C’est en effet une sommité mondiale du monde numérique que nous accueillons : Louis Pouzin en personne, qu’il n’est plus besoin de présenter depuis qu’il a reçu des mains de sa Gracieuse Majesté le prix Queen Elisabeth pour sa contribution déterminante à la réalisation d’Internet.
Abandonnant pour un temps les feux de la rampe qui l’ont vu ces derniers temps à la une de nombreux médias Louis Pouzin a accepté de venir s’entretenir avec le groupe « Immatériel, virtuel et société » d’un thème qui lui tient à cœur :
L’empire étasunien confronté au réveil de ses colonies
L’Europe a perdu la main sur internet en optant pour X.25 en 1974. Depuis 40 ans le décalage n’a fait que s’aggraver en laissant les États Unis imposer leurs choix d’infrastructure et de gouvernance de l’internet.
Une nouvelle déferlante est apparue à partir de 2000 avec les GAFAs, oligopole de sociétés privées offrant des services mondiaux.
Seule la Chine a su prendre son autonomie en 2005 et développer des services similaires à ceux des GAFAs, mais seulement accessibles en Chine. Les GAFAs ont été graduellement refoulés et ne sont plus accessibles dans l’empire du milieu.
Les attaques du 11 septembre 2001 ont suscité une paranoïa sécuritaire à l’origine d’une politique étasunienne, souvent illégale, visant à contrôler et supprimer toute menace contre son hégémonie.
Le constat d’impuissance de l’Europe n’est pas désespéré, mais il est nécessaire de reconquérir un minimum d’indépendance pour que les négociations ne soient pas réduites à des diktats. On examinera une panoplie de mesures permettant de corriger la dissymétrie instaurée par les États Unis.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pouzin
Conférence en partenariat avec l’Insitut Bull le 14 avril à 9h30 à l’ESILV.