L’industrie 4.0 ou l’industrie du futur est une réalité qui guide l’innovation dans l’ingénierie numérique depuis bien des années. Quelles sont les évolutions récentes et les directions prévisibles dans les années à venir ? La chronique de
pour le Monde des grandes écoles et universités : « L’industrie 4.0…une utopie, un projet futuriste ou déjà une réalité ? »Dans un article paru sur le site web du Monde des grandes écoles et universités, Samir Yahioui, responsable du département Sciences de l’ingénieur à l’ESILV, partage son point de vue expert sur l’industrie 4.0 et la modélisation numérique.
Quels sont les outils de l’industrie 4.0 ?
Industrie du futur, 4.0, usine intelligente, systèmes autonomes, impression 3D, IIoT, réalité augmentée, objets connectés, cobotique, digital twin, IA ou cloud… ces dénominations de l’ingénierie numérique animent notre industrie depuis cette dernière décennie.
Aujourd’hui, le monde de l’industrie vit dans l’ère du numérique fondée sur l’interconnexion des hommes et des machines. Cette mutation impacte quotidiennement l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise : son organisation, ses systèmes de production, ses salariés et ses clients.
L’industrie 4.0 d’aujourd’hui
À la tête de l’industrie d’aujourd’hui se trouvent l’informatique et la robotique. Les chaines de production sont connectées les unes avec les autres, les machines sont contrôlées par des intelligences artificielles qui interagissent entre elles afin d’assurer :
- Que l’ensemble des machines, des systèmes autonomes et employés puissent communiquer entre eux en permanence au sein de l’entreprise et à l’extérieur
- Que les systèmes puissent reproduire virtuellement la chaîne de production pour simuler et optimiser le processus de fabrication et le pilotage des installations.
- Que les systèmes puissent aider les employés à prendre des décisions et à résoudre des problèmes rapidement, et les aider à accomplir des tâches trop pénibles ou dangereuses.
Ces technologies de rupture qui marient hardware et software n’ont pas pour seul objectif de transformer les processus de production dans le but de les rendre plus efficaces et moins coûteux, elles visent également à produire plus vite sans perdre en qualité, d’accroître la personnalisation de la production en maîtrisant les coûts, d’optimiser les ressources et de faciliter le travail.
L’industrie de demain
À chaque révolution, l’industrie a eu un nouveau changement à maîtriser. La quatrième révolution industrielle a apporté la digitalisation et la connectivité, mais à l’approche de la cinquième, elle rapprochera les humains et les machines à l’aide de l’IA et de l’informatique quantique. L’IA est déjà moteur du changement de nos industries. Elle a donné une nouvelle vie aux machines physiques et aux produits connectés ; elle a permis de numériser la fabrication et les opérations.
L’informatique quantique avec sa puissance de traitement et sa rapidité d’exécution largement supérieure aux solutions existantes d’aujourd’hui, permettra de solutionner de larges variétés de problèmes, de l’optimisation à la simulation, à l’apprentissage machine.
Les applications des technologies quantiques permettront donc de réduire les délais de réalisation et d’améliorer la qualité des différents processus de recherche et de développement dans de nombreux domaines tels que le transport, la médecine, l’ingénierie…
L’avenir est aux quantiques
L’Intelligence Artificielle et l’Industrie Quantique vont se développer de façon exponentielle dans les décennies à venir. Ces évolutions qui touchent tous les secteurs d’activités sont en train d’inventer de nouveaux métiers. Selon une étude publiée par Dell et l’Institut du Futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore.
Au-delà du diplôme de la formation et des expériences professionnelles, exercer un métier dans l’industrie d’aujourd’hui et de demain va nécessiter d’adopter un état d’esprit agile. Les technologies évoluant sans cesse, il faut sans cesse se maintenir à jour sur les avancées technologiques et organisationnelles, donc à acquérir de nouvelles connaissances et compétences. « Il faut apprendre à apprendre ». Les personnalités et les compétences comportementales (savoir travailler en équipe, savoir communiquer, savoir résister au stress …) des collaborateurs seront scrutées à la loupe.