Dans le hors-série du Journal des Grandes Ecoles et Université de décembre 2015, Sergio Focardi, enseignant-chercheur au De Vinci Finance Lab, s’attache à montrer les impacts que la révolution numérique a eu sur plusieurs aspects de la finance moderne.
La révolution numérique, qui a commencé dans les années 50 quand les ordinateurs centraux sont apparus dans les entreprises commerciales, a eu un énorme impact sur la finance : elle a permis de décrire l’évolution des prix des actifs dans le temps, de déterminer le prix théorique des produits dérivés en fonction du sous-jacent actif, de gérer le risque et d’optimiser le compromis risque-rendement. Plus récemment elle a permis l’automatisation du trading.
La révolution numérique dans la gestion d’actifs, les risques et les produits dérivés
Dans les années 50, Harry Markowitz, alors chercheur à la Rand Corporation, a introduit le principe selon lequel les investissements devraient être déterminés par l’optimisation du compromis risque-rendement, désormais dénommé « optimisation moyenne-variance ». Ceci a marqué le début de la théorie moderne de la gestion de portefeuille, au cœur de la pratique de la gestion d’actifs d’aujourd’hui. Markowitz a compris le potentiel que les nouvelles technologies de l’informatique pouvaient offrir alors même que les méthodes économétriques et les ordinateurs haute performance nécessaires ne seraient disponibles que quatre décennies plus tard.
Aujourd’hui, la plupart des gestionnaires de portefeuille utilisent des processus informatiques le screening de la sélection des actifs, voire pour gérer automatiquement tout le processus de gestion du portefeuille.
Mais la véritable explosion de l’utilisation de méthodes numériques en finance a commencé avec l’utilisation d’instruments dérivés – contrats dont la valeur dépend d’un instrument financier sous-jacent, par exemple une action ou une obligation. (…)
La révolution numérique et l’automatisation du trading
Enfin, la révolution numérique a eu un impact sur le trading. Avec la diffusion des bourses électroniques, le trading a été automatisé de diverses manières. Grace à des algorithmes sophistiqués, de grosses commandes peuvent désormais être divisées automatiquement en plusieurs petites commandes afin de réduire leur impact sur le prix des actions à vendre. On estime que le trading algorithmique constitue désormais 80-85 % de tout le volume sur le New York Stock Exchange (NYSE ).
Les bourses électroniques ont aussi considérablement réduit le temps nécessaire pour exécuter un trade. Aujourd’hui, les trades peuvent être exécutés en millisecondes (millièmes de seconde) et nous nous dirigeons vers l’exécution en microsecondes (millionièmes de seconde).
L’utilisation d’algorithmes sophistiqués et les progrès récents dans le traitement de données permettent de gagner un petit bénéfice sur un grand nombre de petits trades. On estime que jusqu’à 50 % de tous les trades des bourses américaines sont exécutées par les traders haute fréquence.
La révolution numérique et les quants en finance
En fonction de la révolution numérique, un tout nouveau profil professionnel – le « quant » (quantitatif) – a pris de plus en plus d’importance dans la finance, créant des emplois pour les personnes avec des diplômes en ingénierie, mathématiques et physique. Lorsque les quants sont arrivés dans la finance dans les années 80, c’était leur pure « wizardry » (magie) mathématique qui a été le plus recherché. Aujourd’hui, les candidats les plus recherchés sont ceux qui combinent des compétences en mathématiques et en programmation avancée avec la capacité d’analyser, de façon critique, les événements, les théories et les résultats des modèles avec une bonne connaissance de l’économie et des marchés
Retrouvez l’intégralité de l’article par Sergio Focardi sur le site du Journal des Grandes Ecoles paru le 9 décembre 2015.
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