Quand technologie et humain vont de pair, il n’y a rien de plus motivant que de se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est aussi le constat de Jean-Philippe Panaget, promo 2012 et Arnaud Toma, promo 2020, deux diplômés ESILV qui, après leurs études en école d’ingénieurs, ont créé leurs propres entreprises à impact. Plus qu’un courant à la mode, pour ces entrepreneurs ESILV, la « tech for good » est un état d’esprit qui les pousse à innover pour le bien commun.
« Tech for Good » : derrière cette expression qui fait mouche dans l’écosystème entrepreneurial, il y a toute une philosophie pratique qui met a l’honneur le rôle des ingénieurs dans la société. Ces experts pouvant intervenir dans des domaines très différents, innovent, conçoivent et fabriquent des technologies qui répondent aux défis d’aujourd’hui et de demain. La mission de l’ESILV est de former des acteurs innovants et responsables, prêts à expérimenter et à participer activement aux évolutions de nos sociétés. C’est dans ce sens que CAD42 et Medical3D, 2 entreprises lancées par des alumni ESILV, mobilisent des technologies comme l’IoT, l’IA, le BIM ou l’impression 3D médicale pour aider les humains à mieux vivre. Invités dans le cadre de la Devinci Start-up Week, Jean-Philippe Panaget, promo 2012 et Arnaud Toma, promo 2020, ont fait le point sur l’impact des entreprises qu’ils cofondées à leur sortie de l’ESILV.
Devinci Startup Week : Tech for Good
Devenir entrepreneur tech for good : le grand déclic
Co-fondateur de CAD42, une entreprise hybride, présentant des élements de la sécurité, de la donnée et du BIM, Jean-Phippe Panaget, entrepreneur ESILV, est revenu sur la genèse de son projet.
« A l’époque il y avait une structure Pépite Pon et j’ai pris un statut d’étudiant-entrepreneur, ce qui m’a permis d’avoir un statut autre que de salarié à l’international, des locaux, un accompagnement intéressant. On a lancé CAD 42 en 2016. On est 11 aujourd’hui, 4 co-fondateurs, mais on est tous des salariés, au final, de l’entreprise.
Chez CAD42, on fait des objets connectés pour les chantiers, qui nous permettent d’alerter des compagnons quand ils sont en danger : soit trop proches d’un engin qui est en train de reculer, quand il sont en dessus d’une charge de grues… Parmi nos clients, on compte pas mal d’entreprises connues, comme Vinci, Boygues,Eiffage, et d’autres. »
Son déclic pour se lancer dans l’entreperenuriat. « A l’époque, moi et Raphael (Garcia Broton, promo 2012), on avait ce désir pendant nos études, mais à l’époque il n’y avait pas de parcours dédié à l’entrepreneuriat. Pour moi, ce qui m’a poussé à me lancer, c’était ma première expérience dans une entreprise qui a grossi et qui a fait ses preuves, et j’ai vu l’aventure que c’était et cela a donné envie ».
Arnaud Toma, co-fondateur de M3D, start-up Santé & Biotech, a compris qu’il n’était pas fait pour être un employé « classique ».
« Ce qui m’a convaincu de faire ça après mon diplôme, c’était mon stage de 4e que j’ai effectué, où je me suis rendu compte que la supposée liberté de l’entrepreneuriat me paraissait vitale pour mon épanouissement professionnel, par rapport au fait de faire 6 h 00 – 20 h 00 au desk, devant l’ordinateur, en flex office, avec une suppression totale de ta personnalité en tant qu’individu au bureau.
En réalité, la seule liberté est de pouvoir travailler autant d’heures que tu peux travailler sur ton projet. Il y a des impératifs que tu ne troques pas : la satisfaction client, le bon développement de ton produit, ton produit finit par coller forcément aux besoins des clients. »
L’ingénierie au service des entreprises à impact
CAD.42 propose des solutions de chantier connecté. « Aujourd’hui, notre cœur de métier, c’est l’analyse des données dans le cloud ; on a des capteurs sur le terrain. Leur fonction est d’alerter et on a de l’intelligence qui est dans une plateforme sur laquelle on peut créer des règles de sécurité.
On se définit comme une boîte SaaS : on propose une prestation « objets connectés », mais aussi un service application et gestion de données. On traite à peu près 12 millions de données par jour; plus de 6000 d’alertes envoyées tout le temps. Cette plateforme nous permet de répondre à des enjeux sécurité et d’analyser la donnée pour optimiser ce qu’il se passe sur un chantier. La sécurité, c’est notre leitmotiv, mais cela va au-delà de cela », explique Jean-Philippe.
Développée lors d’un projet ingénieur, la start-up M3D a été l’oeuvre d’un constat. « Medical3D a été l’idée de mon associé Kamil, dont le père, qui est un peu âgé, a un problème osseux au pied ; il y a eu besoin d’une orthèse. La prise en charge était trop longue, de 3 semaines, et après toute cette attente, il s’est retrouvé avec une énorme botte absolument pas pratique ; cela demandait un lourd agencement à la maison.
La problématique de Medical 3 D était de répondre à cette problématique : avoir une prise en charge rapide et qui permette de fournir un dispositif médical parfaitement adapté à la vie du patient, tout en bénéficiant de techniques de fabrication modernes. Aujourd’hui, on permet aux praticiens, qu’on appelle des orthoprothésistes, d’accéder à de nouvelles technologies : scanner 3D et impression 3D.
Grâce à ces technologies, aujourd’hui, plutôt que de compter de 2 à 6 semaines pour avoir son orthèse sur mesure, le patient peut l’avoir en 3 jours », a déclaré Arnaud.
L’impact sur l’humain comme priorité de l’entrepreneuriat
Même avant que la notion « Tech for Good » ne devienne un mouvement à la mode, Jean-Philippe avait constaté que « la tech permettrait de sauver des vies. Je me suis dit : avec le savoir-faire que l’on a acquis chez l’ESILV, on est capables de sauver des vies. C’est dans l’ADN de Cad42 depuis le départ. Typiquement, quand on recrute pour nos équipes, cette valeur de l’humain doit être bien partagée et comprise par les personnes qui nous rejoignent. »
Pour Arnaud, il s’agit de « faire un business qui a du sens. On se rend compte que le marché n’est pas du tout centré sur l’humain, alors qu’il s’agit du marché de l’orthopédie. Notre but, c’est de coller aux besoins d’un individu qui a un besoin précis et unique. C’est galvanisant, d’activer le triangle du win-win : orthopédiste gagne, parce qu’il peut mieux prendre en charge ses patients, le patient, lui aussi gagne, et puis, nous on fait quelque chose qui nous passionne. »
Pour en savoir davantage sur le parcours Start-Up à l’ESILV