Alexandre Zajac, promo 2021, est actuellement en stage développeur logiciel chez Amazon, au sein de la division Amazon Business, la plateforme B2B du géant informatique du e-commerce. Le code informatique, c’est son dada, mais pas seulement … Depuis juin 2019, Alexandre a aussi lancé son espace de publication sur Medium.com.
Être élève-ingénieur et auteur d’articles en anglais, c’est possible ! Alexandre Zajac, élève-ingénieur de la majeure Informatique, objets connectés et sécurité, tient également un blog sur Medium.com, où il publie des articles en anglais portant sur ses projets en école d’ingénieur ou sur différentes techniques qu’il essaye de mieux comprendre. Car on sait depuis toujours, l’écriture est un allié précieux de l’apprentissage.
Un Grand Classé à l’ESILV
J’ai étudié au lycée Paul Lapie à Courbevoie avant d’intégrer l’ESILV en post-bac. J’y ai suivi un cursus Scientifique et ai obtenu la mention très bien au baccalauréat. Pendant ma période de choix pour les études supérieures j’avais dans un premier temps du mal à choisir entre les classes préparatoires classiques et école post-bac. J’ai alors assisté à beaucoup de portes ouvertes comme celles du lycée Pasteur ou Condorcet, et j’ai essayé de m’intéresser aux écoles proches de chez moi en post-bac.
C’est après une journée portes ouvertes à l’ESILV que mon choix s’est vite figé, en fonction des caractéristiques de l’école. J’aimais beaucoup les mathématiques au lycée, et la spécialisation finance que l’école proposait était très recherchée. La proximité de l’école avec le quartier d’affaires de la Défense m’attirait beaucoup. La vie associative et l’impression générale aux journées portes ouvertes y ont également joué un rôle.
Je fus accepté dans plusieurs classes préparatoires sur Paris, mais j’ai surtout été accepté en tant que grand classé auprès de l’école. Je n’avais à l’époque aucune connaissance en programmation, et je partais donc de zéro mais au fur et à mesure des années à l’ESILV, je me suis de plus en plus intéressé à la branche informatique de l’école, et à la programmation en général.
J’ai alors changé d’horizon sur mon orientation, et je me suis dirigé dans la majeure IBO de l’école. Plus précisément, la spécialisation Data Science m’a beaucoup intrigué en 3eme année lorsque nous pouvions découvrir les majeures et leurs spécialisations.
J’ai d’ailleurs eu la chance de faire partie des 5 étudiants sélectionnés l’année prochaine pour le master en Sciences de Données avec l’école Polytechnique et l’institut Polytechnique de Paris.
Communiquer : une compétence primordiale pour tout futur ingénieur
J’ai commencé à publier mes premiers articles sur Medium il y a quelques mois. Je me suis rendu compte qu’écrire sur des sujets liés à la programmation aide beaucoup à comprendre certains concepts complexes. Il y a donc deux motivations principales aux articles que j’écris. Premièrement, c’est un moyen de m’exercer sur la manière dont je communique. Je pense qu’il s’agit d’une compétence primordiale pour tout futur ingénieur, et plus spécifiquement pour les métiers liés à la programmation.
Je suis sûr que nous avons tous ce cliché en tête du développeur très introverti et qui a du mal a communiquer avec les membres de son équipe. C’est un peu ce cliché que je cherche à renverser avec Medium.
Pour mon futur métier, il est important d’écrire du bon code, mais il est encore plus important de le documenter et l’expliquer.
Deuxièmement, écrire des articles est un très bon moyen de s’exercer a structurer ses pensées, et de savoir rapidement décrire ses projets. Cet aspect est très important pour les entretiens professionnels.
Mon « blog » permet d’avoir un rapide aperçu de comment je réalise mes projets et sert de potentielles références pour les recruteurs.
Les types de posts varient en fonction des sujets que j’y traite, il peut aussi bien s’agir de posts généraux sur la programmation, de posts qui décrivent un des projets que j’ai réalisés, ou encore de posts très spécifiques sur une technique ou des notions ciblées.
J’ai fait les choix d’écrire en anglais car cela me permet d’enrichir mon vocabulaire et ma syntaxe tout en ayant une audience potentiellement plus large. De plus, j’ai l’ambition d’aller travailler à l’international plus tard, et l’anglais n’y est donc pas en option.
J’essaye de plus en plus de créer du contenu qui peut faire apprendre des concepts aux lecteurs, car c’est celui qui en général est le plus lu.
J’ai défini un simple calendrier des posts que je veux aborder car cela me permet de mieux m’organiser et de suivre le facteur temporel de ma communication.
