Josselin, promo 2007, Head of Funding Strategy chez Commonwealth Bank, en Australie

Josselin Blanchong, promo 2007, est responsable de la stratégie de financement au sein de la Commonwealth Bank, la première banque australienne et la plus grande organisation d’Australie en terme de capitalisation boursière. Un Australien sur trois la considère comme sa principale institution financière.

Depuis 15 ans au sein du même groupe, Josselin a eu la chance d’évoluer dans son métier, en passant d’un statut d’analyste quantitatif en stage à une position de management dans la finance de marché. Pionnier du double-diplôme en ingénierie financière avec l’University of Technology de Sydney, Josselin revient sur son parcours en école d’ingénieurs et sa carrière au sein de la Commonwealth Bank of Australia.

L’ESILV et l’ingénierie financière, la découverte d’un univers dynamique

J’ai obtenu mon bac scientifique en 2001 dans les Hauts de Seine et je recherchais à rejoindre une école d’ingénieurs dans la région parisienne en cursus post-bac.

J’étais passionné par l’automobile et l’aéronautique depuis tout jeune et pensais à une carrière chez les fleurons français, mais l’ESILV aussi proposait des majeures en informatique et en ingénierie financière après 2 années préparatoires et cette option me donnait plus de temps de comprendre ce que je voulais vraiment faire.

L’ESILV était une école encore très jeune en mode start-up, avec déjà des liens étroits avec les entreprises du département et qui était en voie d’être accréditée par la Commission des Titres d’Ingénieurs (accréditée en 2003). La visite du Pôle qui venait d’être construit et la rencontre avec des professeurs vraiment à l’écoute de leurs étudiants m’ont convaincu de choisir l’ESILV.

Après beaucoup (trop) de temps passé sur le site de Boursorama à gérer un portefeuille d’action, j’ai finalement choisi la finance comme spécialité car j’aimais beaucoup les cours ciblés finance comme ceux de Martino Grasselli qui étaient assez novateur. Puis un stage à la BNP Paribas dans la salle des marchés en travaillant pour le responsable du Forex a confirmé mon attrait pour ce milieu dynamique et bourré de gens talentueux.

J’étais intéressé par une expérience à l’étranger mais l’école n’avait pas encore de lien avec les universités à l’étranger pour la majeure Finance. On avait de très bons liens avec la direction après la création de la Devinci Enginineering Junior Entreprise et avec l’aide du responsable de notre majeure et après un nombre incalculable d’emails pour avoir une équivalence des cours et des notes, nous avons réussi à créer un lien d’échange avec une université en Australie, l’University of Technology Sydney (UTS).

Finalement nous sommes 2 élèves à être partis à Sydney a l’UTS en 2005 avec l’intention d’y rester 6 mois et de devenir pro surfer à la plage de Bondi.

Un mois après notre arrivée, j’ai eu la chance de rejoindre la Commonwealth Bank (CBA) en travaillant à mi-temps comme analyste quantitatif pour valider des modèles de taux et après un nombre incalculable d’emails (encore!) j’ai pu obtenir le double diplôme ESILV/UTS à la suite de mon stage de fin d’étude.

Mes aspirations de surfeur n’ont pas résisté à un manque de talent sur une planche mais j’ai pris beaucoup de plaisir à vivre à Sydney et cela fait maintenant quinze ans que j’y vis!

Slalomer entre les métiers de la finance : rester ancré dans l’actualité tout en révisant ses bases

Durant ces premières années professionnelles, le métier de quant dans les produits structurés à la CBA m’a vraiment permis de mettre en pratique ce que j’avais appris pendant mes études, cela a rendu la transition étude-travail plus facile. Et bien que les banques australiennes n’aient pas eu les mêmes problèmes subis par d’autres banques pendant la crise financière de 2008, la crise a augmenté indirectement les besoins de connaissances quantitatives et a permis de vraiment reconnaitre des cursus spécialisés comme celui proposé par l’ESILV.

Sur mes quinze ans à CBA, j’ai eu la chance d’avoir des postes variés en salle des marchés et trésorerie. La culture à la CBA est très proche de celle qui j’ai connue à la BNP. Les managers sont très faciles d’approche avec des objectifs clairs et directs.

Je gère maintenant une équipe de traders et de quants à Sydney qui price et optimise le collatéral qui nous permet de minimiser le risque de crédit avec nos contreparties. L’équipe de quants travaille aussi avec les équipes de financement à court terme et à long terme pour minimiser le cout d’emprunt de la banque. Je gère aussi séparément les équipes de trésorerie à l’étranger (quatre centres en Asie, un à Londres et un à New York) qui sont responsables du financement, liquidité, couverture du risque de taux et change et régulations pour leurs branches.

Je n’ai pas vraiment de journée type mais je commence généralement vers 8h avec une réunion avec l’équipe de New York qui nous donne un résumé de leurs activités et du marché et je finis vers 18/19h avec un meeting avec l’équipe de Londres. Dans la journée, je travaille avec nos équipes de support comme risque, finance, back office, déontologie pour faire avancer des nouvelles stratégies. Nous avons beaucoup de projets qui sont dûs à des nouvelles régulations ou des nouveaux systèmes internes. Par exemple les deux projets qui m’accaparent le plus en ce moment sont la création d’une nouvelle succursale post-Brexit et préparer un monde sans Libor. Ce sont des projets transverses qui touchent de nombreuses équipes et qui permettent d’avoir une vision d’ensemble de la banque.

Lorsque nous embauchons des jeunes diplômés, les étudiants ayant des connaissances pratiques auront une plus grande chance de s’adapter au rythme de la salle des marches. Savoir bien programmer, connaitre des systèmes comme Bloomberg et les bases des produits financiers aident bien sûr mais il est aussi important d’être au courant de ce qui se passe sur les marchés financiers.

Un bon choix de stage de fin d’étude permettra un passage plus facile dans le monde professionnel. C’est une étape très importante et je recommande vivement de profiter si possible des programmes de graduate qui permettent de passer du temps dans différentes équipes et de trouver un métier qui vous convient.