Noë, promo 2022, effectue son alternance chez L’Oréal, en tant qu’ingénieur apprenti au sein de l’équipe Cross Fertilisation. Passionné par la fabrication numérique, il a découvert l’univers des makers et le packaging innovation grâce à l’ESILV et au Fablab du Pôle Léonard de Vinci.
J’ai intégré l’ESILV en prépa intégrée juste après mon bac scientifique. J’étais scolarisé au lycée Bossuet Notre Dame à Paris et je souhaitais aller en école d’ingénieurs parce que j’adorais les sciences et je suis du genre à bricoler.
Comment obtenir une alternance chez L’Oréal
Le Pôle Léonard de Vinci m’avait vraiment plu et le Fablab était vraiment attirant. J’ai choisi la spécialisation Modélisation et Mécanique Numérique parce que j’adore modéliser en 3D et je n’étais pas fan du tout de la finance et ne souhaitais pas intégrer les parcours informatiques.
J’ai voulu aller vers l’alternance pour mes étude d’ingénieurs parce que j’avais beaucoup d’amis en parcours alternance, dans des domaines d’études totalement différents, qui me vantaient souvent les avantages du bi-cursus école/entreprise.
Mais aussi parce que j’ai toujours aimé travailler sur des projets concrets, mettre en pratique réellement ce que j’apprenais en école d’ingénieurs. Je voulais avoir le nez dans le monde de l’entreprise le plus tôt possible pour m’intégrer plus facilement à l’obtention de mon diplôme. J’ai aussi choisi l’alternance (en contrat d’apprentissage) parce que ça me permettait d’être indépendant financièrement vis-à-vis de mes parents.
J’avais tenté une première fois de trouver un contrat d’apprentissage dès la deuxième année pour intégrer le parcours alternance en troisième année, mais je n’en ai pas trouvé, j’ai donc intégré la troisième année en parcours initial.
En début de troisième année, je me suis pris le plus tôt possible pour chercher à nouveau un contrat en apprentissage : j’ai changé totalement mon CV, ma lettre de motivation, je me suis lancé dans des projets techniques juste pour pouvoir les inscrire sur mon CV et pouvoir justifier de mon travail et mes compétences et ainsi décrocher une alternance.
Et puis j’ai postulé dès février à une offre en alternance de L’Oréal sur LinkedIn. J’ai ensuite eu un entretien avec un RH qui était très agréable et compréhensif. Suite à ça, j’ai eu un entretien en visioconférence avec mon futur manager pendant le confinement qui a validé ma candidature pour ce poste en apprentissage.
Mes missions chez L’Oréal en alternance
L’intitulé exact de ma mission d’alternance, c’est « Ingénieur Apprenti au sein de l’équipe Cross Fertilisation ». Il s’agit d’une petite branche au sein du Packaging Innovation composé de deux personnes (mon manager et moi) qui pratiquons de « l’innovation croisée ».
Nous sourçons et co-développons des technologies qui ne sont pas issues de l’industrie cosmétique, tel que le médical, le textile, le silicone pour créer des packagings innovants.
Au sein de ce département, je fais du suivi technique et gestion de projet d’innovation en phase de prototypage semi-industriel, c’est-à-dire que j’organise et participe aux réunions avec les fournisseurs internes et externes dans lesquelles nous donnons les directives pour industrialiser nos essais et prototypes.
J’ai aussi la chance d’être chef de projet sur un projet confidentiel dont je n’ai pas le droit de parler dû a des contraintes d’innovation concurrentielle.
C’est une alternance dans laquelle je suis en contact avec un peu toutes les expertises qui créent un packaging complet, de la comptabilité formule/packaging au dessin technique en passant par les études consommateurs et les brevets. Je rencontre tout le monde et c’est ça qui est super puisque je peux apprendre dans un peu tous les domaines.
Le packaging innovation chez L’Oréal
Comment peut-on innover efficacement dans le packaging cosmétique au sein d’une marque géante comme L’Oréal ? En créant le département « Cross Fertilisation ».
