Ils ont conçu et réalisé deux robots autonomes pendant une année, affronté des dizaines d’équipes lors de matchs de 100 secondes et vécu quatre jours intenses aux côtés de passionnés de robotique…
Retour sur l’édition 2018 de la Coupe de France de Robotique avec trois membres de l’association DaVinciBot : Nicolas Fontaine, président, Brice Parilusyan, vice-président et Adrien Picard, trésorier. Il s’agissait de la sixième participation de DaVinciBot à la Coupe de France de Robotique ou CDR, évènement à l’origine de la création de l’association au sein du Pôle Léonard de Vinci.
Coupe de France de Robotique 2018 : votre mission, si vous l’acceptez…
Créée en 1994, la Coupe de France de Robotique s’est imposée comme l’évènement incontournable de la communauté robotique. Chaque année, la compétition se déroulant à la Roche-sur-Yon réunit des équipes d’amateurs issus d’écoles d’ingénieurs, de formations courtes ou d’associations autour d’un projet ludique, scientifique et technique.
Pour les quelques 2500 participants présents lors de l’édition 2018, le but était de créer un ou deux robots autonomes devant s’acquitter d’un certain nombre de tâches dans un temps imparti de 100 secondes. « Robot Cities » était le thème retenu pour la dernière édition.
« Les actions que nous devions réaliser étaient les suivantes : récupérer de l’eau symbolisée par des balles et construire des bâtiments HQE (Haute Qualité Environnement) symbolisés par des cubes. Il fallait aussi activer une abeille symbolisée par un automate mécanique et activer un panneau domotique ». Nicolas Fontaine
Pour la CDR, DaVinciBot a travaillé toute l’année à la fabrication de deux robots autonomes, d’un panneau domotique et d’un automate 100% mécanique, actionné par un des robots autonomes.
La dernière édition a vu une innovation dans le comptage des points.
« Quand nous commencions le match, nous devions estimer combien de points nous allions faire. Plus le nombre de points réalisés et l’estimation étaient proches, plus nous gagnions de points supplémentaires ». Brice Parilusyan
Chaque équipe prend part à cinq matchs de 100 secondes, pendant lesquels le but premier n’est pas de vaincre l’équipe adverse mais de cumuler le maximum de points.
Au terme du championnat, les deux dernières équipes en lice concourent dans le cadre d’Eurobot, la compétition européenne qui se tient juste après la CDR. Les matchs opposent alors des équipes venues de Russie, Serbie, Belgique, Algérie, Espagne…
Les défis de l’édition 2018
Les membres de DaVinciBot s’accordent à dire que la compétition implique une certaine pression car les conditions précisées dans le cahier des charges diffusé en amont de la CDR présentent parfois des défaillances.
« Nous nous sommes rendu compte que l’interrupteur pour le panneau domotique était un peu plus loin que ce qui était prévu dans le cahier des charges. Cela parait anecdotique, mais pour un robot autonome, c’est vraiment énorme ! Il faut parfois changer totalement son fonctionnement pour réussir à atteindre l’objectif ». Brice Parilusyan.
Parfois, les décalages dans les dimensions des tables de compétition n’ont pas permis de reproduire les actions du robot telles qu’elles avaient testées sur les tables d’essai.
La Coupe de France de Robotique a permis à DaVinciBot de déterminer les points à améliorer et de profiter de la saine émulation entre les équipes.
Une ambiance exceptionnelle
L’ambiance lors de la CDR est unique en son genre, expliquent les membres de DaVinciBot. Pendant ces quelques jours, l’association a échangé avec les autres équipes, concurrentes mais néanmoins solidaires, autour du matériel, de la stratégie.
« Il y a de la rivalité certes, mais aussi de l’entraide : une nuit, il nous manquait un fer à souder, une autre équipe nous en a prêté un. Tout le monde est réuni autour d’une même passion et d’une seule envie : celle de voir les robots marcher. Quand les robots d’une équipe ne fonctionnent pas, tout le monde est dépité pour eux car on sait que derrière c’est une année de travail, voire plus, pour rien ! » Adrien Picard.
Cette année, la participation de DaVinciBot était sponsorisée par la SMEREP et Altran, qui a organisé un concours au sein de la CDR. Les participants pouvaient concourir dans le cadre un jeu en réalité virtuelle, au cours duquel il fallait manipuler une araignée devant tirer sur un maximum d’astéroïdes. Julian, membre de DaVinciBot a remporté le jeu et un des deux robots.
De nombreuses entreprises se rendent à la CDR afin d’identifier des profils à recruter, dans le cadre de stages ou de contrats. La compétition constitue une bonne occasion de développer son réseau professionnel.
Bilan et perspectives pour la prochaine CDR
L’association a profité de l’édition 2018 de la CDR pour identifier les défauts de ses robots et se nourrir des techniques partagées par leurs concurrents. Ils citent notamment une équipe ayant remporté plusieurs fois la Coupe de France de Robotique, prompte à dévoiler ses méthodes afin de se mesurer à des adversaires de taille.
« Grâce à la CDR, nous savons quels sont nos défauts et comment les pallier. Dans les trois prochains mois, certains membres de l’association sont motivés pour compenser ces problèmes afin d’être prêts pour l’année prochaine ». Brice Parilusyan
DaVinciBot pense d’ores et déjà à l’édition 2019 de la CDR : ils souhaitent conserver certains membres de l’équipe pendant plusieurs années consécutives, afin de capitaliser les connaissances et d’éviter de multiplier les passations.
L’association compte d’autres projets, parmi lesquels la construction et la programmation d’InMoov, premier robot open source imprimé en 3D.
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