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L’apprentissage en école d’ingénieur, témoignage de Maxime, chargé d’innovation Smart Grids chez Enedis et mentor dans son temps libre

Maxime Jullien, élève-ingénieur en apprentissage à l’ESILV, en majeure Informatique, objets connectés et sécurité, promo 2022, est en charge du développement des smart grids pour Enedis, des réseaux électriques intelligents qui accompagnent la modernisation des infrastructures d’électricité.

A la fois, chef de projet, interlocuteur auprès des startup, développeur, bricoleur, analyste de potentiel de projets et d’idées, communicant et mentor, Maxime s’épanouit au contact de l’innovation pour Enedis, le gestionnaire public du  réseau de distribution d’électricité en France.

L’innovation en alternance : un parcours qui s’est imposé de lui-même

En réalité, ce qui m’a permis d’arriver là où je suis a commencé bien avant d’avoir le Bac. M’investir dans l’écosystème numérique en région Centre m’a ouvert des portes que je pensais inaccessibles.

À 15 ans, alors que j’étais en première au lycée, j’ai fait partie du Fablab de la ville de Bourges (18), le BourgesLab; après quelque temps, je suis devenu secrétaire de l’association et responsable du parc de machines.

Grâce à cet investissement de mon temps, j’ai eu l’occasion de participer à un Startup Weekend.  C’est un évènement entrepreneurial dont le but est de rassembler différents acteurs pour suggérer des idées de nouvelles entreprises, former des équipes autour de ces idées, et de développer un prototype de démonstration de celles-ci.

J’y ai rencontré des personnes formidables avec qui j’ai continué cette aventure de création d’entreprise. J’avais alors 16 ans. Nous avions travaillé en équipe sur le projet Bonjour+, un interphone connecté dématérialisé. Depuis le projet continu et à même été primé au CES de Las Vegas en 2019.

En parallèle de tout cela, j’étais en pleine révision pour le BAC S SI, cela faisait une bonne charge de travail, mais c’était une bonne expérience. Le BAC obtenu avec mention Bien, je suis parti pour Tours afin de faire un DUT GEII. Je devais toujours jongler entre les cours, le projet de startup et des évènements à côté. Cependant, j’avais entendu parler du Statut étudiant entrepreneur que je demande dans la foulée.

Le fait d’avoir obtenu ce statut m’a permis de faire reconnaitre par l’université les contraintes liées à l’entrepreneuriat, des salons, rendez-vous, etc. Cela m’a permis de concilier les deux et de ne pas abandonner un projet pour un autre. J’ai pu réaliser mon projet professionnel à la place des projets d’études, etc.

Arrivé au moment du stage de 2ème année, je recontacte une personne de la société ENEDIS que j’avais rencontrée précédemment lors d’un salon d’innovation et qui m’avait proposé de venir les aider à innover lors de mon stage.

Pendant 4 mois, j’ai proposé des sujets innovants et les équipes d’Enedis m’ont fait confiance sur l’avancée de ces projets. Et enfin, lorsque j’ai commencé à chercher une orientation pour la suite de mes études, je me suis posé la question de l’alternance.

Mon choix s’est porté sur cela lorsqu’un responsable de service de l’entreprise m’a proposé que l’on collabore lors d’une alternance et que je puisse continuer les projets que j’avais démarrés.

Le problème, lorsque l’on commence à mettre un pied dans l’entrepreneuriat ou le monde de l’entreprise, il est difficile de poursuivre les études, un tout petit peu par difficulté, mais principalement par le manque d’envie. On a finalement trouvé une place dans le monde du travail et les cours ne paraissent que superflus.

Cependant, le marché du travail nécessite aujourd’hui de faire des études et je me suis demandé comment je pourrais concilier mon envie d’acquérir de nouvelles connaissances tout en exploitant mon potentiel dans du concret. La solution, l’alternance !

Chargé d’innovation Smart Grids chez Enedis, une mission complexe

Chargé d’innovation, c’est un métier qui peut faire rêver, en tout cas pour moi, c’est le cas. Chef de projet, interlocuteur avec des startups, développeur, bricoleur, analyse de potentiel de projets et d’idées, communication, mentorat, il faut être un peu multitâche pour être chargé d’innovation et avoir l’envie de créer l’avenir d’un monde meilleur.

Est-ce que c’est techniquement réalisable ? Comment vais-je faire ? De quelles ressources ai-je besoin pour réaliser le projet ? Avec qui ? Quand ? Où ? Quel budget ? Sur quelle durée ? …

Il faut donc être capable de gérer les projets sur lesquels je me lance, dès l’idée jusqu’à la mise en production en passant par un POC (Proof Of Concept), afin de valider les ressources engagées. C’est un métier où l’autonomie est de rigueur, il n’y a personne pour penser à ma place.

À côté de cela, je pars de temps en temps sur des salons afin de découvrir les solutions de demain imaginées par de grands groupes comme par des petites entreprises locales. Je rencontre des startups avec qui j’imagine de futures collaborations, et s’il s’avère que nous pourrions travailler ensemble, j’essaie de définir nos axes de travail.

Je suis aussi au contact des salariés afin de les accompagner s’ils ont une idée de projet. Pour moi, tout le monde peut avoir une bonne idée et il serait dommage de passer à côté de l’innovation de demain par manque de connaissance du salarié sur un des aspects de son idée. Sans oublier le côté Smartgrids qui correspond à l’ajout de l’intelligence dans la distribution d’énergie.

