Publiés de manière régulière par les différents médias ayant trait à l’industrie ou aux études supérieures, les classements des écoles d’ingénieurs sont toujours très attendus. Comment sont-ils réalisés et pour quelles raisons le rang d’une école peut-il varier d’un classement à l’autre ?
Regardés de près par les lycéens, étudiants et leurs familles pour les choix d’études supérieures : il convient de prêter une attention toute particulière aux critères établis pour réaliser ces palmarès et leur adéquation avec votre projet d’orientation. Comment s’y retrouver parmi les différents palmarès publiés ?
Si la quarantaine d’écoles de commerce françaises proposant un diplôme grade master sont classées par six médias français différents, en revanche seulement trois titres réalisent un classement annuel des 200 écoles d’ingénieurs françaises habilités par la Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI) : L’Etudiant, L’Usine nouvelle et Industrie & Technologie.
Pour plus de transparence, ils s’appuient désormais principalement sur la base de données certifiées provenant de la CTI et de la CDEFI (Conférence des Directeurs d’Ecoles Françaises d’Ingénieurs). Chaque titre sélectionne ensuite ses propres critères d’évaluation et leur attribue des coefficients spécifiques pour établir ensuite un classement, ce qui explique des différences notables de rang pour une même école d’un magazine à l’autre comme le relève Olivier Rollot dans son blog du Monde.
Le palmarès de l’Etudiant, le plus complet
Le palmarès des écoles d’ingénieurs 2018, publié en décembre 2017 par L’Etudiant, classe 164 écoles d’ingénieurs, dont 75 établissements après bac. Pour réaliser ce classement, l’équipe rédactionnelle a utilisé les données certifiées de la CTI et de la CDEFI, ainsi que des tableaux complémentaires pour détailler les chiffres.
Un travail de vérification, d’actualisation et de recoupement des données a ensuite été réalisé jusqu’en novembre. Les grandes familles de critères servant de base au classement général des écoles d’ingénieurs 2018 sont « l’excellence académique », « l’ouverture internationale » et « la proximité avec les entreprises et l’ouverture à de nouveaux publics », autour d’une quarantaine d’indicateurs classants.
Le total des points acquis par les établissements sur chacun des profils de critères sert ensuite de base au palmarès général.
Il convient donc d’examiner de près chacun de ces critères et leurs poids dans la note finale qui peuvent varier d’une année sur l’autre, ce qui explique en grande partie la fluctuation des rangs des écoles.
Un bonus appliqué cette année à l’aide apportée aux élèves boursiers et l’ouverture à de « nouveaux publics » peut par exemple valoriser certains établissements, en l’occurence publics, au détriment d’autres dans le Palmarès 2018. Ces écoles sont-elles pour autant « meilleures » que les autres ?
Depuis plusieurs années, un palmarès personnalisé peut être réalisé en ligne en piochant parmi une dizaine de critères et les différents indicateurs pour comparer les écoles. Pas évident pour autant de s’y retrouver ! Des fiches détaillées par école complètent le classement avec les informations utilisées et d’autres données « non classantes » (localisation, statut et labels de l’école, spécialisations proposées, réseau d’anciens, etc.).
L’Usine nouvelle, la part belle aux salaires et à l’insertion professionnelle
Pour établir son classement 2018, l’Usine nouvelle a utilisé cette année exclusivement les données publiques et certifiées par la CTI pour classer 130 écoles d’ingénieurs.
Quatorze indicateurs ont été pris en compte pour établir un ordre parmi les écoles d’ingénieurs françaises, réunis en quatre grandes familles : l’insertion professionnelle (coefficient 35), l’ouverture sur l’international (coefficient 35), la recherche (coefficient 25) et l’entrepreneuriat (coefficient 5).
En plus des informations habituelles, l’Usine nouvelle a décidé de mettre en avant le salaire, l’emploi à l’étranger, la part d’enseignants-chercheurs et les diplômés soutenus par un incubateur. A titre indicatif, la part des filles ainsi que les frais de scolarité sont présentés.
Tous ces nouveaux éléments ont contribué à resserrer les écarts entre les écoles et à faire évoluer le classement, notamment en faisant apparaître plus d’écoles d’ingénieurs après bac dans le top 20 du classement.
Le poids accordé aux rémunérations dans ce classement a fait particulièrement progresser les écoles les plus tournées vers le numérique, secteur fortement créateur d’emplois.
Industrie & Technologie, axé sur la recherche et l’entrepreneuriat
La rédaction d’Industrie & Technologie s’est également appuyée cette année sur les données rendues publiques par la CTI, en faisant le choix d’intégrer à ses critères de classement l’aide à la création de start-ups, qui ne cesse de prendre de l’importance pour les étudiants.
189 écoles ont été classées selon trois indicateurs : le nombre d’ingénieurs issus de l’école soutenus dans la création d’entreprise par un incubateur ces cinq dernières années, le nombre de thèses de doctorat effectuées sous la responsabilité d’un personnel de l’école soutenues lors de la dernière année civile et le nombre de chercheurs.
Pour chaque critère, l’école la plus performante reçoit la note de 100, et les autres sont notées au prorata. Le classement découle de la moyenne de ces trois notes, les écoles n’ayant pas renseigné au moins deux de ces trois critères étant elles exclues du champ de ce palmarès. Les cases vides correspondent à des données non renseignées.
Si les classements servent à obtenir un certain nombre de données quantitatives intéressantes sur les écoles d’ingénieurs, ils ne reflètent qu’une vision statistique partielle et ne permettent pas vraiment de comparer, ni hiérarchiser les écoles entre elles.
Certaines caractéristiques qui distinguent les écoles les unes des autres ne sont pas valorisées car elles ne sont pas quantifiables.
Aussi, rien ne remplace une étude approfondie du projet pédagogique des écoles qui vous intéressent et des spécialisations proposées, très variables d’une école à l’autre, ainsi qu’une rencontre avec les étudiants et enseignants, via une journée portes ouvertes ou un atelier découverte. A vous de chercher et reconnaître l’école qui vous correspond, au-delà de son rang dans les classements.
Plus d’informations sur les procédures d’admission à l’ESILV, école d’ingénieurs généraliste au cœur des technologies du numérique.
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