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Industrie 4.0 : à la rencontre de BMW, Siemens et Airbus en Allemagne

Durant trois jours, Samir Yahiaoui, responsable du département Mécanique Numérique et Modélisation et Walter Peretti, responsable des Projets d’Innovation Industrielle ont représenté l’ESILV au sein d’une délégation française menée par Business France. Destination : la Bavière, à la rencontre d’acteurs majeurs de l’industrie allemande.

L’enjeu du déplacement : le networking et une réflexion partagée sur « l’Industrie 4.0 » souhaités par trois pôles de compétitivité français dans les domaines du logiciel, du digital et de l’industrie (Systématique), de l’aéronautique, l’espace et la défense (ASTech), de l’automobile et la mobilité intelligente (Mov’eo). Retour sur cette mission avec Walter Peretti.

L’ESILV à la Technische Universität de Munich

Le premier jour, la délégation a été accueillie à l’université technique de Munich, TUM, forte de ses 17 prix Nobels. Plusieurs présentations sur les enjeux de l’industrie 4.0 se succèdent, organisées par l’école de management.

« L’industrie 4.0 désigne une nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes. Avec l’avènement des nouvelles technologies, les frontières entre le monde physique et digital s’amenuisent pour donner vie à une usine interconnectée dans laquelle collaborateurs, machines et produits interagissent ».

La caractéristique des chercheurs de l’école de management de TUM étant qu’ils sont tous de haut niveau technique, donc tout à fait légitimes pour parler de l’impact des nouvelles technologies, n’était pas sans rappeler le cursus d’Ingénieur-Manager mis en place entre l’ESILV et l’EMLV.

L’université TUM

De la présentation de TUM restera une expression lapidaire : « Industry 1.0: don’t share, you win, Industry 4.0: share, we win!« . Partage et réussite collective seraient l’essence de l’industrie à venir et déjà un peu là.

L’équipe de TUM nous a apostrophés, en notre qualité de représentants de l’ESILV : « Si cela doit changer dans l’industrie, cela doit aussi changer dans l’enseignement. Pensez-y : lorsque vous notez les étudiants individuellement, vous favorisez aussi la réussite individuelle, potentiellement au détriment de la réussite collective ». A bon entendeur…

Nous nous sommes ensuite rendus chez Siemens, dans leur nouveau quartier général très high tech, puis chez BMW et Airbus. Tous déploient leur savoir-faire de haute technologie.

S’inspirer et s’entourer de start-ups : la vision des géants de l’industrie allemande

Pour tous ces acteurs majeurs, le même enjeu a filtré à chaque rendez-vous : « Start-up mood of approaching things is disruptive for old school engineers, difficult for them to admit and to change… »

On voit donc apparaître des écosystèmes de start-up entretenus par les grands groupes. L’idée étant une symbiose, le grand groupe assurant la survie de l’écosystème qui en retour le nourrit de ses innovations.

C’est le but du nouveau campus Ludwig Bölkow d’Airbus qui rassemble sur un même lieu chercheurs, enseignants et entrepreneurs. « We need to capture new ideas from the ecosystem » nous a-t-on dit.

Certaines questions sur ce modus vivendi restent toutefois en suspens : quand et comment est absorbée une innovation (i.e. avec ou sans la start-up) ? Quelle intelligence dans le modus operandi de la disruption pour un grand groupe ?

Si chez BMW le discours est fort et tranché : « Better to disrupt than to be disrupted! », chez Airbus il s’agit de s’assurer qu’une technologie est utile à tous avant de l’adopter, donc pas de disruption par défaut… Les cultures d’entreprises s’affrontent entre BMW et ses chaines de fabrication automatisées et Airbus où les hélicoptères que nous avons vus sont principalement montés à la main !

Les locaux de BMW en Bavière

Un constat in fine : l’industrie 4.0 tout le monde en parle et y réfléchit, les start-up en sont les acteurs, les grands groupes tâchent de s’adapter au mieux, mais ce sont d’abord dans les mentalités qu’il faut faire prévaloir de nouvelles valeurs pour réussir ces nouvelles révolutions industrielles.

Il faut (re)apprendre le partage et la réussite collective… C’est donc à nous qui formons les ingénieurs et managers à venir, d’aider nos étudiants à disrupter avec les modèles de leurs parents !

Plus d’informations sur la majeure Mécanique Numérique et Modélisation de l’ESILV, école d’ingénieurs généraliste au cœur des technologies du numérique.

This post was last modified on 27 juillet 2018 11:42 am

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