J’ai quelques outils qui me permettent d’être plus productif dans leur écriture, comme Screencastify qui me permet de prendre rapidement des captures vidéo ; Emoji Keyboard qui me donne un accès rapide à des emoticones, et Giphy pour l’insertion de gif.
Je pense que la forme importe beaucoup, surtout lorsque l’on communique sur des sujets techniques.
Sorting Visualizer, un projet « extra » et son histoire sur Medium.com
L’idée m’est venue l’été dernier en regardant la vidéo de Clement Mihailescu, une de mes sources d’inspiration.
Je me souvenais des cours d’algorithmie de première année, et des projections en amphithéâtre des algorithmes de tri et de leur visualisation sur YouTube. A l’époque, je n’avais aucune connaissance en programmation, mais je me souviens avoir regardé ces visuels avec admiration « Mais comment est-ce que c’est fait ? »
J’ai poursuivi mon cursus sans trop y faire attention, mais je me suis décidé à réaliser plus de projets « portfolio ». J’avais déjà réalisé une application d’organisation d’événements, Swizzl, avec Marc Etienne Dartus et Nicolas Caillieux (tous deux à l’ESILV), mais je cherchais des projets plus compacts, me permettant de découvrir de nouvelles technologies et de montrer ce de quoi je suis capable.
Je n’avais pas encore de projet qui combinait les fondamentaux de l’informatique avec les algorithmes de tri d’une part, et l’aspect visuel et technique des langages utilisés. J’ai donc décidé de suivre les conseils de Clément, et j’ai créé mon propre sorting visualizer.
Le grand défi sur ce projet a majoritairement été d’ordre technique, car il utilise React, une librairie Javascript pour construire les interfaces utilisateur. Le state management avec Redux était donc important afin de ne pas avoir des problèmes de performance.
J’ai également utilisé Typescript, assez nouveau pour moi à l’époque, et ce n’était pas tout de suite intuitif. J’ai donc naturellement documenté mon travail sur Github, et j’ai réalisé un post sur Medium sur le projet, afin de pouvoir expliciter mon implémentation et mettre des mots sur les difficultés que j’ai rencontrées.
Ce post m’a également servi de référence pour LinkedIn et j’ai réussi à attirer l’attention de Clément Mihailescu en personne !
Clément Mihailescu, Ex-Google et Ex-Facebook Software Engineer, un mentor sur YouTube
À partir du moment au j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la programmation, j’ai su que je voulais investir de plus en plus de temps à développer des nouvelles compétences. J’ai alors cherché sur le média que j’utilise le plus pour apprendre, YouTube, des sources d’inspirations. Parmi mes recherches, je suis tombé sur Clément Mihailescu Ex-Google et Ex-Facebook Software Engineer.
Son parcours m’a vraiment inspiré, et la quantité d’informations qu’il délivre sur les bonnes pratiques de programmation et sur les entretiens techniques de code. Je me suis d’ailleurs inspiré de ses projets et de ses conseils pour ces derniers, et je me suis « connecté » avec lui sur LinkedIn, afin de pourvoir interagir avec son réseau.
J’aime beaucoup la manière qu’il a d’expliciter certains concepts sur la programmation, et la transparence qu’il a avec son parcours.
J’ai toujours fonctionné de cette manière: « apprendre des meilleurs », et c’est pour cela que je pense qu’il est important de trouver des « mentors » qui nous inspirent.
Son interview sur comment il a décroché un job a Google est passionnante. Depuis quelques temps, je me suis fixé comme objectif d’intégrer un GAFA en fin d’études, et les vidéos qu’il diffuse de ce type m’ont beaucoup aidé à ajuster mon approche et mon mindset. Il est, sans aucun doute, quelqu’un de très brillant.
Intégrer un géant de l’informatique, question de préparation, avant et après le stage
Apprendre la programmation en 6 mois, puis se faire embaucher par Google ? Oui, c’est possible ! Clément en est la preuve, mais je pense qu’il fait partie des rares personnes que cela concerne. Intégrer un géant de l’informatique n’est pas chose simple, et je pense que les personnes qui y arrivent en très peu de temps (comme 6 mois) sont très peu nombreuses.
De nombreuses personnes n’y arrivent pas après plusieurs années. Intégrer une telle société informatique en si peu de temps requiert, je pense, beaucoup de compétences qui vont au-delà du code.
J’ai commencé ma recherche de stage assez tôt car je savais que cela allait constituer un point très important dans ma formation et ma carrière.
