Les défis auxquels doit faire face la planète sont immenses et de plus en plus urgents à relever : réduction des déchets, remplacement des énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables, meilleure gestion des ressources en eau, transports propres, etc.
Pour accélérer la transition écologique et repenser nos modes de vie, les entreprises et les start-ups de la Cleantech innovent depuis une dizaine d’années. Quelles sont leurs activités et quelles perspectives offrent-elles, en particulier en matière de débouchés pour les jeunes diplômés d’écoles d’ingénieur ?
L’innovation au service de l’environnement
Le terme Cleantech est une abréviation de « Clean Technology ». Egalement appelé en anglais GreenTech ou GreenBusiness, il désigne en français les « technologies propres », « technologies vertes » ou « écotechnologies », c’est-à-dire les techniques et services industriels qui permettent de gérer les ressources naturelles avec plus d’efficacité, dans un contexte d’innovation, de forte différenciation et à fort potentiel de croissance. Cette approche s’accompagne d’une réduction systématique de la toxicité induite et du volume de déchets.
Les entreprises et start-ups de la Cleantech placent l’innovation en faveur de la transition écologique au cœur de leurs activités : économies d’énergies, transports propres, gestion durable des déchets, protection de la santé, développement des énergies renouvelables, etc. Elles se distinguent en cela des entreprises responsables qui prennent en compte les problématiques environnementales dans le cadre de leurs activités.
Blablacar est par exemple considérée comme une écotechnologie française pour sa capacité à optimiser la ressource logistique à travers la mobilité collaborative. Le souci de répondre à une problématique écologique urbaine actuelle est inscrite dans son ADN.
Des opportunités variées pour des ingénieurs à la fibre écologique
Potentiellement, la quasi-totalité des activités humaines peut faire l’objet d’innovation Cleantech. Les principaux développements actuels s’opèrent dans le secteur énergétique (maîtrise de l’énergie, énergies renouvelables, technologies associées à l’énergie pour le bâtiment et les transports…), les cycles de l’eau et de l’air (production, distribution, traitement), le traitement des déchets, les transports (développement de véhicules propres), et l’éco-mobilité. Les biotechnologies appliquées à l’environnement et les technologies numériques appliquées à l’énergie, à l’environnement et à la ville durable (informatique verte) sont aussi des gisements essentiels d’éco-innovation.
Portées par une forte croissance de leur marché, les entreprises de la transition énergétique embauchent de nombreux cadres, en particulier des ingénieurs pour innover et déployer leurs activités. Elles consacrent au minimum 15% de leur budget à la R&D. Les compétences numériques sont particulièrement recherchées.
En effet, en 2018, le recours aux technologiques numériques s’est encore accentué dans les différents secteurs de la Cleantech, de l’usage de l’IoT (objets connectés) à l’intelligence artificielle en passant par le traitement des données et l’émergence de la blockchain. De nouvelles solutions émergent également dans le stockage et la production d’énergie, la mobilité ou encore l’AgTech (l’innovation dans l’agriculture).
De nouveaux métiers apparaissent dans des secteurs très divers, du transport au logement en passant par le droit ou la communication. « Chef de projet éolien », « ingénieur performance énergétique et certifications environnementales », « éco-concepteur », voici des exemples d’offres d’emploi encore inconnues il y a quelques années.
Une industrie d’avenir soutenue par de nombreux acteurs
Dans le monde, il est prévu que l’essor de l’écotechnologie et des énergies renouvelables crée plus de 24 millions d’emplois dans les filières industrielles d’excellence, c’est à dire des emplois à haute qualification, d’ici à 2030, selon le dernier rapport de l’IRENA, l’International Renewable Energy Agency. En France, plus de 4 milliards d’euros ont été investis dans la Cleantech depuis 2012, dont plus de 1,5 milliard d’euros en 2018 – notamment dans le secteur des énergies renouvelables (l’éolien, le photovoltaïque solaire, l’hydrocarbure, la biomasse…)- , soit une croissance de 60% par rapport à 2017.
Aides publiques, incitations, loi sur la croissance verte : les évolutions fiscales et réglementaires jouent évidemment un rôle crucial dans cet essor. Les acteurs de la Cleantech bénéficient du soutien des nouvelles politiques gouvernementales.
Créé en 2016, le label « GreenTech Verte » est attribué pour 5 ans à des start-ups françaises et leur donne accès à des incubateurs du ministère de la Transition écologique et solidaire et de partenaires, ainsi qu’à des soutiens comme des mises en relation, un appui réglementaire, etc.
Le but est de sélectionner des start-ups à cheval entre transition énergétique et numérique pour faciliter le développement de nouveaux services et usages.
Autant d’initiatives visant à démocratiser l’écotechnologie et sa mise en pratique à toutes les échelles de l’économie, pour préserver notre planète et vivre dans un monde durable. La révolution verte est en route !
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