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Laurène, promo 2019 : après des projets en école d’ingénieurs, une carrière dans le spatial

Depuis son parcours en école d’ingénieurs à l’ESILV, Laurène, promo 2019, a la tête dans les étoiles : passionnée par le spatial, elle n’a pas perdu une occasion pour gagner en expérience, en commençant par ses projets techniques aux côtés de LéoFly, l’association d’aéronautique du Pôle Léonard de Vinci.

Ingénieure dans le spatial, Laurène Delsupexhe a fait ses armes au sein de l’Agence Spatiale Européenne, pour ensuite faire partie de l’aventure VEGA chez Arianespace. Consultante pour Ariane Group  et CNES depuis 2021, elle évoque son évolution dans l’aérospatial, après un cursus formateur en école d’ingénieurs.

L’avantage des projets et des stages tournés vers le spatial

Bonjour, je m’appelle Laurène, je suis ingénieure depuis 2019, je travaille en tant qu’assistante technique au CNES chez S2i. Je suis la promo 2019 de l’ESILV majeure Mécanique numérique et modélisation.

J’ai un parcours un peu particulier, parce que j’ai commencé mes études à l’EPFL, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, en génie mécanique, où j’ai fait ma première et ma deuxième année, et c’était une école passionnante, mais excessivement théorique, et ça m’a vraiment coûté.  Je cherchais une école plus pratique, et l’ESILV était vraiment un de mes choix numéro 1, parce que justement il y avait tout plein de TP, de projets, de stages, ce qui me plaisait énormément.

Ce que j’aime bien avec la pédagogie de l’ESILV, c’est que c’est souvent des petits groupes, des petits TP, des petites classes, des projets pratiques, et un corps de professeurs vraiment disponible et à l’écoute.

Une fois que j’avais mon diplôme d’ingénieur en poche, j’ai fini mes études avec un stage de six mois comme tout le monde, à l’Agence Spatiale Européenne au sein du programme Vega – le seul petit lanceur léger d’Europe – à Rome. L’un des ingénieurs de l’ASA m’a conseillé un master spécialisé à la Sapienza, une université de Rome, en systèmes de transport spatial.

C’était quelque chose qui avait été fondé par l’un de ses anciens étudiants de doctorat à vrai dire, donc ça s’est relativement bien enchaîné, le spatial était un domaine qui me passionnait, et je voulais vraiment développer mes compétences dans ce secteur. J’avais d’une part un diplôme d’ingénieur plus orienté méca et aéronautique, et j’avais vraiment besoin de six mois de cours pour m’orienter définitivement vers le spatial.

C’est un peu une éducation en entonnoir pour moi, c’est à dire que j’ai commencé en génie mécanique, qui est probablement la branche d’ingénierie la plus large au monde, puis je me suis spécialisée grâce à l’ESILV et à Polytechnique de Milan durant mon échange, en aéronautique, et donc je suis sortie de l’ESILV avec un master plus ou moins d’aéronautique équivalent, et puis donc le spatial est venu ensuite avec le master spécialisé.

Se former à l’ingénierie spatiale par la pratique

Donc être ingénieure dans le secteur du spatial était vraiment l’étape logique, et c’est ce que je fais actuellement, je suis ravie. Concrètement, je travaille sur un projet qui est très chouette, qui s’appelle Prometheus, qui a pour but de devenir le premier moteur réutilisable européen : c’est une initiative de L’ESA, qui a été lancée en 2017 en coopération avec Ariane Groupe en France et DLR en Allemagne.

Mon travail, en particulier, c’est de travailler sur la régulation des vannes qui sont à l’entrée de la chambre de combustion et générateurs de gaz : elles doivent être régulées afin de s’assurer que le débit entrant est dans la bonne échelle de valeur, donc voilà je fais beaucoup de modélisation.

L’un des projets qui m’a particulièrement intéressée à l’ESILV, c’était le projet Perseus, que j’ai fait avec LéoFly,  l’association aéronautique de l’école. C’était un peu mon entrée au CNES, l’agence spatiale française. On avait fait une étude de réduction vibratoire sur un lanceur expérimental : l’idée, c’était de s’assurer que la structure de la fusée va supporter le lancement, c’était vraiment passionnant. Cela représente ma première expérience dans le spatial, donc je suis très reconnaissante envers LéoFly et à l’ESILV de m’avoir permis de faire cela.

Il y avait aussi à AMMA, l’association d’arts martiaux  dans laquelle j’ai été relativement impliquée : j’allais à 2-3 cours par semaine, c’était très chouette, j’en garde une très très bonne expérience, surtout que le comité était vraiment déterminé à organiser des combats, des sorties et c’est devenu sans doute une grande association : je vois encore des posts sur Facebook, Instagram… Vraiment, c’était un bonheur de participer à AMMA.

Au sein de l’ESILV je n’ai eu qu’un stage, mon stage de fin d’études. En dehors, donc juste avant d’intégrer l’ESILV, j’ai fait six mois dans l’éolien, offshore, et puis donc j’ai fait six mois chez Ariane Espace dans le cadre de mon master spé.

Non, ce n’était pas directement l’ESILV qui m’a aidée à décrocher ces stages, mais l’une des questions que j’ai eue aux entretiens à l’ESA était précisément sur le projet Perseus au CNES.

C’est aussi l’ESILV que je dois remercier. A vrai dire, je sais la première étudiante de l’ESILV à être partie un an au Politecnico di Milano : donc j’ai fait leur master 1 en aéronautique, donc à la place de ma quatrième année, c’était excessivement intense, c’était une année très dure académiquement et même personnellement,. C’était un bonheur d’être challengée autant, et c’était un privilège de pouvoir participer à ce master.

Ce que j’adore avec le Pôle Léonard de Vinci, c’est qu’ils vous soutiennent énormément dans le sens où c’est aux étudiants de faire leur propres expériences, tu peux avoir une vie étudiante complètement banale, faire le strict minimum, suivre les cours, passer des examens basta, mais si tu as des projets qui te passionnent, l’école est derrière toi, et le Pôle est derrière toi. Encore aujourd’hui, mes professeurs m’ont toujours soutenue académiquement, et en tant qu’alumni, il m’ont même soutenue financièrement.

Je participe à une mission de deux semaines d’astronautes analogues sur la Mars Desert Research Station organisée par la Mars Society, et donc les frais d’inscription sont de 1000 $, et ça a été pris en charge par le Pôle Léonard de Vinci.

Je me réjouis de planter le drapeau du Pôle Léonard de Vinci dans l’Utah aux États-Unis l’année prochaine.

Ce qu’on peut me souhaiter ? Plein de choses, pour commencer une belle carrière dans le spatial, de toujours être entourée de gens passionnants et passionnés. Je pense que son environnement est absolument essentiel, et j’ai retrouvé ça à l’ESILV, donc voilà, j’espère continuer à le trouver.

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