Pour donner du concret, l’innovation dans les SmartGrids, cela peut être l’ajout de capteurs sur des postes de transformation HTA/BT pour détecter un échauffement du transformateur qui pourrait le dégrader, utiliser les données du compteur Linky afin de créer de nouveaux services, ou encore proposer des solutions de pilotages des objets connectés en fonction des heures creuses par exemple.

Toutefois, j’aborde l’innovation en général sans me limiter aux SmartGrids, en essayant d’apporter une touche futuriste, qui parfois peut paraître impossible.

On ne le pense pas parfois, mais cela m’apporte de la bonne humeur en me levant le matin. Cette expérience pour moi c’est d’abord la possibilité de faire ce que j’aime, je ne quitterais ce poste pour rien au monde !

Cependant, les processus d’une grande entreprise comme Enedis sont de temps en temps une source de frustration. Il est parfois difficile d’avancer à cause de contraintes techniques, morales, politiques, légales, donc cela m’apprend a beaucoup plus m’adapter et à trouver des solutions pour atteindre mes objectifs. Ma mission me permet aussi d’être au contact des professionnels, de travailler ma façon d’interagir avec les autres et de mieux m’adapter à mon interlocuteur.

Grâce à toutes ces expériences que j’ai vécues, mon réseau professionnel est aujourd’hui très large. Si jamais Enedis ne me propose pas de continuer à travailler ensemble, j’espère que le jour où je terminerai mon alternance, cela me permettra de trouver ailleurs le même emploi que chez Enedis, car c’est déjà le travail de mes rêves.

Concilier alternance et projets pro

En réalité, cette mission, c’est pour moi l’opportunité de faire ce que j’aime faire de manière professionnelle sur mon temps de travail au bénéfice de l’entreprise.

Même si certains le déconseillent, c’est un mix entre ma vie perso et ma vie pro. Je réponds au mail même le soir, chez moi, devant ma télé ou si un évènement me plait bien, mais que c’est le weekend, je me débrouille et j’y vais, et si représenter l’entreprise est un plus, alors pourquoi pas.

Maxime anime une intervention sur l’impression 3D et les objets connectés lors d’une conférence Orléans Tech

Parfois, le mardi soir, je participe aux Meetups de l’association Orléans Tech Talks où des experts nous parlent de sujets intéressants sur des sujets technologiques. Cela passe par du GraphQL, IoT, etc. J’ai moi-même présenté en 2016 l’impression 3D et la conception d’un objet connecté pour moins de 15 € et en décembre 2018, la technologie sans fils LoRa pour concevoir un objet connecté basse consommation. Ce dernier fut même sponsorisé par Enedis qui avait permis aux participants d’échanger après, autour de pizza.

En parallèle de cela, je continue d’être présent certains weekends dans l’année sur des Startup Weekends, où j’interviens comme mentor et référent impression 3D pour aider les équipes d’entrepreneurs à concevoir un prototype de leurs produits. Même si j’interviens principalement à titre personnel, Enedis n’hésite pas à sponsoriser certains de ces évènements, afin de favoriser l’entrepreneuriat et l’innovation.

Dans un sens, nous travaillons ensemble, l’entreprise et moi, sur des objectifs communs, faire de l’innovation un moyen pour créer le monde de demain.

Démarquez-vous et donnez le meilleur de vous-mêmes !

Je dirais même, à ceux qui souhaitent arrêter les études pour travailler, d’y réfléchir, car au final il est possible de donner un sens à ce qu’on apprend grâce à l’alternance.

Lorsque l’on se pose la question du cursus classique ou de l’apprentissage, il faut se demander le métier que l’on souhaiterait avoir demain. Si l’on ne sait pas vraiment encore, je dirais cursus classique. Cependant, si l’on sait déjà un petit peu dans quel domaine on aimerait travailler, je dirai alternance.

Pour moi, la question de l’alternance ne s’est pas posée, c’était ça ou le marché du travail. Je ne voulais plus passer mes journées assis à une table.

En tout cas, pour ceux qui recherchent une entreprise pour l’alternance, un seul conseil : Démarquez-vous et donnez le meilleur de vous-même tout en restant naturel !

Lorsque l’on voit les offres d’alternance, il y en a plus que l’on ne pourrait faire d’entretien, mais pour autant il ne faut pas se limiter. Il ne faut pas se dire « ce travail n’est pas trop pour moi, je n’y arriverais pas, je n’ai pas les compétences » ou même « ils ne me prendront jamais », car c’est dans ce genre d’emploi qu’on apprend le plus.

Faire un travail où l’on sait déjà tout faire, on finit par s’ennuyer, alors qu’une offre d’emploi pleine de défis à relever, c’est le meilleur moyen de sortir de sa zone de confort pour atteindre la zone d’apprentissage.

Et pour ne pas oublier le plus important, le salaire ! C’est The Point de l’alternance. Il est parfois difficile de faire de longues études lorsque l’on n’a pas des parents derrière pour nous aider financièrement, surtout lorsque l’on se rapproche de la capitale, mais grâce à l’alternance, c’est possible. Il faut donc voir qu’il y a de multiples avantages à être en alternance.

This post was last modified on 21 février 2020 3:43 pm

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