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Les ingénieurs en développement durable vont-ils sauver la planète ?

Le changement climatique est l’un des plus grands enjeux auxquels l’humanité doit faire face au XXIème siècle, avec l’augmentation des gaz à effet de serre à l’origine de crises sanitaires, écologiques et humanitaires dont nous voyons déjà les prémices. Pour développer des solutions pour la planète, les ingénieurs en développement durable ont un rôle clé à jouer, tout comme les entreprises et les ingénieurs de façon plus globale. Explications.

Il est désormais urgent d’agir pour limiter les impacts des hommes et des entreprises, en particulier dans l’ensemble des secteurs responsables du dérèglement climatique : transports, production d’énergie, agriculture et alimentation, habitat, etc. Une transition doit s’amorcer vers une société bas carbone, créatrice d’emplois, d’innovations et de justice sociale.

Un défi d’envergure

Le développement durable ne se limite pas à la seule protection de l’environnement. Sa portée est beaucoup plus large et inclusive autour d’un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins » selon la définition de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, dans le rapport Brundtland de 1987.

Le développement durable est un développement qui prend en compte trois dimensions : économique, environnementale et sociale. Il se situe ainsi au carrefour de ces 3 piliers – l’économie, le social et l’environnement – et concerne les organisations (les entreprises principalement), les individus et plus généralement la société.

Le développement durable ne s’oppose ni à la croissance, ni au progrès, mais il en redéfinit les termes et les indicateurs de référence afin de tendre vers un meilleur équilibre entre nos besoins et les limitations de notre environnement.

Le rôle clé des ingénieurs en développement durable

Parmi les exemples concrets de politique liées au développement durable mis en place en France, on peut citer notamment :

– La transition énergétique, qui vise à transformer la manière dont nous produisons de l’énergie pour la rendre plus durable, notamment en utilisant les énergies renouvelables

– La politique d’économie circulaire, qui vise à maximiser le recyclage des matériaux et à optimiser l’utilisation des ressources, tout en limitant les déchets.

– Le grand plan de rénovation des logements et d’efficacité énergétique qui vise à mieux isoler les logements français afin de réduire nos consommations énergétiques

– La politique de protection de la biodiversité, qui vise à protéger certaines espèces et certains espaces afin d’éviter la disparition d’espèces menacées par exemple

Du manager d’environnement au « Green IT », des débouchés dans les secteurs verts

Dans chacun de ces domaines, les ingénieurs en développement durable occupent un rôle clé pour trouver des solutions aux problèmes posés et les mettre en œuvre. Les entreprises créent des postes dans le développement durable ou font appel à des bureaux d’étude spécialisés.

Ainsi, il y a de nombreux postes à prendre en tant manager environnement, gestionnaire des risques, responsable hygiène sécurité environnement, ou qualité sécurité environnement, spécialistes du traitement des déchets, etc. Il y a aussi beaucoup de débouchés dans le secteur du bâtiment et du génie civil, ainsi dans les énergies renouvelables, éolien, photovoltaïque, géothermie, énergies marines.

Sans oublier les transports afin de les rendre moins polluants et consommateurs d’énergie, plus sûrs et moins coûteux. Mais également autour du numérique à travers par exemple l’exploitation des data au service de la transition énergétique ou du « green IT » pour réduire la dépense en énergie des technologies d’information.

Des ingénieurs de plus en plus « responsables »

Au-delà d’une spécialisation requise en développement durable pour certaines activités, les entreprises attendent plus globalement des compétences en développement durable chez TOUS les futurs ingénieurs.

Depuis 2012, la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI) qui évalue les formations dispensées par les écoles d’ingénieurs, a ainsi intégré un volet développement durable et responsabilité sociétale dans son référentiel de compétences.

La formation d’ingénieur doit permettre d’aborder les concepts de développement durable, de responsabilité sociale, d’éthique et de déontologie et de les approfondir tout au long du cursus. Les écoles proposent donc désormais des enseignements qui ont pour objectif d’apprendre aux élèves à penser en fonction du cycle de vie global d’un bâtiment, d’une infrastructure ou d’un produit, en prenant en compte la complexité du développement durable.

Former des ingénieurs responsables se traduit aussi par une incitation à utiliser des matériaux issus de circuits courts et plus simples à recycler. Les enjeux du développement durable, propres au secteur économique visé par la formation, le cas échéant, peuvent être approfondis de façon transversale aux enseignements, projets, études de cas et périodes en milieu professionnel.

Qu’ils soient spécialistes du développement durable, généralistes ou spécialistes d’autres secteurs, les ingénieurs ont un rôle clé à jouer pour enrayer le dérèglement climatique et appliquer les principes du développement durable dans l’exercice de leur métier au quotidien, malgré les contraintes économiques et technologiques.

Un devoir donc, à vivre comme une source d’opportunités car l’innovation jaillit souvent au détour d’une contrainte. L’avenir de la planète et des générations futures en dépend !

This post was last modified on 23 novembre 2020 10:51 am

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