Genès, élève-ingénieur de la promo 2024, est joueur de trompette à l’Orchestre Symphonique du Conservatoire de Paris et entrepreneur créatif. Partager et faire rayonner sa passion pour le jazz est d’une grande importance pour lui.
« J’ai les lèvres défoncées« , se confiait le trompettiste jazzman Ibrahim Maalouf au quotidien L’Équipe. Tantôt question de technique, tantôt d’expérimentation et d’art d’utiliser son corps, la pratique de la trompette peut être apparentée à un sport.
Jazz et ingénierie, une double-compétence pour des musiques à faire couper le souffle
Un « sport » qui passionne et motive Genès, promo 2024, à mettre son cursus ingénieur au service de l’entrepreneuriat dans le domaine musical, particulièrement tout ce qui a trait à la maitrise des cuivres.
Accompagné par De Vinci Start-up, le pré-incubateur du Pôle Léonard de Vinci, et fort de sa double casquette, « ingénieur-trompettiste », l’étudiant a créé son entreprise où il fabrique des embouchures innovantes adaptées aux trompettistes en cuivre
Les trompettistes de jazz doivent faire preuve d’une technique de haut niveau sur leur instrument, d’une grande créativité et posséder de solides compétences en chronométrage et improvisation.
C’est à ce besoin qu’essaye de répondre ce prototype développé dans le cadre du cursus ingénieur à l’ESILV. L’objectif de ce porteur de projet ? Accompagner les artistes pour leur permettre de « transcender leurs capacités de jeu » et de retrouver le confort sur leur instrument.
Le jazz, question de créativité et d’équilibre personnel
Genès Ogheard, étudiant de la majeure Modélisation et mécanique numérique à l’ESILV, est également trompettiste actuellement en classe COP (classe à orientation professionnelle) en Jazz au Conservatoire Paris-Saclay « dans la classe de Jean Gobinet ».
« J’y étudie la trompette jazz, l’arrangement et la composition. Dans la trompette Jazz on trouve plusieurs aspects : le travail du phrasé jazz, l’improvisation et le relevé de solo (on écoute et on reproduit les phrases des grands trompettistes).
Venu du Conservatoire classique de Boulogne Billancourt, dans la classe de Frédéric Presles, c’est une fierté pour moi d’être directement rentré dans une classe de ce niveau en Jazz, en me formant seul à ce type de vocabulaire, cette nouvelle approche.
Il faut dire que les bonnes bases techniques transmises par mon professeur précédent ont aidé. Je vis une véritable libération depuis l’entrée dans cette classe, chaque moment de musique est enrichissant et un véritable plaisir. C’est devenu un besoin de travailler la trompette pour mon équilibre personnel. »
Développer un projet d’embouchure de trompette grâce au cursus ingénieur
En tant qu’ingénieur en devenir, Genès n’a jamais perdu le sens de son travail : s’intéresser à la physique de l’instrument et à sa facture.
« J’ai d’abord réalisé un projet PinG autour de la recommandation d’embouchure, puis j’ai décidé de faire un stage dans un atelier de cuivre pour en apprendre plus.
C’est grâce à cette expérience que j’ai pu échanger avec des professionnels, connaître l’état du marché et ses enjeux.
Il y a une place particulière pour ce type de dispositif en France et les professionnels cherchent un concepteur qui comprenne leur besoin, leur ressenti. »
Pourquoi un prototype d’embouchure ? « La trompette est en deux parties : l’embouchure et le reste du corps. L’embouchure est majeure partie responsable du son de l’instrument mais surtout du confort du musicien.
Aujourd’hui, la France rayonne dans le monde par l’excellence de ses trompettistes. Cependant, ils ne trouvent pas en France un tourneur d’embouchure qui puisse répondre à leurs besoins spécifiques. »
Des embouchures pensées et conçues par un ingénieur-trompettiste
« Je leur propose la solution MEIJI : « des embouchures spécifiques, pensées et conçues pour et par un trompettiste ».
L’idée est de traduire en objet final une réponse à une gène ou un besoin donné. Par exemple, il n’est pas rare de voir des trompettistes jouer dans des petits clubs où le son peut être agressif : cette situation crée un inconfort pour le musicien qui retient souvent son air et ressent des tensions.
Si je vous disais que MEIJI peut faire sonner votre trompette en douceur alors que vous vous sentez à l’aise comme dans votre jardin ? C’est possible, j’ouvre votre grain et modifie votre cuvette vers une forme en V : tout comme sur un bugle.
Ce que je veux offrir avec MEIJI c’est la possibilité d’avoir une embouchure adaptée à son besoin et efficace dans le contexte de jeu que l’on veut.
Je veux pouvoir accompagner les artistes, pour leur permettre de transcender leurs capacités de jeu et de retrouver le confort sur leur instrument.
Mon double profil « Ingénieur & Trompettiste » me permet de maitriser la technique de conception et de jouer sur le ressenti de l’instrument. »
Le plaisir de transmettre la passion du jazz
En tant que musicien passionné par l’art de sonner, Genès propose des initiations de jazz à des collégiens.
« Récemment, je suis intervenu au collège Jeanne d’Arc à Dourdan dans le cadre du programme de découverte des arts. Les élèves s’inscrivaient à l’atelier de leur choix. J’ai décidé de présenter le jazz.
J’ai donc proposé un atelier d’écoute, de discussion sur le ressenti que la musique à sur eux, qu’ils puissent mettre des mots sur leur émotions.
Nous avons joué, avec le professeur que m’accueillait, quelques morceaux dont Just the Two of Us, Factice de Remy Béesau …
J’ai ensuite animé un atelier où j’ai invité les élèves à jouer les instruments disponibles (batterie, percussions, piano …).
Cette activité a beaucoup plu et j’étais impressionné du sens du rythme qu’avaient certains élèves. Durant cette session, certains élèves ont testé mon prototype et cela m’a donné un aperçu du travail qui reste à faire pour le perfectionner ».
Savoir davantage sur la majeure Modélisation et mécanique numérique à l’ESILV
Le Parcours Start-up du cursus ingénieur
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