Quand études en écoles d’ingénieurs se conjuguent avec passion de l’humain, les opportunités peuvent être nombreuses pour les élèves-ingénieurs, dans le monde du sport comme du celui de la recherche. C’est le cas de Mehdi, promo 2023, étudiant de la majeure Santé Biotech et féru des activités multi-sports. Dans le cadre de son stage à l’INSEP, cet étudiant ESILV participe à un projet de recherche scientifique autour de l’optimisation de la performance sportive de haut niveau.
Stress et performance, alliés ou ennemis ? C’est une question qui continue de nourrir un champ de recherche actif en matière de performance sportive de haut niveau. C’est aussi la problématique au cœur de plusieurs projets de recherche menés par l’INSEP afin d’optimiser la préparation des athlètes sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
En tant qu’élève de la majeure Santé Biotech à l’ESILV, en stage technique à l’INSEP, Mehdi participe à une étude inédite du Laboratoire « Sport, Expertise et Performance ».
Le projet consiste à tester les capacités physiologiques, psychologiques et cognitifs de plusieurs sportifs lors d’un effort physique intense dans des conditions de stress thermique très important. L’essai se déroule dans une Thermo-Training Room de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance.
Un stage ingénieur à l’INSEP autour de la performance sportive en course à pied
Pour son stage ingénieur de 4e année, Mehdi a choisi d’intégrer l’INSEP pour étudier l’influence des aspects mécaniques et neuromusculaires sur le coût énergétique des athlète. Parmi les missions proposées dans le cadre de ce stage :
- Contribuer à la collecte des données d’un projet de recherche visant à étudier le rôle des propriétés mécaniques des muscles e tendons sur le coût énergétique de la course à pied
- Mettre en place un système de caméras infrarouges et d’analyse du mouvement en 3D
- Étudier les relations de la cinématique de la course à pied avec le coût énergétique et autres facteurs physiologiques et biomécaniques des athlètes en endurance
Ce stage contribue à développer des compétences autour de la gestion des données biomécaniques et physiologiques de la performance humaine en laboratoire, de l’analyse du mouvement en 3D en se servant d’un système de caméras infrarouges ou encore, une connaissance des interactions des variables physiologiques et biomécaniques déterminant le coût énergétique de la course à pied.
Tester ses capacités physiques et son mental avec la Thermo-Training Room
Sportif dans l’âme et fidèle à la mission de l’INSEP – comprendre et optimiser la performance sportive – Mehdi a souhaité, en plus de son stage technique, s’impliquer dans un projet de recherche de l’Institut portant sur l’impact de l’utilisation de conditions environnementales stressantes telles que la chaleur ou l’hypoxie sur le bon fonctionnement cognitif du sportif et sa performance. Le projet est porté par le laboratoire « Sport, Expertise et Performance » (SEP), spécialisé, entre autres, dans l’accompagnement scientifique de la performance (ASP).
L’objectif du projet est d’étudier les effets du stress environnemental sur les réponses physiologiques et psychologiques lors d’un exercice de sprints à répétition. L’étude repose sur un protocole comportant plusieurs tests physiques dans 4 conditions randomisées : contrôle, chaleur, hypoxie et combinée. Mehdi nous explique son rôle dans le cadre de ce projet et le déroulé de l’expérience.
« J’ai pu participer à une session « pilote », afin de fournir des données pour ajuster le protocole expérimental final qui est utilisé sur les participants. Et je vais aussi y participer en tant que sujet dans ce protocole final. L’idée est de vivre de l’intérieur une expérimentation avec des efforts de sprint et des récupération incomplètes. Cela doit être exigeant, fatigant mais on doit aussi récupérer vite de la séance. »
La chambre thermique sert à simuler des conditions chaudes (température approximative 35-38°C) pour mieux comprendre les mesures psychologiques et physiologiques dans le cadre de modélisation futures qu’il y aura à réaliser dans d’autres applications. À cela s’ajoute l’hypoxie (3000m d’altitude) sur les séances dans la Thermo-Training Room. Les conditions sont associées ou dissociées. De nombreux sportifs se sont prêtés au jeu en passant dans cette salle.
