L’axe de recherche « Efficacité énergétique et marchés socialement responsables » du DVRC a organisé, au Campus de l’Arche du Pôle Léonard de Vinci, une table ronde transversale et transdisciplinaire intitulée « Agriculture Connectée : entre acceptabilité sociale et responsabilité ». Celle-ci a réuni des participants issus du monde de la recherche, de l’enseignement, et du secteur privé. Leur objectif était de discuter de manière approfondie de la transformation digitale de l’agriculture, de ses objectifs et des défis qui en découlent.
Un forum d’échange dédié à la discussion des défis et des opportunités inhérents à cette révolution agricole et une collaboration soutenue entre chercheurs, enseignants et intervenants du secteur privé visant à modeler l’avenir de l’agriculture connectée de manière socialement responsable.
Les avancées technologiques, les implications sociales et les défis éthiques l’Agriculture Connectée
Durant la table ronde modérée par Véronique Brajeux-Ferrouillat, responsable de la spécialisation Négociation & management des affaires à l’EMLV, les intervenants ont partagé leurs expériences et perspectives, plongeant dans les avancées technologiques, les implications sociales, et les défis éthiques liés à l’agriculture connectée.
Au Pôle Léonard de Vinci, la transversalité pédagogique n’est pas uniquement une approche réservée aux étudiants, mais elle constitue également une réalité pour les enseignants. En favorisant les échanges entre les membres du corps professoral issus des diverses écoles afin d’encourager la diversité des approches pédagogiques et le partage de connaissances interdisciplinaires.
Cette approche inclusive et collaborative au sein du corps enseignant contribue à renforcer la synergie entre les disciplines, offrant ainsi aux professeurs l’opportunité de repenser et d’enrichir leurs méthodes d’enseignement.
Le programme des participations à cette table ronde :
L’agro-digital en lumière : Pour ouvrir la table ronde, Nédra Mellouli (ESILV) a exploré les aspects concrets de l’agriculture connectée.
Elle a présenté des exemples stimulants tels que l’agriculture de précision et préventive, soulignant les avantages du partage des bonnes pratiques tout en exposant les défis liés à la sécurité des données.
Le numérique au service de l’agriculture : François Coleno (INRAE / Chaire Réseaux & Innovations LAREQUOI-DVRC) a apporté son expertise sur l’intérêt du digital dans l’agriculture.
Il a souligné les aspects positifs tels que la simplification du travail, tout en abordant les défis cruciaux, notamment la transformation en cours du métier d’agriculteur et les enjeux de propriété des données.
La robotique redéfinit l’agriculture : Flavien Roussel (Naïo Technologies) a captivé l’audience en partageant des exemples concrets de l’impact de la robotique dans l’agriculture.
Il a discuté des changements provoqués, des perspectives de développement, et des défis rencontrés dans ce secteur en constante évolution.
Focus sur l’acceptabilité sociale et la responsabilité :
Des questions cruciales sur l’usabilité : Mathieu Seurin (ESILV) a plongé dans les problématiques d’usabilité, d’applicabilité, d’adoption, et de maintenance, liées à l’agriculture connectée.
Il a mis en lumière l’importance d’adapter les outils aux moyens existants et du délicat équilibre entre la confiance envers les outils et les connaissances tacites des agriculteurs.
La perception de la digitalisation en question : Roland Condor (EM Normandie – Laboratoire METIS) a exploré la perception de la digitalisation par les acteurs de l’agri-food en France.
Son intervention a gravité autour des impacts organisationnels, technologiques, et sociaux, mettant en évidence les défis liés à la vision productiviste et techno-centrique.
Exploration approfondie lors des échanges : Évolution, Data, Parties prenantes, et R&D dans l’Agriculture Connectée
Les intervenants ont par la suite échangé sur quatre dimensions clés, à savoir :
• L’évolution du métier de l’agriculteur : il s’agissait de questionner cette évolution, notamment par rapport au risque de perte des compétences, à l’intelligence individuelle versus collective, et à la transmission des savoirs.
• La question centrale de la data : Le débat s’est aussi focalisé sur la question cruciale de la data en agriculture connectée, abordant des thèmes tels que l’open source, la production et le partage de la valeur entre l’outil et l’utilisateur.
• Implication des parties prenantes : les discussions ont exploré des solutions pour impliquer davantage les parties prenantes, notamment en termes d’usage, de propriété, de pérennisation, de scalabilité, et de réplicabilité.
• Rôle de la R&D et des chercheurs : les intervenants ont partagé leurs réflexions sur la responsabilité du chercheur, l’écosystème de recherche, et la nécessité d’une approche transdisciplinaire pour relever les défis futurs.
Débats et questions de l’audience :
Par la suite, les experts ont été particulièrement interrogés sur la corrélation entre l’agriculture connectée, la qualité alimentaire et le gaspillage alimentaire.
Étant donné que le secteur agricole revêt une grande sensibilité et une importance stratégique, les experts ont été interpellés au sujet de la protection des intérêts des agriculteurs et de la complexité à concilier les intérêts divergents entre les pays.
Cela a également offert l’occasion d’aborder l’enjeu majeur de la majeure AgriTech & Food Security, qui consiste à former des ingénieurs capables de développer des solutions pour l’agriculture numérique le long de la chaîne alimentaire, de la fourche à la fourchette.
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