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Claire, promo 2019, application developer & business analyst chez Crédit Agricole CIB, à New York

Diplômée de la promotion 2019 de l’ESILV, école d’ingénieurs du Pôle Léonard de Vinci, Claire Brousse a été recrutée en VIE par le Crédit Agricole CIB Americas. En tant qu’ancienne étudiante de la majeure Ingénierie Financière, actuellement application developer et business analyst pour la filiale de banque d’investissement à New York, Claire Brousse est également une fervente adepte de la formation des futures ingénieures, particulièrement dans le domaine de la finance, un milieu réputé être masculin.

Si, actuellement, 27% de filles s’orientent vers les écoles d’ingénieurs, à seulement 23 ans, Claire porte la voix du changement dans les attitudes des référents (professeurs, parents).

Dans le portrait publié dans Le Monde des grandes écoles, la diplômée de l’ESILV déconstruit les stéréotypes de genre et fait le point sur le parcours d’ingénieure en finance.

Devenir une femme ingénieure en finance, un défi à relever avec détermination

Aujourd’hui encore, peu de jeunes filles s’orientent vers les domaines scientifiques, et ce phénomène est d’autant plus présent dans les écoles d’ingénieurs où les filles représentent moins d’un tiers des étudiants. J’ai réalisé mon parcours en école d’ingénieurs pour travailler en finance, un secteur réputé masculin et difficile d’accès. Malgré les difficultés rencontrées, j’ai réussi à tirer le meilleur de cette expérience.

Entrer en école d’ingénieurs n’était pas gagné. Non pas en raison de mes résultats, mais de la faible propension de mes professeurs de lycée à pousser les filles dans cette voie. Avant même d’entamer les études supérieures, j’avais le choix au lycée entre deux cursus scientifiques : Sciences et vie de la Terre ou Sciences de l’Ingénieur, mais lorsque j’ai demandé conseil à mes professeurs leur réponse était claire : « Les Sciences de l’ingénieur c’est pas fait pour les filles, il vaut mieux que tu choisisses  Sciences et vie de la Terre ».

Heureusement, ce discours n’a pas suffi à me décourager. J’ai choisi de poursuivre le cursus Sciences de l’ingénieur et d’être une des seules filles de ma classe.

Intéressée par les mathématiques et la finance, j’ai  intégré l’École Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci pour y suivre le cursus d’Ingénierie Financière.

L’environnement étudiant de l’ESILV comprend une mixité importante et un soutien des équipes pédagogiques qui poussent les filles à se mettre autant en avant que les garçons. J’ai compris qu’à l’ESILV, il n’y a pas de différence entre filles et garçons. Il n’y a que de futurs ingénieurs en formation. Première de mon école, cet environnement et ce cadre d’apprentissage m’ont permis de m’épanouir pleinement et m’ont confortée dans mes ambitions de carrière.

La finance, un domaine exclusivement masculin ?

J’ai donc suivi le parcours Ingénierie Financière à l’ESILV pour travailler dans le milieu de la finance malgré mes inquiétudes pour trouver une place dans ce domaine en tant que fille. En effet, le milieu de la Finance est réputé être un environnement machiste et difficile d’accès.

Heureusement, les mentalités évoluent et les filles sont, depuis quelques années, de plus en plus représentées. Seules les compétences et la résistance à un environnement stressant comptent.

Lors de ma recherche de stage, j’ai passé de nombreux entretiens, l’un d’eux avec une équipe exclusivement composée d’hommes.

Après avoir été retenue pour ce stage, mon tuteur m’annonce la nouvelle par téléphone et termine son propos par : « Tu es la première fille que l’on prend dans l’équipe, j’espère ne pas le regretter », le ton était donné.

J’ai alors compris que les équipes bougent et cette phrase m’a d’autant plus motivée à donner le meilleur de moi-même afin de réussir aussi bien, voire mieux, que les précédents stagiaires masculins.

Mission accomplie, puisque le stage en tant que Commando s’est très bien déroulé et, à la fin de cette période, mon manager m’a offert une opportunité à New-York. En dernière année à l’ESILV j’ai réalisé mon stage de fin d’études dans le cadre d’un Volontariat International en Entreprise à New-York.

Je travaille actuellement en tant qu’Application Developer et Business Analyst au sein de la direction financière d’une banque d’investissement. C’est un environnement masculin, dans lequel j’ai immédiatement trouvé ma place, sans aucune difficulté.

Même si certains obstacles sont toujours présents, la présence des filles en première ligne des métiers de la finance est de plus en plus recherchée et appréciée.

Un parcours d’ingénieure en finance qui démarre

En choisissant de poursuivre la majeure ingénierie financière à l’Esilv, j’ai eu la chance d’apprendre dans un environnement d’études où les professeurs travaillent directement en finance et sont à l’écoute des ambitions des élèves.

Avoir une salle Bloomberg sur le campus de l’Esilv est un véritable cadeau pour un futur ingénieur en finance. Elle est régulièrement utilisée au sein de projets étudiants.

Les projets scolaires réalisés au sein de mes études à l’Esilv sont une part importante de mon cursus, j’ai pu les valoriser lors d’entretiens d’embauche et cela m’a permis d’apprendre la gestion de projets pour de futurs projets professionnels.

Mon poste actuel en VIE me permet d’appliquer mes compétences apprises à l’Esilv et d’en apprendre de nouvelles. Le VIE est un contrat permettant de partir travailler à l’étranger pour le compte d’une entreprise française pendant deux ans maximum.

Je travaille donc au sein de Crédit Agricole CIB et mon poste d’Application Developer et Business Analyst m’offre la possibilité de coder des projets pour l’ensemble de la direction financière de New-York et d’avoir des interlocuteurs du monde entier. Je travaille avec la France, le Canada, le Brésil et cette diversité permet de découvrir tous les aspects de la banque d’investissement.

Aujourd’hui j’arrive au terme de mon VIE et souhaite me lancer dans de nouveaux projets. J’ambitionne notamment de travailler au sein d’une institution publique internationale comme L’OCDE, la BCE, le FMI, pour travailler sur les enjeux de la finance dans l’économie mondiale.

Après avoir étudié un an à l’université de Reykjavik en Islande et travaillé un an à New-York, je souhaite avoir une carrière avec une dimension internationale. Un autre projet qui me tient à cœur est celui de créer une association pour les futures filles ingénieures pour les accompagner dans leur début de carrière et les encourager à être ambitieuses.

Un projet pour l’avenir des filles ingénieures

Mon expérience personnelle, tout au long de ma scolarité et de mes premières expériences professionnelles m’ont rassurée quant à la place accordée aux filles dans le domaine de la finance. Les mentalités évoluent et les filles ingénieures sont de plus en plus acceptées et même recherchées pour des postes historiquement attribués à des garçons. Cependant, il existe toujours des embuches sur le chemin d’une future ingénieure et s’imposer en tant que fille reste encore un obstacle à surmonter.

A la suite de ce constat, j’ai décidé de créer, une fois mes études terminées, une association pour les futures ingénieures. L’enjeu de cette association est de les accompagner et les conseiller dans leur parcours et début de carrière à s’affirmer pleinement en tant que fille ingénieure.

L’Ecole supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci est très engagée au sein de l’association « Elles bougent » et se propose, à ce titre, de susciter des vocations féminines pour les métiers d’ingénieures.

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