L’industrie 4.0 révolutionne l’organisation des entreprises et la gestion des talents qui composent l’usine du futur. Mais quelles compétences et quels métiers sont les plus impactés par la 4e révolution industrielle ? Pour apporter des réponses aux étudiants, l’ESILV a convoqué plusieurs entreprises partenaires autour d’une table ronde dédiée aux enjeux et aux métiers de l’industrie 4.0.
Mercredi, 13 octobre, l’ESILV proposait une table ronde en compagnie de plusieurs employeurs : Volvo, Orano, Société Générale, SAP, Synergie Campus Entreprise. Pour l’ESILV et pour les entreprises partenaires, l’objectif de cette opération était d’aborder les bouleversements de l’industrie 4.0 au travers d’une approche métier.
Alors que les entreprises se connectent chaque jour un peu plus, les exigences en matière de sécurité informatique prennent une toute nouvelle importance. C’est dans cette optique que l’animateur de la table ronde, Walter Peretti, enseignant à l’ESILV, a souhaité aborder la cybersécurité en fil rouge de ce dialogue.
De 3.0 à 4.0 : les métiers qui accompagnent l’industrie du futur
Pour Volvo, il s’agit d’une transformation d’industrie de 3.0 (automatisation) à 4.0(digitalisation) qui impacte les technologies de connectivité et l’univers de la production industrielle. Cette automatisation permet d’avoir une vue complète des flux de production en usine, de les optimiser et de gérer la maintenance des outils. De la production à la maintenance, tous les processus sont bouleversés. Parmi les métiers qui voient leurs activités bouger sont ceux de la maintenance industrielle.
« La maintenance prédictive permet de comprendre, prévoir les défaillances, d’anticiper les pannes et d’intervenir rapidement », explique Minh Mach, chef de projet IoT/IT chez Volvo.
Des technologies 4.0 comme les capteurs numériques et la réalité augmentée permettent aux industriels régroupés au sein de la « Ruche industrielle » – site pilote de l’industrie du futur implanté à Lyon – de collectionner des données massives afin d' »agir sur la chaîne de production pour la rendre intelligente en fonction de la demande » en temps réel.
Selon SAP France, les enjeux de l’industrie 4.0 se déclinent en 4 dimensions :
- Intelligent product (durabilité)
- Intelligent factory (data, cloud, edge)
- Intelligent asset (capteurs IoT, maintenance prédictive)
- Empower people (employé augmenté)
Les enjeux de l’industrie intelligente
L’opérateur 4.0 de l’industrie intelligente se doit de « casser les silos » pour interconnecter tous les processus en usine : il monitore l’état des installations, analyse la donnée, contrôle les machines, gère la maintenance et suit la performance de sa chaîne de production, tout en augmentant chaque fonction.
L’idée, c’est de mettre la machine « au service de l’humain », explique Philippe Geoffroy, head of presales for digital supply chain and industry 4.0 chez Sap France.
Les digital twin, ou les jumeaux numériques – révolution de l’industrie 4.0 – facilitent la transition vers de nouveaux modèles « product as a service » et permettent de créer différentes personas à travers de nouveaux « user cases ». Les jumeaux numériques peuvent également utilisés dans des solutions de réalité augmentée, pour optimiser la maintenance et l’assistance sur le terrain.
Pour Dassault Systèmes, les équipes 4.0 ont pour mission d’intégrer à leurs métiers la connectivité et la digitalisation. Parmi les métiers impactés : l’ingénieur méthodes, process, manutention …
« L’enjeu, c’est de faire travailler tout le monde ensemble sur les mêmes données », selon Johanna Salamon, ingénieure en modélisation de processus industriels chez Dassault Systèmes.
La maintenance, l’informatique, la data science, le contrôle, les RH font partie des fonctions « en première ligne » de l’industrie 4.0, vue par Stéphane Puydarrieux, responsable data science, expert senior statistique appliquée chez Orano.
Les tendances 4.0 dans l’industrie automobile, nucléaire ou les plateformes numériques d’innovation s’étendent au secteur bancaire, en bouleversant les métiers de la banque et de la finance de marché. Pour Farouk Smati, director head of secured financing trading Europe chez Société Générale, la nécessité d’un « modèle unique de données » se fait ressentir même au niveau des opérations OTC (over the counter).
« On recrute en priorité des personnes qui savent gérer des chaînes structurées ». « La modélisation de la donnée et la gestion des sondes d’IA » sont des compétences primordiales.
Quid des enjeux réels de la blockchain pour l’industrie 4.0 ? Si pour Walter Peretti, enseignant-chercheur à l’ESILV, il s’agit d’intégrer un « element of trust » (similaire au modèle des écosystèmes IoT), pour Benjamin Pinoteau, customer solution advisor chez SAP, la blockchain s’invite notamment dans la traçabilité alimentaire, des composants critiques et des produits de luxe.
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