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Nicolas Sopel, promo 2008, Global Market Strategist à Fitch Solutions, Singapour

Nicolas Sopel, promo 2008, majeure Ingénierie Financière, occupe le poste de global market strategist pour Fitch Solution, une filiale de l’agence de notation Fitch. Basé à Singapour, Nicolas aide les décisionnaires de hauts niveaux d’environnements divers et variés à flotter dans les eaux troubles des marchés financiers et il intervient régulièrement sur la chaîne américaine d’informations financières CNBC.

Diplôme d’ingénieur financier en poche, en 2008, Nicolas Sopel a pu se roder pour la finance de marché grâce à plusieurs expériences professionnelles en Asie, où il a dû gérer les aléas de la crise économique de 2008, durant la faillite de Lehman Brothers.  Depuis son bureau de Singapour, cet ancien diplômé de l’ESILV navigue avec aisance dans divers registres. D’un côté, pour l’agence Fitch, il marie les approches top-down et bottom-up pour enrichir la recherche de marché, et de l’autre part, en tant qu’intervenant dans les médias, il touche à tous les sujets qui pourraient intéresser le grand public et les experts : devises, politiques fiscale et monétaires, sujets complexes comme l’impact de la crise sanitaire mondiale sur l’évolution des marchés, etc. Nicolas, retour sur son parcours.

Diversité pédagogique et stages obligatoires à l’ESILV : promesse tenue

Titulaire du baccalauréat série scientifique et d’une licence es Sciences Physiques de l’Université de Paris (anciennement Paris VII), je me dirigeais vers l’enseignement. Mais ayant toujours été attiré par la finance de marché, j’ai décidé de me réorienter à Bac+4 après avoir découvert que l’ESILV proposait une majeure en ingénierie financière.

J’avais tout de suite été séduit par la diversité de son enseignement (mathématiques financières, application informatique mais aussi sport et enfin culture générale et anglais, qui sont très importants pour pouvoir s’épanouir dans un contexte international) et par son programme qui allie théorie et pratique, a l’école, mais aussi en entreprise avec deux stages obligatoires!

J’ai donc intégré l’ESILV en première année du cycle ingénieur, et ce qui m’avait séduit sur le papier a été très rapidement confirmé. Je retiens de mes années à l’ESILV la rigueur de son enseignement théorique, la disponibilité et pédagogie des enseignants mais aussi des intervenants extérieurs venant du monde de l’entreprise, la possibilité de mettre en application les connaissances acquises dès la deuxième année avec un stage de six mois, les infrastructures du Pôle Léonard de Vinci ainsi que sa localisation stratégique et son puissant réseau.

De Paris à Singapour, via les mathématiques financières et le coding

J’ai commencé ma carrière professionnelle à Singapour, en VIE (Volontariat International en Entreprise) à la Société Générale Asset Management Alternative Investments dans le département Hedge Funds, suite à mon premier stage au sein de la même structure à Paris. Alors que j’étais sur le middle office pendant mon stage, je suis parti à Singapour en tant que gérant de portefeuille junior, pour appliquer les stratégies de gestion avec l’aide d’un gérant senior.

Malgré la crise de 2008-2009 (j’ai commencé en Février 2008), j’ai énormément appris de cette expérience. Je me souviens avoir été seul pour traiter le jour où Lehman Brothers a fait default, le moins qu’on puisse dire c’est que cette journée a été rock and roll !

À la fin de cette expérience au troisième trimestre 2009, la SGAM fut démembrée entre le Crédit Agricole (maintenant Amundi) et Lyxor, mais je décidai alors de rester à Singapour car les perspectives de croissance en Asie étaient plus claires.

Je suis resté proches des marches en développant des modèles de portefeuilles d’actions dans un premier temps chez un des leaders de l’asset management indien (ils avaient été séduits par mon profil ingénieur et trader d’options), puis analyste technique taux et devises chez BBSP (le leader de l’approche chartiste), et stratégiste taux et devises chez RHB, une grande banque malaysienne.

À travers ces expériences, j’ai pu découvrir différents aspects de la finance de marché, qu’un ingénieur financier de l’ESILV peut couvrir. J’ai mis en application mes connaissances théoriques de mathématiques financières et connaissances pratiques de coding pour développer plusieurs modèles de portefeuilles.

Le module de macroéconomie dispensé à l’ESILV a été fort utile pour mes expériences suivantes. Bien que l’analyse technique et fondamentale soient différentes, elles permettent de connecter plusieurs facteurs économiques et des marchés importants. J’ai par ailleurs développé mon réseau en présentant vues et recommandations directement auprès de traders, hedge fund managers, C-level executives, group treasurers etc… Ce qui représente la partie la plus valorisante, à mon sens, de ce métier.

Je suis maintenant Global Market Strategist à Fitch Solutions, depuis septembre 2018, toujours à Singapour, et cela s’inscrit dans la lignée de mes expériences précédentes. Je couvre la recherche de marché sur toutes les classes d’actifs et toutes les régions et ce rôle me permet de mettre en application toutes mes connaissances (macro, économie, marché, modèle).

Nous avons la chance d’avoir une grande et complète équipe d’analystes par pays (Country Risk) et par industrie (Industry Research). D’un côté je fournis à nos équipes les vues globales (approche top-down). Et de l’autre, je suis à leur écoute, et d’une certaine façon aussi un mentor dans la manière d’aborder la recherche.

Passion, curiosité et ouverture d’esprit : les ingrédients d’une carrière financière à l’étranger

Échanger avec les analystes me permet ainsi de connecter la plupart des facteurs essentiels à l’économie, globale ou d’un pays en particulier, et aux marchés, en identifiant des similarités de politique monétaire, de dépenses pour infrastructures, de développements technologiques (approche bottom-up). Je continue évidemment de prendre du plaisir à expliquer les vues à nos clients, c’est le meilleur moyen de confronter nos recommandations avec la ‘réalité du terrain’.

Quels sont les challenges auxquels nos clients font face et comment pouvons-nous les aider ? Je peux également voir comment nos clients mettent en application nos conseils. Enfin, la diversité de la clientèle est un aspect très important du métier. Je suis en mesure de parler aux décisionnaires de banques et banques centrales, d’institutions gouvernementales, et d’entreprises diverses et variées et cela requiert une certaine flexibilité.

J’interviens aussi régulièrement, et avec grand plaisir, auprès de nombreux medias, notamment sur CNBC avec des entretiens en direct des studios au moins une fois par mois, mais aussi sur des chaines plus locales  de Singapore ou du Vietnam par exemple, ou auprès de media papier tel le Wall Street Journal.

Mes sujets de prédilection sont les marchés évidemment, surtout les devises, car avec les taux, ce sont les classes d’actifs macros par excellence. Nous pouvons ainsi discuter de l’économie mais aussi de sujets variés allant de la politique fiscale et monétaire aux risques géopolitiques, tout en liant ces facteurs aux marchés.

Pour conclure, mon top trois conseils pour les étudiants : être passionné, curieux et ouvert d’esprit, et adopter une ‘to-do’ attitude, ce qui est essentiel lorsque l’on veut réussir à l’étranger.

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