Faire un semestre d’études en Thaïlande peut offrir une parenthèse unique et magique dans la vie d’un élève-ingénieur. Entre les aventures, les sports, les voyages, les couchers de soleil et les souvenirs mémorables, une telle expérience à de quoi ravir tous les goûts.
Pour Cyprien, promo 2024, la Thaïlande c’est LA destination à tenter au moins une fois pendant ses études supérieures.
Un semestre d’échange à Bangkok
Après avoir obtenu mon bac scientifique avec mention assez bien, je voulais m’orienter vers des études d’ingénieur. J’ai fait le choix de faire une école avec prépa intégrée plutôt qu’une prépa « classique » pour ne pas avoir le stress des concours et pour pouvoir profiter plus tôt de la vie étudiante (soirées, associations…). Enfin, j’ai choisi l’ESILV car c’était celle qui était la mieux classée en Île de France, elle a de nombreuses associations, le campus est très vivant et le côté pluridisciplinaire du pôle avec l’EMLV et l’IIM m’intéressait énormément.
À la base je m’orientais vers la Corée du Sud, mais je n’ai pas été sélectionné (et j’en suis ravi !). Je me suis donc retrouvé à partir en Thaïlande qui est finalement pour moi LA destination pour les étudiants.
Le coût de la vie est risible comparé à la France (10€ de budget repas par jour sans cuisiner soi-même, entre 100 et 300€ pour le logement), la température varie entre 26 degrés la nuit et 30 degrés la journée (on s’y fait vite), vie étudiante hyperdéveloppée, beaucoup de jeunes et d’internationaux à Bangkok, des îles à 2h de route de Bangkok pour passer ses week-end à la plage (5€ en bus), excellence académique plutôt bonne, culture extrêmement différente et beaucoup d’endroits à découvrir pour celles et ceux qui aiment voyager, possibilité de se rendre dans d’autres pays asiatiques à la fin du semestre (1 mois et demi de vacances avant la reprise des cours).
Une quarantaine spéciale à Phuket
On est arrivé à la réouverture du pays et on a dû faire une « quarantaine » à Phuket donc c’était assez spécial. On avait le droit de sortir mais on devait rester à Phuket, ce qui n’était pas extrêmement dur mentalement… Pour celles et ceux qui préféraient faire une quarantaine à Bangkok ils remboursaient une grosse partie de l’hôtel de quarantaine ce qui est assez sympathique !
D’autre part, l’université a un système de parrainage pour nous faire découvrir le pays, mais nous étions à Phuket et les étudiants à Bangkok donc ça ne nous a pas trop servi.
Sinon au niveau de l’intégration c’est assez facile, les gens se connaissent et on devient tous amis avec le temps et les soirées/excursions faites ensemble.
24 heures dans la vie d’un élève-ingénieur à Bangkok
En règle générale, une journée type à Bangkok ressemble à ça :
- 10h-12h : Cours du matin
- 12h-13h : Repas dans un boui-boui de street food thaïlandaise pour 2-3€ (pad thai, fried rice, massaman curry…)
- 13h30-15h : Cours de l’après-midi
- 15h-19h : Activités que l’on veut (visites de temples, chill à la piscine du rooftop de notre appartement, cours de boxe thaï, musculation, cours de cuisine thaï…)
- 19h : Repas dans l’un des nombreux nightmarket de Bangkok. Pour 5€ je mange des brochettes, des mochis, des cheese ball, des pancakes, un granité, des baos, du poulpe beaucoup trop épicé, des beignets de banane.
- 22h : Rendez-vous à Khao San Road. C’est une rue remplie de bars et boites de nuits où tous les jeunes thaïlandais et les jeunes étrangers vont pour faire la fête. On y rencontre plein de gens et l’ambiance est au rendez-vous. On achète quelques « buckets » à partager qui nous coutent 4-5€ l’unité (ça ressemble à des seaux pour faire des châteaux de sables mais c’est rempli de cocktail)
Ça a été notre quotidien pendant les quelques semaines passées à Bangkok, mais nous avons passé la majorité de notre semestre à voyager ce qui fait que nous n’avons jamais réellement eu deux fois la même journée.
Le programme d’échange avec Kasetsart University
Sur place j’ai suivi « Industrial Cost Analysis », « Engineering Drawing », « Probability and Statistics for Software and Knowledge », « Interaction Design », « Thai Conversation in Everyday Life I », « General Physics I ». J’ai beaucoup apprécié ces matières, notamment le cours de thaïlandais qui m’a permis de découvrir le thaï et le cours d’interaction design ou j’ai appris des techniques d’UX design et de soft skills. Pas mal de choses sont organisées pour choisir les meilleurs cours possibles.
La première semaine est dédiée pour essayer les cours que l’on souhaite et on a jusqu’à début septembre pour les changer si elles ne nous conviennent pas.
