Vous souhaitez devenir ingénieur mais vous ne vous sentez peut-être pas fait pour vous adapter au rythme de la prépa classique au lycée et au stress lié aux concours d’accès aux grandes écoles. Découvrez les autres chemins possibles pour devenir ingénieur.
Contrairement aux idées reçues, la prépa « maths sup » n’est plus la voie majoritairement empruntée pour devenir ingénieur : en 2018-2019, 63 % des élèves en 1re année de cycle ingénieur ne sont pas passés par la « case » prépa.
Pour rentrer dans « le vif du sujet », une école d’ingénieur directement après le bac
Plus de 25 % des élèves ingénieurs ont intégré directement une école après un bac S pour la très grande majorité d’entre eux, ou STI2D, STL et STAV pour un nombre beaucoup plus réduit. La voie des « classes prépa intégrées » progresse régulièrement ces dernières années : + 2,5 % encore en 2018 par rapport à 2017.
La sélection s’opère à partir de l’analyse du dossier scolaire de 1re et Terminale, complétée pour certains concours par des épreuves écrites basées sur le programme de terminale S et parfois des entretiens, afin de poursuivre ses études durant 5 ans dans la même école.
Certaines écoles proposent de suivre ces 2 ans de « prépa intégrée » dans des lycées partenaires « conventionnés », avec un programme académique similaire à celui d’une prépa « classique », d’autres l’assurent directement au sein de l’école, en apportant une pédagogie différenciée et les compétences transversales nécessaires pour devenir ingénieur.
Le rythme est assez intense, avec un volume d’heure de cours important (25-30 heures par semaine en moyenne), accompagné de travail régulier, individuel et collectif. Mais la pression diffère grâce au contrôle continu et la poursuite de la scolarité pendant 5 ans au sein de la même école afin d’obtenir son diplôme (et « titre ») d’ingénieur.
Le travail collectif et en mode projet est privilégié. Dans certaines, il est valorisé grâce à une pédagogie « active » pour transmettre des connaissances scientifiques et techniques mais également des « soft skills » comme le travail en équipe, la communication, le management.
La pratique occupe une place centrale : les notions théoriques sont expliquées en cours magistraux (CM), leurs applications détaillées en travaux dirigés (TD), puis expérimentées en travaux pratiques (TP), projets et stages. La vie associative permet enfin de rencontrer les autres élèves, de réaliser des activités et projets ensemble, tout en permettant de s’épanouir.
Cette voie est désormais pleinement reconnue par les employeurs. Les écoles disposant de « prépa intégrée » s’affichent dans les tranches supérieures des classements et forment des étudiants appréciés dans le monde professionnel pour leurs connaissances, leur motivation et leur autonomie.
Pour avancer par étapes, la voie des admissions parallèles
Il est également possible d’intégrer une école d’ingénieur après un DUT (Diplôme universitaire de Technologie) ou une licence scientifique à l’université. 18,1 % des élèves ingénieurs sont titulaires d’un DUT (ou plus rarement d’un BTS, parfois après une prépa ATS – adaptation technicien supérieur), et environ 7,3 % sont diplômés d’une licence ou d’un master à l’Université.
Le DUT se prépare dans un IUT (Institut Universitaire de Technologie), avec un volume horaire d’enseignement assez conséquent, comme en prépa ou en 1re année d’école d’ingénieur postbac, dans un environnement d’études spécialisées et professionnalisantes, assez encadré, qui fait la part belle à la technologie, aux projets tutorés et aux stages. Il permet de s’insérer professionnellement en tant que technicien supérieur ou de poursuivre des études en université ou en école. À partir de la rentrée 2021, le DUT deviendra un diplôme intermédiaire intégré dans le BUT(bachelor universitaire de technologie) délivré en 3 ans.
La licence scientifique repose sur une formation théorique générale (en physique, mathématiques, chimie, sciences pour l’ingénieur…), avec un cadre universitaire assez libre, un volume horaire moins important qu’en IUT et du travail personnel à réaliser pour approfondir les cours. À réserver aux profils plus matures et autonomes, qui savent s’organiser pour étudier et réussir à passer en 2e année, sans un fort niveau d’encadrement et le rythme du contrôle continu.
La voie des admissions parallèles est souvent adoptée par les bacheliers qui ont besoin d’avancer par étapes et de sécuriser leurs parcours par un premier diplôme spécialisé, avant de se décider à poursuivre leurs études dans une école d’ingénieurs, en privilégiant souvent la voie de l’apprentissage.
Mais attention, si le nombre de places ouvertes aux admissions parallèles a augmenté de façon très significative ces dernières années, il reste néanmoins impératif d’avoir un excellent dossier. L’intégration est sélective, les différents concours communs (Avenir + banque DUT-BTS, Admission par voie universitaire, etc.) ou procédures d’admission spécifique à l’école associent des exigences d’excellence académique sanctionnées par des épreuves écrites à des qualités personnelles et un projet professionnel validés généralement au cours d’un entretien.
Après l’obtention d’une L3 ou d’un M1, il est également possible d’intégrer une 1re année ou 2ème année du cycle ingénieur selon l’école ciblée. Les flux d’entrée restent cependant plus limités à ce niveau-là.
Plusieurs voies sont donc possibles pour devenir ingénieur. Aucune n’est « supérieure » ou préférable à une autre. À vous de réfléchir à celle qui vous convient le mieux, en faisant le point sur vos motivations, vos ambitions, vos ressources, votre confiance et résistance au stress, votre autonomie ou envie de travailler en groupe, votre attrait pour la théorie ou la pratique, votre projet professionnel, etc. ! L’essentiel sera de trouver le bon chemin pour vous afin de rejoindre la route passionnante des études d’ingénieurs.
Source de l’origine des étudiants en cycle ingénieur : MESRI, Repères et références statistiques 2 019.