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Eric, Promo 2006, Directeur Trésorerie & Credit Management chez Accor 

Après une rentrée décalée, Eric Trinh a rejoint l’ESILV en février 2002. Il s’est vite rendu compte qu’il souhaitait faire des mathématiques et de l’informatique appliquées à la finance. Un pari qu’il ne regrette pas aujourd’hui.

Devenu Directeur Trésorerie & Credit Management chez Accor, l’alumni est resté déterminé pendant toute sa carrière professionnelle. Son parcours marque à la fois par sa stabilité (7 ans pour son premier poste et 6 ans pour le deuxième) et sa diversité. Eric Trinh témoigne.

L’ESILV et l’ingénierie financière, une spécialisation originale en post-bac 

L’ESILV proposait une spécialisation qui m’intéressait beaucoup et qui était peu courante pour une école post-bac : l’ingénierie financière. Quand on regarde mon poste actuel, on peut logiquement penser qu’il n’est pas directement lié à ce domaine. C’est en grande partie vrai. Outre de solides connaissances en mathématiques et en informatique, l’ESILV m’a surtout permis d’acquérir une manière de penser, de m’organiser, d’avoir une approche logique des choses, de pouvoir m’adapter rapidement, et c’est finalement le plus important dans mon quotidien, c’est ce que recherchent les entreprises. 

L’un des avantages de l’ESILV est de côtoyer d’autres écoles (de commerce, l’EMLV et de multimédia, l’IIM) et d’autres nationalités. Une grande chance pour moi en termes de vie étudiante, de partage et d’échanges culturels.

Autre atout : l’école est située au cœur de la Défense, premier quartier d’affaires européens. Elle a su nouer des partenariats stratégiques et de confiance avec beaucoup d’entreprises prestigieuses. 

Je suis revenu plusieurs fois au Pôle Léonard de Vinci lors de Journées portes ouvertes ou lors de rencontres avec des étudiants pour évoquer mon parcours. J’ai expliqué qu’il n’y a pas que le poste fantasmé de trader qu’il faut avoir en tête en rentrant dans l’école.

Il est très important de bien choisir son stage. Dans mon cas, toute mon aventure est d’ailleurs partie de mon premier stage.

J’ai eu la chance qu’il m’ouvre des portes dans un secteur d’activité qui m’intéressait, mais si ce n’est pas le cas, je pense qu’il ne faut pas hésiter à tester autres choses tout au long des 3 stages obligatoires du cursus. La finance de marché, c’est passionnant, mais il ne faut à mon sens pas mettre de côté la finance d’entreprise qui est très vaste et où les besoins sont permanents. En France, il y a globalement une vingtaine de grandes banques ou institutions financières, mais des centaines d’entreprises corporate multi-sectorielles recrutent des postes en finance. 

Un stage converti en CDI

Middle Office

J’ai fait mon stage de fin d’études au Crédit Agricole CIB, la banque d’investissement du groupe Crédit Agricole en tant qu’assistant sales, en salle des marchés. Le métier de sales est moins connu que celui de trader, mais tout aussi important puisqu’il fait le lien commercial entre la banque et ses clients, sur toutes les problématiques liées aux marchés financiers.  

A l’issue de ce stage, j’ai donc été diplômé, et l’équipe dans laquelle j’étais m’a proposé de rester. A l’époque, elle ne pouvait pas me proposer un poste de sales (front-office), mais était très contente de mon travail et a converti le poste que j’occupais en stage en CDI, ce qui était une grande preuve de confiance.  

J’aidais (en tant que middle-office) les équipes de vente sur toutes les problématiques de pricing (avant transaction) et de suivi des opérations (après transaction).  

Après 18 mois, on m’a proposé de passer côté front-office et je suis devenu « fixed income corporate sales », à savoir opérateur de marchés sur des produits dérivés de taux et de change, auprès d’un portefeuille de clients corporate français.

J’accompagnais les directeurs financiers et trésoriers de grandes sociétés dans leurs problématiques de gestion des risques de change et de taux, en proposant des solutions adaptées et en traitant les opérations.  

Difficile pour les nerfs

Le travail était assez stressant puisque l’objectif principal d’un sales est de générer du profit pour la banque. Les montants et le nombre d’opérations traitées étaient très importants et il fallait gérer plusieurs facteurs de risques : vérifier le risque de contrepartie, s’assurer que le marge prise lors de l’opération est suffisante pour couvrir le trading, la structuration et le coût de la liquidité, et enfin traiter (dans le bon sens), avec précision et rapidité, car un client est toujours exigeant et pressé. 

De la finance de marché à la finance d’entreprise

Chez Thaï Union qui détient la marque Petit Navire

Le métier d’opérateur en salle des marchés est très intéressant et très stimulant, mais aussi très spécifique. C’est un métier de spécialiste. Après 7 ans au Crédit Agricole CIB, le passage d’une énorme crise financière et l’émergence du trading électronique, j’ai souhaité tenter une expérience plus généraliste, et passer de la finance de marché à la finance d’entreprise. 

