Suite aux attentats du 13 novembre, la ville de Paris organisait le week-end du 16-17 janvier 2016 un hackathon « Nec Mergitur » sur le thème de la sécurité, dans les locaux de l’école 42. Une équipe de 4 étudiants et un diplômé de l’ESILV ont mis au point en 2 jours une solution de géolocalisation des véhicules d’intervention.
L’objectif du hackathon était de s’appuyer sur le numérique afin d’améliorer la prévention et la gestion des situations de crise. Prévenir la radicalisation, soulager les plates-formes de réception des appels d’urgence, recevoir et traiter l’information des autorités, détecter et contrer les rumeurs en temps réel, autant de chantiers et de thèmes sur lesquels des étudiants et des professionnels du numérique ont planché pendant 2 jours du 15 au 17 janvier 2016. C’est Axelle Lemaire, secrétaire d’État au numérique qui a lancé le coup d’envoi vendredi soir à 18h.
Une dizaine de projets ont été sélectionnés sur différentes thématiques pour être présentés ensuite devant le maire de Paris, Anne Hidalgo, le préfet de police de Paris Patrice Latron, et de Clothilde Valter, secrétaire d’Etat chargée de la Réforme de l’Etat et de la simplification auprès du Premier Ministre.
Samu Location : l’application de géolocalisation des véhicules d’urgence
L’équipe de 4 étudiants et 1 diplômé de l’ESILV en majeure Informatique, Big Data et Objets Connectés qui a participé à cette compétition était composée de :
- Pierre-Louis Mauge, étudiant en 5e année
- Danaé Toubiana, étudiante en 4e année
- Pierre Juhel, étudiant en 4e année
- Louis Bompart, étudiant en 4e année
- Alexandre Bonnamy, ingénieur diplômé 2015 et étudiant en mastère cybersécurité à TELECOM Bretagne/Supélec.
Ils étaient accompagnés de Jean-Philippe Lelièvre, co-fondateur de la société Hear&Know et professeur à l’ESILV, de Philippe Pirard, médecin à l’Institut National de Veille Sanitaire, d’Etienne Mercier, étudiant à l’Université Lille 1 et ingénieur alternant développeur chez Mapwize, et enfin d’Olivier Louisin, ingénieur des travaux de la Ville de Paris et étudiant en mastère cybersécurité à TELECOM Bretagne/Supélec.
Ce projet permet de géolocaliser une équipe de secouristes qui intervient sur un site où s’est produit un incident de tout type (incendie, accident, catastrophe naturelle, attentat terroriste, incident industriel), y compris à l’intérieur des locaux en l’absence de signal GPS
Cette géolocalisation, disponible pour les véhicules d’intervention et pour chaque membre de l’équipe de secours,permet d’assister les autorités en charge de la gestion de cette crise dans le déploiement des différentes unités d’intervention et dans leur réaffectation si nécessaire.Le service de géolocalisation reste disponible quelle que soit la saturation du réseau cellulaire qui serait due à la crise en cours.
Il s’adresse en particulier à l’APHP, au SMUR et au SAMU mais pourrait être déployé par d’autres institutions telles que la Sécurité Civile ou la Croix-Rouge
Ce service de géolocalisation opérationnelle a pu être testé avec succès sur le terrain dimanche matin aux alentours du 42 (lieu du Hackathon) et de l’Hopital Bichat.
La solution technique de Samu Location
Les urgentistes se déplacent dans des véhicules d’intervention (ambulance, véhicule sanitaire ou de premier secours). La composition des passagers d’un véhicule est souvent la suivante (2 à 4 voire 5 personnes) :
- un conducteur ambulancier/brancardier,
- un infirmier,
- un médecin et parfois un stagiaire.
Il faut donc pouvoir à la fois localiser le véhicule et ses occupants.
La solution technique se décompose de la manière suivante :
- un équipement de géolocalisation (balise bluetooth low-energy) dans le véhicule,
- le recours au smartphone du conducteur et idéalement de chaque membre de l’équipe,
- un site web pour géolocaliser les véhicules d’intervention qui sera utilisé par l’état-major de crise,
- une application développée en Android, solution pour mobile et pour tablette pour les équipes opérationnelles envoyées sur les différents sites.
Développement et test
L’application a été développée pendant le hackathon et a été testée dès le dimanche matin et permettait d’afficher la position des ambulances sur le terrain.
Une première version de la solution a été testée avec succès pendant le Hackathon par le docteur Lecarpentier de l’APHP SAMU qui a trouvé que « l’interface de l’application est simple et intuitive. Les différents déplacements sont historisés. »
Les applications mobiles sont à la disposition de l’APHP ainsi que le serveur. L’équipe d’étudiants de l’ESILV va continuer le projet pendant les prochains mois, le relais pourra être pris par les start-ups MapWize et Hear & Know pour le déploiement de la solution la cas échéant.
https://twitter.com/mapwizeio/status/688461035636936704