Contribuer à l’histoire du chemin de fer français ; voilà une ambition partagée par Mohammed Labdoui, promo 2007, aujourd’hui à la tête de la division Big Data Transilien chez SNCF.
Faire évoluer le monde du ferroviaire vers une véritable révolution numérique autour du big data, de l’intelligence de la donnée et des objets connectés.
C’est l’enjeu de la mission que se donne Mohammed, promo 2017, manager de la division Big Data chez Transilien SNCF, 2e réseau ferré mondial de Mass Transit, après Tokyo.
Au service d’Ile-de-France Mobilités, l’activité francilienne du groupe SNCF propose aujourd’hui 6 200 trains qui circulent quotidiennement en Île-de-France et 15 lignes – 5 lignes de RER, 8 lignes de trains et 2 lignes de tram-train. Le tout dans l’esprit d’une mobilité verte et responsable. Témoignage.
Banque, entrepreneuriat, big data…
A la sortie de l’ESILV, après 1.5 ans en tant que salarié en banque et en assurance, j’ai décidé de poursuivre en tant qu’entrepreneur. J’ai vendu des projets en assurance IARD sur la gestion du risque. Passionné par les projets Big Data, je suis ensuite parti 2 ans à l’international, à Hongkong, aux US pour vendre et déployer ces projets. J’avais une grande satisfaction à convaincre de la pertinence de ces missions et de les mener à bien.
Lorsque je suis revenu en France, tout le monde voulait alors faire du big data, c’était le « big buzz ». J’ai accompagné des structures comme Boursorama dans la lutte anti- fraude ou Safran pour la maintenance prédictive. Puis la SNCF m’a appelé, et j’ai foncé car contribuer à l’histoire du train, c’était un enjeu qui m’a tout de suite touché. Aujourd’hui, je suis très fier d’être dans cette chaîne de valorisation de ce mode de transport écologique en France, et notamment à l’heure de son ouverture à la concurrence.
L’IOT & le Big Data au service de la mobilité
D’abord prestataire partenaire à la SNCF, j’ai ensuite été intégré par le directeur digital avec la mission de construire un centre de compétences valorisant la data au sein de l’entreprise. J’étais Manager Engineering de la Factory Big Data.
Dans un 2ème temps, j’ai pris la responsabilité fonctionnelle business de la plateforme data IOT (Internet of Things) qui accueille tous ces projets de manière transverse.
L’IOT a de nombreuses applications telles que la supervision des équipements en gare, l’exploitation ou la maintenance des trains ou des voies ou encore les relais d’informations auprès des voyageurs.
Les trains sont équipés avec des systèmes de capteurs. Si par exemple, des vibrations inhabituelles sont enregistrées, une alerte géolocalisée les signale afin qu’une équipe de maintenance intervienne au bon endroit au bon moment. Un gain de temps et d’efficacité notable.
Enfin, je viens de prendre mon 3ème poste, celui de Responsable Big Data de la division big data transilien. L’objectif des projets qui y sont menés est d’anticiper les pannes, d’offrir un meilleur service aux voyageurs et un meilleur niveau de sécurité.
Rendre le train plus digital, plus connecté, plus adapté
Il s’agit d’abord de piloter ce centre de compétences et de manager en matriciel une cinquantaine de personnes aux compétences diverses et aux séniorités variées.
Ensuite l’enjeu est d’ancrer la culture data, partager et gouverner la donnée, la faire parler au bénéfice de l’entreprise. Pour y parvenir, il faut intégrer les bonnes pratiques technologiques.
Le troisième volet est d’avoir toujours un œil sur les meilleures technologies, matures et prêtes à l’emploi, entretenir la relation avec les « clouders » et autres fournisseurs. Nous avons une centaine de technologies sous forme de webservices comme le « data lake » d’Amazon ou « Azure », des solutions de traitement et de wondering.
Le défi c’est de faire converger les compétences et de les engager sur des objectifs SMART : spécifiques, mesurables, atteignables, réalisables et dans le temps imparti.
On a besoin de tous pour la réussite d’un projet, les métiers, les utilisateurs finaux, les développeurs, les coordinateurs. Le plus important est de parvenir à donner une vision, de la partager et d’aligner les compétences nécessaires. Ancrer cette vision partagée, c’est la pierre angulaire de la réussite d’un projet.
Gestion de projet & ingénierie : 2 passions associées à l’ESILV
Ce qui fait une carrière, une fois le diplôme obtenu, c’est d’avoir une idée claire de ce que l’on aime. Si vous aimez, vous êtes animé par une énergie spéciale et en conséquence vous êtes sûr de réussir. C’est précisément ce que m’a permis de découvrir l’ESILV.
J’ai adoré résoudre les problèmes, plus c’était complexe, plus je me prenais au jeu. Chercher la bonne information au bon endroit. Je me suis découvert une passion pour les projets collectifs. L’ESILV m’a appris à les aborder, à réfléchir, à questionner et à gagner en autonomie.
Sans oublier l’enseignement, le sport, les amis …
Ce que je garde aujourd’hui du Pôle Léonard de Vinci ? D’abord, une promotion très soudée et une dizaine d’amis avec qui nous partageons encore ce que nous appelons nos « weekly », des visio qui nous permettent de garder le lien malgré les distances géographiques puisque certains sont en Asie.
Je garde aussi les amis, les professeurs, l’enseignement et la place donnée au sport. Je boxais à un bon niveau et représentais à la fois l’ESILV et les Hauts de Seine. Le Pôle Léonard de Vinci est l’une des meilleures écoles concernant l’intégration des sportifs de haut niveau. Les valeurs du sport font vraiment partie de son ADN.
Étudier à l’ESILV : se donner à 100%
Mon conseil pour les étudiants ? Avoir toujours en tête que quelle que soit la qualité de l’enseignement donné, c’est la manière dont l’étudiant contribue à cette formation qui fera la différence. Ce sont deux acteurs, professeurs, étudiants, et dans cette alchimie, l’énergie investie par l’étudiant joue à 60-70%. Je leur conseillerai donc de vivre cette aventure dans toutes ses déclinaisons, la dialectique avec professeurs, la vie extra-scolaire, les relations sociales, le brainstorming avec les élèves. Ouvrez le dialogue et restez en veille !
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