« La séance était assez exigeante physiquement. À titre personnel, j’ai trouvé que le plus dur était de fournir l’effort sous hypoxie. Le masque m’empêchait vraiment de bien respirer ! Mais je m’y suis un peu plus « habitué » vers les derniers sprints, et la fin de la séance était surtout plus dure sur les jambes. Quant à la chaleur, elle ne m’avait pas excessivement gêné. Les perceptions varient bien évidemment d’une personne à l’autre, mais l’effort reste tout de même intense. »
Cela m’a montré un peu plus de quoi je suis capable, et de quoi je ne suis pas capable. J’avais un peu d’appréhension avant de commencer, mais le simple fait d’aller au bout me montre encore une fois que cette appréhension n’a pas lieu d’être, et que notre esprit peut être un catalyseur comme un inhibiteur de performance !
Pour bien tenir la séance et garder des forces, j’avais besoin de me détendre et de respirer aussi profondément que possible sur les phases de récupérations. Cela peut sembler évident dit comme ça, mais cette expérience met ce besoin en exergue comme je gardais le masque tout le long. Le repos et l’arrêt font aussi partie du mouvement. »
Les sports comme catalyseur de bien-être
Pour Mehdi, pratiquer un sport ou plusieurs, est une pratique vertueuse, et ce, « pour plusieurs raisons » :
Cela peut être simplement pour se maintenir en bonne santé, perdre du poids, prendre confiance en soi, se créer un groupe d’amis, se soigner… Ou bien pour combler une envie de performance, ou réaliser un rêve !
Cela me paraît aussi très important de mettre en avant le sport pour compenser nos habitudes de sédentaires. L’excès de position statique au bureau, ou en télétravail nous fait perdre notre connexion à notre corps. Cela peut créer beaucoup de déséquilibres dans notre posture. Le simple fait de faire quelques étirements, de marcher, de se focaliser sur notre respiration, ou nos sensations de temps en temps dans la journée peut avoir un effet bénéfique.
De ce que je tire de ma propre expérience, c’est que beaucoup de nos forces et de nos douleurs se construisent à travers nos habitudes. Pour prendre soin de soi, il n’y a pas forcément besoin de fournir un effort hors du commun à chaque fois en se vidant de toute son énergie. Même si ce n’est que 15 ou 5 minutes par jour, cela reste un temps très précieux. Mieux vaut tenir les problèmes par la main avant qu’ils ne se manifestent, plutôt qu’ils nous prennent à la gorge plus tard !
Notre corps nous accompagnera jusqu’à la fin de notre vie, il est donc important d’en prendre soin et de bien se sentir en nous-même. Gardons toujours un œil sur les messages qu’il nous envoie. Le mouvement nous maintient en équilibre. »
Choisir la majeure Santé Biotech pour mieux comprendre le monde sportif
Bien plus que des métiers considérés porteurs, ces filières portant sur la médecine du futur – biotech, medtech,e-santé – nourrissent des parcours porteurs de sens pour les nouvelles générations en quête d’impact positif sur la société. Pour Mehdi, le choix de la majeure Santé Biotech pour son cycle ingénieur répond plutôt à un besoin de nourrir son corps et son esprit, tout en préparant une carrière dans les sciences du sport.
« Les cours que nous avons correspondent plutôt bien à mon stage, et cela semble aussi correspondre à d’autres projets. Ils me permettent de faire face à plusieurs situations, ou bien de m’adapter à de nouvelles. On nous a donné des bases très utiles (Biologie, Python, R etc.). Et cela aurait peut-être été encore plus approprié pour l’INSEP si j’avais pris l’électif Biomécanique pendant l’elective week. Il y en a bien besoin en science du sport.
La majeure Santé Biotech permet finalement aux élèves de s’orienter sur un panel de choix variés dans le domaine de la santé. C’était dans l’idée de me rapprocher d’un écosystème sportif que je l’ai choisie. Mais nous avons toujours le choix de changer de directions, ou bien de nous spécialiser. Je suis content de mon choix de majeure ! »