les émotions : l’intelligence émotionnelle, la gestion de ses propres émotions, de son stress etc. D’autres compétences sont davantage cognitives comme la créativité, la posture d’apprentissage, le développement d’un esprit critique.

Les compétences interpersonnelles concernent la coopération : comment je me positionne dans une relation, est-ce que je suis capable d’écoute, d’empathie, de générer de la conviction, de travailler en équipe, de gérer les conflits ?

Enfin, j’ajouterais un troisième point qui me semble primordial et que nous avons également ajouté à notre programme de formation, comme tout ce que j’ai évoqué précédemment : la connaissance de soi. Plus je me connais, plus je suis capable de comprendre mes modes de fonctionnement, mes atouts mais aussi mes limites, donc je sais ce qu’il va falloir que je développe. C’est une base très importante pour mieux comprendre les autres et avoir des relations plus harmonieuses, en prenant en compte les atouts de chacun. »

13 soft skills prioritaires à l’ESILV

Nous avons distingué 13 compétences Soft Skills prioritaires que nous souhaitions inculquer à nos étudiants durant leur formation pour développer les qualités attendues chez un ingénieur. Il s’agit par exemple de développer leur leadership et management, communiquer de manière respectueuse et impactante ou gérer un projet individuel ou collectif.

Sur les 5 ans, un total de 350 heures est destiné aux « semaines transversales » avec des hackathons en équipes interdisciplinaires provenant de nos 3 écoles, sur des projets sociétaux et environnementaux.

Cette transversalité prépare le plus tôt possible les étudiants à collaborer avec des profils différents et leur apprend à avoir une forme de souplesse, ce qui n’est pas intuitif.

Ensuite, et cela est spécifique à l’ESILV, ils reçoivent des formations projet professionnel et carrières qui permettent de développer la connaissance de soi, la communication et prise de parole, l’impact personnel. Et enfin, ils reçoivent un accompagnement soft skills dans le cadre de leurs projets ingénieurs. Intégrer les enseignements des soft skills à ceux des hard skills et des projets leur permet de les appliquer de manière très concrète dans l’action. »

Transversalité et approche projet, deux soft skills indispensables pour les ingénieurs

« On n’attend pas les mêmes compétences chez un professionnel avec une double compétence ingénieur-manager, de gestion de projet ou s’il est un expert indépendant. Une des premières qualités indispensables est la capacité à travailler de manière transversale et interdisciplinaire car les ingénieurs sont amenés à coopérer avec d’autres corps de métiers qui n’ont pas nécessairement la « culture ingénieur ».

Ensuite, ils doivent être formés à la dimension humaine du travail d’équipe. Il ne suffit pas de réunir les meilleurs cerveaux pour aboutir au meilleur projet. Il faut qu’ils soient capables de collaborer, de distinguer les points forts de chacun, de donner et recevoir des feed-back, de gérer des conflits.

Enfin, et cela est dû au rythme effréné de l’évolution des technologies, les ingénieurs doivent être capables d’être flexibles et d’avoir la capacité d’apprendre en permanence.

Lire l’interview de Laure Bertrand in intégralité.En savoir davantage sur la transversalité au Pôle Léonard de Vinci.

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Categories: Cursus
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