Pour ce qui est des différences de matières, c’était globalement similaire, les probas, la physique et le dessin industriel ressemblaient aux matières de l’ESILV, le cours de l’analyse des coûts aux matières du double diplôme EMLV et le cours d’interaction design aux semaines soft skills que l’on suit au Pôle.
Au niveau des méthodes d’enseignement, le rythme est plus léger qu’à l’ESILV et les professeurs (et les Thaïlandais en général) sont plus gentils qu’en France, surtout avec les étudiants en échange.
Par exemple, un professeur nous a fait repasser un contrôle que nous n’avons pas pu faire car nous visitions une partie de la Thaïlande où l’on ne captait aucun réseau.
Des souvenirs à ramener de Thaïlande
Ce semestre à l’étranger m’a apporté énormément de choses. J’ai découvert une culture tellement différente, des personnes incroyables, des locaux et des étrangers, des matières que je n’aurais jamais étudiées en France, des plats délicieux et épicés au possible.
J’ai fait des randonnées au milieu des singes et des sangsues, du kayak au milieu de la mangrove sur une eau couleur émeraude, de la plongée à 20 mètres entre les raies et les épaves de bateaux, un road trip en scooter 500 Yamaha.
J’ai dormi dans des auberges de jeunesses à 2€ la nuit, dans des villas de luxe, dans un train de nuit sans couchette à même le sol, dans des bungalows flottants.
J’ai participé à des boat party, des cours de boxe thaï, des cérémonies traditionnelles bouddhistes comme la fête des lumières, une full moon party, des soirées perchées en haut d’une montagne.
J’ai voyagé en bateau à longue queue, en avion, en van, en scooter, en train qui roule portes ouvertes, en ferry, en bus.
J’ai vu des temples, des plages secrètes, un moine momifié, des couchers de soleil magnifiques, des varans aussi longs qu’un jeune alligator, des « big buddha » à foison, des ruines datant de plusieurs centaines d’années, un lever de soleil depuis la plus haute montagne de Thaïlande (2600 m).
J’ai bu des thés thaïlandais lactés, des granités à tous les goûts possibles, des alcools locaux, de l’eau de cascades marronnasse, des cocktails en rooftop avec vue sur bangkok.
J’ai eu des accidents de scooter, des galères de caution, un coup de coeur pour un chaton abandonné, des plaies infectées, des coups de soleil en 10 minutes, des amitiés improbables, deux dents cassées…
Partir à l’autre bout du monde
Enfin bref, partir à l’autre bout du monde ça peut faire peur mais c’est une expérience incroyable dont je me souviendrai toute ma vie.
Je retiendrai toutes les leçons de vie que j’ai pu y apprendre, toutes les aventures hors-normes que j’ai vécu, toutes les galères que j’ai pu rencontrer et les difficultés que l’on finit toujours par surmonter.
Je retiendrai toutes les phrases de Thaï que j’ai appris, les nouvelles notions abordées en cours, la gentillesse et la générosité des thaïlandais, les jolis paysages tellement diversifiés.
Je retiendrai les villas piscine et les policiers corrompus de Phuket, le sauna-massage et le fire show de Koh Samui, les plongées incroyables et les routes sablonneuses de Koh Tao, les interminables feux rouges et les nuits à Khao San Road à Bangkok, le sanctuaire de la vérité et les soirées déguisées à Pattaya, la générosité de notre guide Yam et le temps peu clément à Khao Sok, les falaises karstiques et les sources d’eau chaudes de Krabi, le burger immense du kraken lanta et le bon pad thai de la dame des scooters à Koh Lanta, la fête des lumières et les feux d’artifices à volonté à Chiang Mai, l’ascension en scooter du Doi Inthanon en sweatshirt ressenti 5 degrés et l’ambiance chill de Pai pendant le road trip « Mae Hong Son », les temples magnifiques et le restaurant vue sur la Birmanie avec les pieds dans le vide à Chiang Rai, l’auberge de jeunesse avec piscine sur la plage et les soirées techno de Koh Phangan.
Après tant d’éloges on peut imaginer à quel point je recommande cette destination. Comme dit précédemment, pour moi c’est littéralement LA meilleure destination pour un échange étudiant et tous les jours que Dieu fait je remercie la vie de ne pas avoir eu mon premier choix et d’être parti en Thaïlande.
Enfin, si je pouvais donner quelques conseils ce seraient les suivants :
– Ne prenez pas trop d’affaires dans votre valise (10-15 kilos font amplement l’affaire, il fait super chaud en Thaïlande et vous allez acheter des tonnes de souvenirs/vêtements)
– Sélectionnez vos cours en fonction de ce que vous souhaitez étudier mais aussi pour leurs horaires. Si vous les placez sur 3 jours seulement au milieu de la semaine par exemple, vous pourrez vous prendre de longs week-ends et visiter la Thaïlande au maximum
– Prenez quelques médicaments si vous avez l’estomac sensible
– N’achetez pas votre carte SIM à l’aéroport
This post was last modified on %s = human-readable time difference 3:50 pm