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Numérique et e-santé, concrètement ça donne quoi ?

L’e-santé recouvre de nombreux domaines d’application. La coopération entre le monde de la recherche et celui de la production d’objets, d’outils de communication, de robots, est mise au service de la haute précision chirurgicale, de la cardiologie, de la dermatologie ou du suivi et du traitement de maladies chroniques.

Les technologies numériques appliquées à la santé au sens large permettent la transmission d’une masse de données importantes, codées et décodées par les outils technologiques. Les technologies numériques font partie des domaines dont les avancées récentes contribuent fortement aux progrès de la médecine et accompagnent la transformation actuelle du système de santé. Car mieux vaut prédire ou prévenir plutôt que soigner… Illustration à travers 5 projets particulièrement innovants.

Le nouveau Dossier Médical Partagé

Le 6 novembre dernier, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé le lancement généralisé du Dossier Médical Partagé (DMP) permettant de centraliser les données d’un patient. Le chantier a vocation à toucher 40 millions de personnes en quatre ans.

Désormais, tous les assurés sociaux peuvent créer un « carnet de santé numérique » qui réunit dans un même espace l’historique de leur parcours de soins : pathologies, allergies, examens médicaux, traitements, etc. Ces informations permettront de limiter le risque d’interactions médicamenteuses, les allergies ou les incompatibilités de traitement. Elles éviteront également les doublons dans les examens ou les prescriptions. Le DMP est gratuit et non obligatoire.

Des applis mobiles pour l’exercice physique, la prise de RV médicaux, le suivi médical, etc.

Destinées aux patients, aux médecins ou aux personnes soucieuses de leur santé, des milliers d’applications mobiles ont déjà été développées pour des multiples usages : coaching pour inciter à l’exercice physique ou à une saine alimentation, compteur de calories, prise de rendez-vous médicaux, suivi des performances sportives, proposition d’un diagnostic.

Le suivi de maladies chroniques devient possible désormais, grâce par exemple à Moovcare, une application destinée à détecter les rechutes après une tumeur au poumon, ou le suivi du diabète avec Diabeo qui permet d’offrir au patient un carnet de suivi connecté de sa glycémie et d’informer le médecin référent ou/et l’équipe soignante en temps réel. Disponible uniquement sur ordonnance, Diabeo est la première application mobile à avoir obtenu un avis favorable au remboursement auprès de la Haute autorité de santé (HAS) pour son apport dans le suivi et l’accompagnement des patients adultes diabétiques de type 1.

Une intelligence artificielle thérapeutique

Elue « Pépite de l’année » par l’Usine Nouvelle en 2017, le pancréas artificiel Diabeloop pourrait donner un nouveau souffle au traitement des patients atteints de diabète de type 1 – une maladie auto-immune qui touche en majorité des enfants et des adolescents et concerne 200 000 familles en France. Concrètement, un capteur de glycémie est inséré sous la peau du ventre du patient. Il envoie par Bluetooth les taux détectés à un terminal qui ressemble un peu à un téléphone.

C’est lui qui va ordonner le déclenchement de la pompe à insuline, installée elle aussi sous les vêtements du patient, grâce à l’algorithme développé par Diabeloop. Cette pompe, une réserve d’insuline reliée par un cathéter sous la peau du malade, doit être réalimentée régulièrement. Le calcul se fait automatiquement en fonction des repas pris par le malade et de la quantité de sport qu’il a effectué. Fini les piqûres et les risques de mauvais dosage ! Le dispositif « DBLG1 System » vient tout juste d’obtenir un marquage CE, le précieux sésame qui permettra de le mettre bientôt sur le marché.

Une prothèse connectée

Imaginez un chirurgien opérant un genou avec un casque de réalité virtuelle pour y implanter une prothèse imprimée en 3D… De la science-fiction ? Pas du tout ! Le projet FollowKnee mis en place par un consortium français, a pour objectif d’avoir ses premiers résultats d’ici à 3 ans, afin d’améliorer significativement le taux de réussite des prothèses du genou. Pourquoi une prothèse communicante ?

Pour suivre l’évolution et notamment prévenir les problèmes d’infection. Ce qui impose aussi de penser sécurité, d’autant que la menace est croissante et la réglementation se durcit. Les parades mises en œuvre visent à protéger les données dès l’acquisition et tout au long du cycle de vie. Grâce notamment à deux techniques : le tatouage numérique qui trace une fuite de données, et la cryptographie qui rend les données illisibles pour l’attaquant. Jusqu’à mêler les deux en un cryptotatouage qui permet de tatouer les données alors qu’elles sont cryptées.

Le Big Data, nouveau pilier de la recherche médicale

La biostatistique est également en plein essor, comme l’illustre le logiciel Plug-Stat. Une application web qui facilite le suivi et la comparaison de cohortes de patients. L’outil permet la constitution d’une cohorte, l’application de modèles statistiques, l’analyse, l’exportation de données, l’édition de rapports… Ce qui permet d’adapter au plus tôt un protocole de traitement, ou encore de comparer deux groupes selon divers critères.

Les compétences d’ingénieurs en e-santé sont donc très recherchées actuellement tant par les sociétés de services que des startups dans le domaine des technologies de l’information pour contribuer à résoudre certains problèmes des systèmes de santé, en particulier ceux liés à l’augmentation des maladies chroniques, pour proposer des solutions centrées sur le parcours de soin et la qualité de vie du patient. Et pour accompagner l’innovation et la transformation du secteur médical, en permettant bien d’autres avancées qui restent encore à découvrir !

Découvrir l’option E-santé du parcours ingénieur de l’ESILV.

This post was last modified on 29 juillet 2021 5:58 pm

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