J’ai pour ambition de trouver un travail à l’étranger, et c’est pourquoi j’ai commencé ma recherche de stage pendant mon échange avec l’université de Californie de Riverside, entre septembre et décembre 2019.
Je m’étais fixé pour objectif de trouver un stage avant la fin de mon échange. Néanmoins, j’ai fait le choix d’effectuer cette recherche de stage avec mes deux amis cités précédemment : Marc Etienne Dartus et Nicolas Caillieux. Nous nous sommes donc aidés pour rechercher, filtrer les offres de stages et postuler. Nous avons dans premier temps postulé une grande quantité d’offres aux États-Unis dans de nombreuses grandes boites de la technologie comme Google, Facebook, LinkedIn, Microsoft, Amazon, Apple, Airbnb, Uber, etc…
Nous avions peu d’espoir au départ, cela représentait plus une sorte de rêve, en particulier de pouvoir être stagiaire dans un Big 4. C’est l’esprit que nous avons ressenti au États-Unis qui nous a donné un élan de motivation supplémentaire « You can do it »!
Après de nombreux jours à postuler et à se préparer pour les entretiens, nous avons tous les trois reçu quelques propositions pour débuter les Online Assessments (OA). Il s’agit de tests automatisés et éliminatoires dans le processus de recrutement (les grandes sociétés reçoivent tellement de demandes que ces tests sont un moyen de filtrer les candidats à un premier niveau).
Nous étions extrêmement impatients de les commencer, d’autant plus que il y avait des OA de plusieurs de nos sociétés favorites dedans!
Ce processus a demandé beaucoup d’efforts dans le sens ou chaque OA est différent et les aptitudes employées pour les résoudre aussi.
Les OA d’Amazon furent composés de 4 étapes incluant des tests de logiques, du debugging basique, une mise en situation réelle et des questions de programmation style compétition de code. Je n’élaborerais pas plus sur sujet car beaucoup d’information circule sur internet à ce sujet.
Après de nombreuses semaines, nous n’avions aucune réponse positive. Ce fut très décourageant, mais un peu plus tard dans la recherche, j’ai reçu mon verdict, j’étais sélectionné pour un entretien final avec un ingénieur de Amazon, en Skype depuis Seattle.
Je n’ai reçu mon résultat qu’une fois en France, j’étais accepté en tant que stagiaire en développement logiciel à Amazon Seattle, le siège du groupe !
Je ne peux pas vraiment mettre de mots sur ce que j’ai ressenti à la réception de cette lettre, je n’avais pas imaginé pouvoir décrocher une telle opportunité en 4ème année. Malheureusement, au vu de la situation actuelle, je n’ai pas pu me rendre à Seattle, et j’ai été relocalisé en Europe, avec Amazon Madrid !
Le comble de cette histoire est que mes deux amis ont eux aussi été acceptés pour un stage avec Amazon à Madrid et commenceront en même temps que moi.
Pour ce qui est de mon rôle, je serais stagiaire en développement logiciel au sein de l’équipe en charge de Amazon business, et je travaillerais sur les outils AWS.
Sortir du lot, être persévérant et stratégique : 3 clés pour se démarquer des autres candidats
Je pense que les activités extra de type projets ou articles sont cruciales dans la recherche de stage et d’emploi, surtout à la sortie de l’école. Au final, pour ma promo en 2021, il va y avoir environs 300 ingénieurs en informatique, big data et objets connectés. Comment se différencier des autres ?
C’est un fait que j’ai réalisé pendant mon cursus et c’est depuis cela que j’ai commencé à expérimenter dans d’autres langages de programmation que ceux que propose l’école, à apprendre des concepts qui m’étaient totalement inconnus et à montrer et expliquer mes travaux au travers d’articles.
Je ne peux pas savoir de manière exacte et factuelle si cela m’a aidé dans ma recherche de stage, mais j’en reste persuadé. Il est à mon sens très important de trouver assez tôt ce dans quoi nous voulons travailler, et apprendre encore et encore, afin de renforcer ses bases et d’avancer.
Si je peux donner un conseil concernant la recherche de stage, c’est d’être persévérant et d’être stratégique dans son travail.
Ces conseils ne sont pas révolutionnaires, mais ils ont terriblement bien fonctionné pour moi. À mon sens, il est très important de travailler dur pour atteindre les objectifs que l’on se fixe, mais il est encore plus important de répartir son temps stratégiquement et de savoir définir ses priorités.
La persévérance est quant à elle importante dans la communication avec les recruteurs / représentants des entreprises, mais aussi dans la manière d’aborder sa préparation aux entretiens d’embauche.
« Missing your preparation is preparing to miss ».