Malgré la crise des subprimes de 2008 et l’affaire Madoff, les salles de marché continuent à attirer de nombreux jeunes diplômés ingénieurs ambitieux qui rêvent de gagner les salaires mirobolants des traders en travaillant dans un l’univers excitant du « Loup de Wall Street » ou de la série « Billions ».
Au-delà des fantasmes, savez-vous comment fonctionne une salle de marché ? Le trader est loin d’être le seul intervenant. Différents spécialistes sont réunis et partagent leurs compétences pour proposer des solutions à chaque cas particulier. Les compétences en mathématiques des ingénieurs y sont très appréciées. Découvrez les différents métiers possibles pour travailler en salle de marché avec un diplôme d’ingénieur et comment y parvenir.
Différents métiers du Front-Office ouverts aux ingénieurs
Le Front-Office rassemble les personnes ayant un impact décisif et direct sur les transactions.
Au cœur de la salle de marché, le trader est chargé d’exécuter les transactions. Il est en contact avec les marchés financiers pour réaliser les opérations telles qu’elles ont été définies avec les clients.
Son rôle est de les effectuer au meilleur prix et en garantissant une prise de risque minimum.
Il vend et achète des actions ou obligations, en suivant en permanence la fluctuation de leur cours. Il agit pour le compte d’une banque ou d’une société de bourse et de leurs clients, engageant des sommes parfois colossales, avec cependant des limites désormais plus strictes de prises de risques journalières, hebdomadaires et mensuelles. Objectif : réaliser des profits, dans des délais courts. Une activité qui exige concentration, esprit de décision et goût du risque.
Les ingénieurs financiers « structurent » des produits financiers correspondant aux besoins des clients. Concrètement, cela signifie qu’ils élaborent les solutions les mieux adaptées en utilisant les instruments financiers à leur disposition.
Ils participent à l’effort d’innovation, en imaginant de nouveaux produits ou de nouvelles méthodes de couverture afin d’améliorer, à terme, les résultats de la salle.
Les quants s’occupent eux des modèles de pricing et de couverture, et moins des trades concrets.
Tous ces professionnels travaillent en consultant quotidiennement les analystes des services de recherche, qui analysent, en toute indépendance, les évolutions macro et micro-économiques. Leurs prévisions sont cruciales afin de prendre judicieusement les décisions au service des clients de la banque.
Par nature, le métier d’une salle des marchés consiste à gérer les risques. Afin de veiller au respect des procédures et à la bonne organisation de l’ensemble des acteurs, des « COO », Chief Operating Officers, sont présents à tous les niveaux, au sein même des salles de marchés ; auprès des traders, mais aussi des vendeurs et des ingénieurs financiers.
Ils ont pour mission de s’assurer que les différents risques inhérents aux produits financiers sont contrôlés. Ils veillent également au bon fonctionnement des contrôles de risques opérationnels (risque de fraude, d’erreur, de mauvaise exécution des transactions pour des raisons d’ordre technique…).
Acquérir une double compétence technologique et sectorielle
Maîtriser les calculs mathématiques ne suffit pas pour travailler dans un secteur aussi exigeant et concurrentiel que la finance. Il est indispensable en effet de bien comprendre la complexité des marchés financiers comme la gestion des risques bancaires et de maîtriser les outils informatiques et les langages de programmation communément utilisés dans l’industrie bancaire (Bloomberg, Matlab, C++, C #, VBA, Python…).
Les nouveaux enjeux de ce secteur doivent être également assimilés, comme le nouvel environnement financier d’après la crise (Bâle 3), les nouvelles réglementations bancaires, la rédaction de smart-contracts, etc.
Il est vivement recommandé d’avoir réalisé des stages dans des banques ou institutions financières durant ses études pour pouvoir espérer intégrer une salle de marché en tant que jeune diplômé.
La persévérance sera la clé pour percer dans cet univers très convoité. D’autres soft-skills comme l’éthique, l’innovation, la coopération, l’esprit d’équipe, la confiance en soi, l’humilité et le sens des responsabilités feront également la différence parmi les candidats. Et pour gagner beaucoup d’argent – plus de 80 000 € après 3 ans d’expérience – il faudra être prêt aussi à beaucoup travailler !
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This post was last modified on 19 avril 2019 10:10 am