Je suis donc parti chez un client et suis donc devenu en 2013 le nouveau responsable de la trésorerie pour l’Europe du groupe Thaï Union, coté à la bourse de Bangkok.  

Le nom est peu connu du grand public, mais il s’agit du leader mondial des produits de la mer (4 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde) qui produit et distribue des boîtes de conserves (principalement) et détient en France la célèbre marque Petit Navire.

Le travail de trésorier est très important au sein d’une entreprise même s’il est lui aussi peu connu du grand public. Il a en effet la responsabilité d’une fonction clé au sein d’une entreprise : s’assurer qu’elle est en mesure de payer ce qu’elle doit, quand elle le doit et à qui elle le doit, tout en optimisant la gestion de son cash.  

Trois grandes fonctions principales

Tout d’abord, j’optimisais les flux de trésorerie entre les différentes filiales dans une quinzaine de pays sur ma zone, avec une centralisation du cash au sein d’une entité en France.

Je m’occupais également de la gestion des risques de change.  

Un exemple concret : si le groupe vend des boîtes Petit Navire en euro et les produit dans une usine qui facture en dollar, le fait que l’EUR/USD passe de 1.24 à 1.10 sur un chiffre d’affaire de 10 millions de dollars générerait alors un manque à gagner d’1 million d’euros ! 

Ce type de risque financier se gère et se couvre via des produits dérivés, ce qui faisait évidemment le lien avec mon expérience précédente. Je faisais finalement l’inverse et était devenu le client des banques.  

Je m’occupais enfin de l’optimisation du besoin en fond de roulement (BFR) de l’entreprise, à savoir le besoin de financement à court terme d’une entreprise résultant des décalages des flux de trésorerie correspondant aux décaissements et aux encaissements liés à son activité opérationnelle.  

Dans le cas de Thaï Union, cela revenait à essayer de réduire les stocks (tout en assurant un taux de service auprès de la grande distribution de près de 100%) car cela représente beaucoup d’argent immobilisé (on a acheté la matière première, on a produit, cela nous a donc coûté de l’argent, mais on n’a encore rien vendu à ce moment-là et donc rien encaissé) et essayer d’accélérer les délais d’encaissement auprès de nos clients. 

Après l’agroalimentaire, Accor, le 1er groupe hôtelier en Europe

Un groupe très dynamique

En 2018, après 6 années passées chez Thaï Union et une expérience très intéressante dans le secteur de la finance d’entreprise, je souhaitais découvrir un nouveau secteur d’activité et rejoindre un grand groupe français présent à l’international. J’ai eu l’opportunité de devenir directeur de la trésorerie et du credit management pour le groupe Accor 

Le groupe Accor (côté au CAC 40) est le 1er groupe hôtelier en Europe et le 6ème au monde en terme de nombre de chambres (plus de 4 800 hôtels et 700 000 chambres dans 100 pays). Le groupe dispose d’un portefeuille de marques qui couvrent tous les segments du marché hôtelier, de l’économique avec les marques Ibis ou Jo&Joe, au luxe avec les marques Raffles, Fairmont, ou Sofitel, en passant par le milieu de gamme avec Mercure ou Novotel et le Premium avec par exemple MGallery ou encore Pullman (38 marques en tout). 

Le Groupe souhaite donner vie à « l’hospitalité augmentée » en créant un nouvel éco-système « Live, Work, Play » autour de l’hôtellerie évidemment, mais aussi du divertissement (avec notamment la gastronomie et le sport) et le travail avec les espaces de co-working via son nouveau programme de fidélité ALL (Accor Live Limitless).

Trésorerie Europe et credit management

C’est dans ce contexte que je suis arrivé dans le Groupe avec pour mission principale de gérer la trésorerie du groupe sur le périmètre Europe (près de 60% des hôtels du groupe dans le monde), de l’optimiser et de fluidifier le lien entre les nombreuses unités opérationnelles des pays dans lesquels nous sommes présents et la maison mère.

Je suis également en charge du credit management qui est une fonction liée à la maîtrise de l’encours clients, c’est-à-dire le chiffre d’affaires de l’entreprise à crédit. Ce service est logiquement lié à la trésorerie puisque le fait d’être payé est l’ultime étape de la chaine une fois la prestation contractuelle effectuée.

Je ne suis évidemment pas tout seul pour relever tous ces défis puisque j’ai dans mon équipe 3 personnes, un cash manager et un credit manager, mais aussi un chef de projet qui s’occupe de tous les sujets de transformation en lien avec la trésorerie, notamment ceux liés à la monétique et aux paiements digitaux, qui sont des enjeux clés pour Accor et son développement.

Devenir ingénieur finance à l’ESILV

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