Plus sérieusement, mon manager a créé ce département il y a maintenant 5 ans parce qu’il estimait qu’on ne pourrait pas se différencier si on ne dépassait pas son environnement de travail.
Qu’il fallait aller chercher des technologies très lointaines du packaging classique pour apporter une vraie valeur ajoutée aux produits développés. Je le rejoins complètement dans cette idée.
J’ai toujours adoré le concept de « chic and choc » et je pense que c’est là ou l’innovation se crée. Que ce soit dans le design, l’ingénierie, le médical ou autres, c’est toujours des idées de mélanges assez farfelues qui sont à l’origine de révolution.
Je pense que l’impression 3D a transformé la manière de travailler dans le packaging puisque cette technologie permet un prototypage extrêmement rapide et à bas prix d’un flacon, rouge à lèvres ou encore poudrier.
Sans cette technologie, ça mettrait des semaines à être fabriqué, il faut passer par la modélisation d’un moule, son usinage, la simulation d’injection de plastique etc.
Ce sont des étapes assez coûteuses, surtout l’usinage du moule et donc le prototypage est assez long. Alors qu’aujourd’hui, lorsqu’un ingénieur packaging a finalisé la modélisation de son pack, il le lance en impression 3D et en quelques heures et quelques dizaines d’euros, il reçoit un prototype de son packaging. Au sein de mon bâtiment, on a un 3D Lab, une salle remplie d’imprimante 3D qui permets aux ingénieurs d’accélérer considérablement le temps de travail.
L’Oréal, c’est un groupe qui vend des produits de beauté et de soin. Mais ces produits, il faut qu’ils soient protégés et qu’on puisse les utiliser facilement.
C’est là que l’ingénierie packaging intervient, il faut que le produit soit restitué facilement, pour aider le consommateur à l’application de son make up ou sa crème. Ou que la prise en main du mascara rende le temps dédié au maquillage agréable et rapide.
Depuis peu, L’Oréal a ouvert un département spécialisé dans l’étude consommateur, ils étudient chaque action, chaque ressenti par le consommateur de l’achat jusqu’à la fin de vie du produit pour améliorer l’expérience utilisateur de chaque nouveau packaging. C’est dans ces éléments que l’ingénierie et la beauté se rejoignent.
L’ESILV : se former pour les missions en alternance en école d’ingénieurs
À vrai dire ce sont principalement les projets d’années Pix et Ping qui m’ont aidé le plus en entreprise. Même si je suis encore novice dans le monde du travail, les projets menés durant les années précédentes aident forcement, dans la prise de note, la restitution des informations, la présentation des concepts.
Et puis mes projets personnels m’ont aussi beaucoup apporté, chez moi, j’ai créé un atelier de conception (un genre de mini FabLab) qui s’appelle L’arche conception dans lequel je réalise des meubles, de la maroquinerie, des customisations de sneakers grâce à l’impression 3D etc… ça m’aide énormément dans l’idéation et la compréhension des projets techniques sur lesquels on travaille.
Je n’ai pas vraiment de conseil pour intégrer L’Oréal en contrat d’apprentissage en particulier parce que c’est une entreprise qui recrute des profils totalement différents.
Il n’y a pas de profil « type », je pense qu’il faut simplement être passionné par des domaines et montrer qu’on investit du temps et du travail dans ces domaines.
Et ça, ça vaut pour n’importe quelle entreprise. Et le fait d’être un garçon n’est pas du tout handicapant, au contraire, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup d’hommes au sein des ingénieurs chez L’Oréal et au premier abord ça m’a plutôt étonné.
Je me demandais comment des ingénieurs hommes pouvaient concevoir des packagings efficaces alors que statistiquement parlant les hommes ne se maquillent pas ou très peu.
C’est plus simple de concevoir quand on est concerné par le produit que quand on ne l’est pas. Mais L’Oréal travaille avec des « beauty experts » lors de la phase de conception. Des personnes spécialisées en produit de beauté, qui sont les intermédiaires avec les ingénieurs. Ces « beauty experts » testent les produits et rapportent les différents avantages et inconvénients du produit conçu pour l’améliorer.
En savoir plus sur l’alternance en école d’ingénieurs à l’ESILV