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L’ingénieur dans le monde : quels diplômes et niveaux d’études ?

En France, la formation des ingénieurs est de grande qualité, avec des écoles qui proposent des diplômes de niveau bac +5 très recherchés sur le marché du travail. Dans les autres pays, quels sont les diplômes qui permettent de devenir ingénieur ?

Dans un monde globalisé en pleine mutation, les ingénieurs sont essentiels car ils participent à rendre les entreprises plus innovantes, plus performantes, plus compétitives, et ce dans de nombreux secteurs… Toutes les formations sont-elles équivalentes ? Découvrez-le à travers ce tour du monde des diplômes étrangers d’ingénieur.

Les spécificités de « l’ingénieur à la française »

En France, le titre d’ « ingénieur diplômé » est délivré par un établissement d’enseignement supérieur public ou privé et il est protégé par la loi. L’habilitation est accordée pour une période allant de 1 à 5 ans.

Le titre d’ingénieur atteste des connaissances académiques, confère le grade de Master -Bac +5), reconnaît des capacités professionnelles et valide la formation d’ingénieur en France. Un ingénieur est toujours « ingénieur diplômé de [nom de l’établissement] ». En revanche, l’exercice de la profession n’est pas réglementé. 

On peut donc parfaitement occuper un poste ou remplir la fonction d’ingénieur sans en posséder le diplôme. L’ingénieur « à la française » a bénéficié d’une formation en grande majorité pluridisciplinaire, les écoles préparant souvent les étudiants à tous les corps de métiers dans l’ingénierie (mécanique, civile, électronique, informatique etc.) autour d’une vision généraliste d’ensemble avant de choisir une orientation ou spécialisation professionnelle.

L’approche pédagogique, à la fois théorique et pratique, avec des mises en situation et des stages en entreprise, permet ensuite de travailler sur des fonctions techniques, de gérer des projets et d’évoluer vers des fonctions d’encadrement.

À l’étranger, une approche différente avec une spécialisation plus marquée

Il n’existe pas vraiment d’équivalent à nos « grandes » écoles d’ingénieurs à l’étranger, ni au système de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Les études d’ingénierie sont proposées dans des universités, avec un choix de spécialisation beaucoup plus marqué dès le début de la formation et une durée qui varie de 3 à 5 ans selon les pays.

Plusieurs types de formations pratiques ou théoriques coexistent, avec des différences d’accès à la reconnaissance comme « ingénieur » : un travailleur appelé ingénieur dans un pays pourrait être technicien dans un autre. Des « ingénieurs techniciens » étrangers peuvent parfois maîtriser un domaine précis de façon plus fine qu’un ingénieur « à la française », à la formation généraliste et transversale.

Dans la plupart des pays, la formation d’ingénieur débouche sur un master of Sciences (MS) ou master of Engineering (Meng), après un bachelor.

En Allemagne, la reconnaissance des qualifications d’ingénieur est placée sous la responsabilité de chaque « Land ». Le titre « Ingénieur » est un titre académique attribué après avoir suivi un « Diplomstudium » à l’université, après 10 semestres en moyenne pour former des ingénieurs spécialisés dans la R&D, ou en « Fachhochschule » (Ecole), après 8 semestres en moyenne pour un enseignement plus adapté aux ingénieurs de terrain.

En Belgique, on distingue 2 catégories d’ingénieurs : les ingénieurs industriels spécialisés dans un domaine (construction chimie, électricité, mécanique …), tournés vers l’application des sciences industrielles à l’entreprise et formés en 4 années ; les ingénieurs civils, plutôt formés en sciences fondamentales et sensibilisés à la recherche. Ils étudient 5 ans à l’université.

En Suisse, il existe deux filières de formation des ingénieurs diplômés : les écoles polytechniques fédérales (EPF) ou ETH (allemand) se concentrent sur les sciences fondamentales tandis que les hautes écoles spécialisées sont axées sur les sciences appliquées (HES).

En Italie, pour travailler, les ingénieurs doivent réussir un examen d’état et s’inscrire auprès d’un bureau local de l’ordre des ingénieurs pour pouvoir pratiquer certaines activités réglementées.

Aux Pays Bas, les études universitaires d’ingénieur s’étendent sur 4 ou 5 années pour le parcours professionnel. Les diplômés des universités technologiques reçoivent le Master of Science (Ingenieur Ir) et sont autorisés à utiliser le titre protégé Ir ; les diplômés universitaires du parcours professionnel reçoivent un Bachelor of Engineering et portent le titre d’Ingenieur Ing, également protégé.

Au Royaume-Uni, le répertoire des ingénieurs comporte 3 sections : Chartered Engineer, Incorporated Engineer, Engineering Technician. Pour devenir CEng, Ieng ou ENGTech, un étudiant doit faire preuve de connaissances et d’engagement au travers de ses qualifications, ses expériences et stages et en passant une évaluation sous forme d’une dissertation, d’un oral ou d’un examen.

Aux Etats-Unis, les ingénieurs peuvent recevoir un diplôme allant du baccalauréat des sciences (4 années d’études supérieures) à la maîtrise des sciences ou en génie qui ajoute 1 à 2 années de spécialisation selon les universités après le baccalauréat, reconnu sur le marché du travail américain comme ingénieur avec 2 années d’expérience.

En Inde, les prouesses nationales dans plusieurs secteurs phares comme l’informatique ou le biomédical masquent une faiblesse certaine du système éducatif, à la fois primaire, secondaire et universitaire.

Les Chinois octroient également facilement le titre d’ingénieur, même à des mécaniciens. En mandarin, le « gōng chéng shī », seule traduction disponible pour notre dénomination d’ingénieur, évoque tout simplement un technicien, voire un « technicien de surface » affecté au nettoyage ! On peut le devenir sans diplôme ni formation particulière. Les risques de malentendus sont donc bien réels… Le milieu académique chinois, d’ailleurs, pour marquer la différence, parle d’« ingénieurs d’excellence ». Afin de les former, le pays met les bouchées doubles. La Chine est devenue une grande consommatrice d’écoles d’ingénieurs étrangères, notamment françaises.

Un label pour mieux distinguer les formations d’excellence

Partout dans le monde, on observe que les formations d’ingénieurs s’internationalisent et les standards s’harmonisent pour correspondre aux attentes des entreprises.

Le label EUR-ACE est un système de cadre et d’accréditation qui fournit un ensemble de normes afin d’identifier les programmes de haute qualité d’ingénierie, en Europe et à l’étranger.

Ce label européen est géré par l’association ENAEE (European Network for Accreditation of Engineering Education) qui rassemble différentes agences d’accréditation des formations d’ingénieurs. En France, c’est la Commission des titres d’ingénieur (CTI) qui délivre ce label.

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